La grève générale s’installe en Bolivie et au Chili

mercredi 27 novembre 2019.
 

Les appels à la grève générale sont suivis dans chacun des deux pays du cône sud-américain. Les mouvements ne montrent pas de signe d’essoufflement jusqu’à présent.

ARTICLE des Echos

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Le sud du cône sud-américain est en grève générale. Le Chili, comme la Bolivie, ont vécu, jeudi, leur deuxième jour de grève générale, chacun pour des raisons différentes mais aux effets similaires.

En Bolivie, c’est un décompte qui ne passe décidément pas. Evo Morales, le président sortant qui brigue un quatrième mandat, s’est autoproclamé vainqueur. « Nous avons gagné au premier tour », a lancé ce jeudi Evo Morales lors d’une conférence de presse, affirmant que le décompte officiel portant sur 98 % des bulletins lui donnait 46,83 % des voix contre 36,7 % à son rival, soit plus de dix points d’écart. Pour éviter de retourner aux urnes, le candidat arrivé en tête doit soit avoir la majorité absolue, soit afficher 40 % des voix avec une avance de dix points au minimum sur son principal adversaire.

Explosion de colère sociale

La grève générale au Chili, qui fait suite à une explosion de colère sociale accompagnée de violentes manifestations et de pillages ne montre, elle non plus, aucun signe d’apaisement. Dix-huit personnes, dont un enfant, un Péruvien et un Equatorien, sont mortes depuis le 18 octobre, selon des chiffres officiels. Jeudi, le pays, en proie à des inégalités fortes, a vécu le deuxième jour d’arrêt général ajoutant davantage de pression au président Sebastian Piñera, à la recherche d’un accord. La veille, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue à Santiago. Leur mobilisation, qui s’est poursuivie jeudi, vise à obtenir du gouvernement qu’il retire des rues les militaires, déployés pour la première fois depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), et qu’il apporte des réponses à la pire crise sociale du pays depuis trente ans. Accroissement des tensions

« Jusqu’à présent, le président Piñera n’a fait qu’accroître les tensions. Nous avons aujourd’hui dans la rue des jeunes avec un fusil dans les mains, contre leurs propres compatriotes », a déclaré Bárbara Figueroa, présidente de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), principale confédération syndicale du Chili.

« Maintenant c’est tout un pays qui proteste, on en a assez », criait mercredi un manifestant au milieu de la foule dans un concert de casseroles devant les soldats à Santiago. L’annonce d’une série de mesures sociales mardi par Sebastian Piñera, qui a reconnu n’avoir pas anticipé la crise et demandé « pardon » à ses compatriotes , ne semble pas avoir eu l’effet désiré. Le gouvernement a annoncé mercredi le rappel de réservistes de l’armée, pour assurer un soutien « logistique et administratif ». Quelque 20.000 militaires et policiers sont déployés dans les rues du pays.

Michel De Grandi


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