En direct du FSE d’Athènes : convergences européennes

jeudi 11 mai 2006.
 

Les hasards du calendrier ont regroupé sur une journée, le vendredi 4 mai, les deux principaux débats auxquels participe PRS dans le cadre du Forum Social Européen d’Athènes. Ils ont aussi amalgamé dans cette séquence les protagonistes les plus engagés dans la réflexion sur la refondation démocratique de l’Union européenne mise à l’ordre du jour par le "non" français.

C’est d’abord le résultat tout à fait fortuit de la méthode originale avec laquelle les FSE sont préparés. Les choses se passent en effet de la manière suivante. Chaque organisation qui le souhaite peut demander à organiser un séminaire sur un thème donné. Mais il n’y a jamais assez de salles et de tranches horaires disponibles pour satisfaire toutes ces demandes. L’organisation centrale du FSE propose alors aux organisations qui veulent débattre de thèmes identiques de se regrouper (c’est le processus de fusion des séminaires). Du coup, ceux qui abordaient séparément les mêmes problématiques sont incités à se rencontrer et à débattre ensemble. Parfois, les initiateurs de ces forums ne se connaissaient même pas. Ils font alors la connaissance de gens qui réfléchissent exactement comme eux, dans un autre pays, voire même dans une autre famille politique que la leur.

PRS avait ainsi fait la proposition d’un séminaire sur la Constituante européenne. Devant l’afflux de demandes sur ce thème, les organisateurs du FSE ont proposé un séminaire commun rassemblant le matin, outre PRS, la CGIL (le principal syndicat italien, avec ses 5 millions de membres), Attac Allemagne, le Mouvement Fédéraliste Européen, la Rosa Luxembourg Stiftung (fondation du Linkspartei-PDS), Mehr Demokratie et les Jeunes Démocrates/Jeune Gauche d’Allemagne. SOnt également intervenus un responsable italien de Rifondazione Comunista et un député grec du parti de gauche Synaspismo. Nous avions déjà travaillé avec certaines de ces organisations, comme le Mouvement Fédéraliste Européen, le Linkspartei-PDS ou Synaspismos. Le souvenir qu’ils en ont gardé n’était apparemment pas mauvais puisqu’ils ont demandé à la responsable internationale de PRS, Raquel Garrido, de présider le débat au nom de tous les organisateurs. Mais nous rencontrions aussi à cette occasion des mouvements dont nous ignorions jusque là l’existence, et qui ignoraient sans doute également la nôtre.

La petite délégation de PRS présente à Athènes a donc été particulièrement frappés de constater une très forte convergence de vues sur la nécessité d’un processus constituant démocratique en Europeentre entre des militants issus de cultures politiques et historiques très différentes. Nous avons eu la confirmation que la référence à une Assemblée Constituante renvoie aux traditions démocratiques élémentaires de plusieurs Etats européens. Pour beaucoup de nos voisins, elle se présente comme la solution la plus évidente et la plus réaliste pour élaborer une nouvelle Constitution qui repose enfin sur la volonté populaire. Beaucoup ont insisté sur le fait qu’une telle Constitution se devait d’être courte et lisible, et ne pouvait en aucune manière prédéterminer le contenu des politiques européennes comme prétendait le faire le précédent projet de Constitution européenne.

Nous avons également été frappés de constater qu’alors que plusieurs de ces mouvements n’ont pas défendu le « non » au projet de traité constitutionnel européen, tous considéraient que le refus de la France pouvait être le point de départ d’une réappropriation démocratique de l’Union et que celle-ci impliquait une méthode complètement opposée à celle suivie par la Convention Giscard. Paradoxalement, c’est de France que sont venues les réticences à l’ouverture d’un nouveau processus constituant, puisque Susan George a estimé au nom d’Attac qu’il n’était pas à l’ordre du jour. La plupart des intervenants se sont en revanche déclarés prêts à participer à des initiatives en direction des citoyens européens pour défendre l’idée d’un nouveau processus constituant démocratique. Cet excellent forum appelle donc une suite concrète !


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