Interpellation « musclée » à Bordeaux : la victime des violences policières relâchée sans suite parce que sans preuve

lundi 24 février 2020.
 

Après 30 heures de garde à vue et visionnage de multiples vidéos dont celles de la police, les arguments des policiers de la BAC pour justifier leur tabassage extrêmement violent n’ont reçu aucun début de confirmation.

Le jeune homme interpellé sans ménagement samedi à Bordeaux, lors d’une manifestation de gilets jaunes émaillée de violences, a porté plainte.

https://www.youtube.com/watch?v=oEa...

« J’ai déposé une plainte entre les mains du procureur de la République de Bordeaux. Celle-ci concerne des faits de violences aggravées par trois circonstances et menaces réitérées de commettre un délit ou un crime », a expliqué Me Gabriel Lassort, avocat du jeune homme. Ces trois circonstances aggravantes sont liées au fait que le ou les auteurs présumés de l’interpellation, des policiers de la BAC, sont des « personnes dépositaires de l’autorité publique », qu’il a été fait « usage ou menace d’une arme » et que cela a été effectué "en réunion", a assuré l’avocat.

La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux et provoqué une multitude de réactions. Samedi 8 février, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes » à Bordeaux émaillée de violences, une interpellation musclée d’un homme par des policiers de la BAC a été vue plus de 2,5 millions de fois, provoquant l’indignation de nombreux internautes. Depuis, la version de la police et celle du manifestant s’opposent. Lundi, le jeune homme a été relâché après deux gardes à vue et 30 heures d’auditions « sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui », a indiqué son avocat, Me Gabriel Lassort au Figaro.

« Aucune infraction ne lui a été reprochée », a-t-il précisé. « Il déposera plainte dans les prochains jours entre les mains du procureur de la République du chef de “violences aggravées par dépositaire de l’autorité publique” et “menaces de mort réitérées” », a ajouté Me Lassort, sans indiquer la nature des menaces qui sont, selon lui, « caractérisées ». « Le parquet trouvera peut-être d’autres éléments contre lui, mais à l’heure qu’il est il n’est pas convoqué devant un juge ou devant un tribunal », explique encore l’avocat, précisant que son client est « profondément choqué » et « pris en charge médicalement ».


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message