La seule issue pour les personnes âgées en EPHAD atteintes du Coronavirus : la mort. Inacceptable !!!

dimanche 12 avril 2020.
 

- Tract de la section CGT Hôpital de la Pitié Salpêtrière.

- Jusqu’où allons-nous aller dans cette barbarie ?

Le décret du 28 mars autorise la prescription libre pour 15 jours du Rivotril (sédatif puissant) pour des patients covid 19 positif symptomatique.

La Direction de l’HAD à la demande de l’ARS, a constitué une équipe pour intervenir en urgence dans les EPHAD pour prendre en charge ces patients en fin de vie.

L’objectif est d’intervenir lorsque la situation devient intenable pour les personnels des EPHAD qui n’ont aucun moyen pour accompagner les résidents.

Les soignants de l’HAD découvrent des situations dramatiques où certains patients des EPHAD sont marbrés et en insuffisance respiratoire depuis plusieurs jours sans oxygène.

Dans un premier temps le personnel soignant de l’HAD avait reçu consigne d’administrer selon un protocole unique à ces patients âgés un traitement composé de morphine et d’Hypnovel pour 48h, qui a fait polémique (euthanasie ?) Cela a posé un problème éthique pour les personnels. Certains patients mourraient dans les 2 heures. Les protestations des collègues face à un tel abandon ont amené la direction à modifier le dispositif qui semblerait être plus personnalisé, mais le résultat reste le même : une mort assurée.

A aucun moment ces patients ne seront accompagnés dans leur fin de vie comme en soins palliatifs. Un EPHAD n’est pas prévu pour cela. Face à cette situation intolérable que dénoncent les représentants du personnel CGT HAD nous regrettons que notre directrice s’imagine encore que cela permettra d’éviter une hospitalisation et parfois de les guérir, comme cela pouvait être le cas pour d’autres prises en charge de résidents en EPHAD par l’HAD.

La vérité : les résidents des EPHAD n’ont aucune chance d’être transférés pour bénéficier de soins adaptés à l’hôpital dès qu’ils tombent malades. Les lits de réanimation en nombre insuffisant ne leurs sont pas destinés. Chacun sait que ces patients âgés infectés pourraient être pris en charge et être accompagnés dans des lits de médecine ou de gérontologie, mais ceux-ci ont été fermés par milliers ces dix dernières années.

Peut-on accepter que de plus en plus les EPHAD fassent appel en dernier recours à l’HAD comme seule solution pour abréger la souffrance de leurs résidents.

Les collègues sont placés dans des situations impossibles : Les personnels de l’HAD ont des compétences pour assurer des prises en charge de patients en soins palliatives, mais pas dans n’importe quelle condition.

Des milliers de morts sont encore à venir dans les EPHAD parce qu’ils n’ont pas été protégés du virus et que l’hospitalisation en réanimation n ‘est même pas envisagée pour eux.

Jusqu’où allons-nous aller dans cette barbarie ?

Les EPHAD ne sont pas des lieux de soins. D’ailleurs l’HAD sous couvert de convention intervient de plus en plus pour soigner ses résidents où leur état de santé est souvent très critique et les pathologies souvent très avancées par manque de surveillance lié à la quasiabsence de médecin et d’infirmière.

Aucun soignant ne peut se resigner à ces milliers de morts aujourd’hui et à venir dans les EPHAD.

Il faut que les patients infectés soient hospitalisés et soignés,

et pour cela il faut : la réouverture de lits, en particulier en gérontologie,

Des tests et des moyens de protection pour limiter la propagation du virus Covid 19

MAINTENANT


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