" Parlons enfants de la patrie "

jeudi 31 mai 2007.
 

de Gaston Kelman

éditions Mad Max Milo

251 pages mars 2007 18 €

ROMPRE AVEC LES " TRENTE HONTEUSES "

Osons débattre, exposer nos positions, ayons le courage d’exprimer nos pensées. Gaston Kelman nous propose " de sortir des chemins balisés de la bien-pensante pour se risquer vers des positions que l’on juge encore iconoclastes. ".

Avec beaucoup de talent et plus qu’un brin d’humour, Gaston Kelman nous demande de réfléchir et d’agir afin de replacer les jeunes, tous les jeunes au coeur de nos préoccupations.

Les jeunes qui ont cassé, brûlé des voitures, voire des écoles en octobre novembre 2005 ont émis des suppliques " car s’ils niquent la France, c’est pour qu’elle les aime. ".. Voici là donc une approche qui rejoint celle de certains intellectuels qui refusaient le tout sécuritaire ? N’allons pas trop vite à la besogne, l’auteur veut nous étonner, il nous étonnera puisqu’il souhaite aussi que les " racailles " très minoritaires soient punies !

Gaston Kelman bouscule les certitudes en exposant un positionnement original qui s’appuie sur des observations pertinentes et une analyse rigoureuse.

Les enfants de ce pays, tous les enfants ont besoin d’amour, de reconnaissance mais aussi de repères forts. L’auteur n’hésite pas à prôner le retour au service militaire et même l’obligation de l’uniforme militaire. Je ne le suivrai pas sur ce terrain, quoiqu’il est vrai que beaucoup de bien pensants, de gauche notamment n’hésitent pas à crier au loup tout en envoyant leurs chers petits-les leurs- dans des institutions privées où ils portent des uniformes !

Il est intéressant et important d’être capable de s’exprimer clairement sans ambiguïté en refusant le politiquement correct... Gaston Kelman n’hésite pas à bousculer les certitudes. Il ose même affirmer que la France ne peut pas accepter sur son sol toute la misère du monde  !? Il le fait sans complexe, d’autant plus qu’il ne peut pas être taxé de racisme et qu’il dénonce la politique néo coloniale française et l’incurie de beaucoup d’états africains...

Que l’on soit d’accord ou pas, partiellement ou totalement avec Gaston Kelman, on ne peut pas l’accuser d’occulter les enjeux et de fuir le débat.

Avec force, en s’appuyant sur des observations et des anecdotes, il nous rappelle que les enfants qu’ils soient noirs ou beurs sont avant tout des petits français et qu’il faut arrêter de les considérer comme des étrangers. Il n’y a pas de deuxième ou de troisième génération... Le noir n’est pas un footballeur né et le beur ne devient pas inéluctablement un animateur de quartier, un grand frère de surcroît.

Revenant plusieurs fois sur les émeutes de fin 2005, Gaston Kelman, sans faire ni d’angélisme, ni de paternalisme explique avec force que la fraternité des barbares de 2005, barbares sans guillemet chez lui !, est inscrit dans notre devise républicaine : " Nous sommes français, hurlaient-ils. Nous ne sommes ni ne voulons être des étrangers, encore moins des Africains. Nous sommes des enfants de la patrie. Tels des professeurs Tournesol, nous n’avons rien compris et leur avons demandé : " Vous dites que vous êtes " foncés " ?

- Non, Français. " Alors ils ont allumé des torches pour qu’on les voie. "

Voici là un livre qui nous invite à débattre, sans que soient dressés des échafauds et sans que certains soient taxés de réactionnaires et d’autres d’idéalistes petits bourgeois... Il faut qu’ensemble nous apportions des solutions concrètes et que nous rompions avec les " trente Honteuses " qui lient pauvreté, répression aveugle ou laxisme coupable !

Jean-François CHALOT


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