QUELLES MESURES ALLEZ-VOUS PRENDRE POUR RÉPONDRE À LA SITUATION SANITAIRE GRAVE EN GUADELOUPE ?

vendredi 28 septembre 2018.
 

Danielle Obono a interrogé le gouvernement sur la situation de la Guadeloupe en citant les sargasses, l’accès à l’eau, le chlordécone et le CHU de Pointe-à-Pitre.

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Mobilisation au CHU de Pointe-à-Pitre (UTS-UGTG)

http://www.guadeloupe.franceantille...

Mars 2018 : A la suite d’un incendie, la Guadeloupe sans CHU pendant au moins un an

Source : https://www.lemonde.fr/sante/articl...

La Guadeloupe n’a pratiquement plus de CHU depuis trois mois, à la suite d’un incendie a priori d’origine humaine. L’hôpital ne devrait pas être réinvesti avant environ « une année », selon Jean Claude Lucina, directeur général adjoint de l’ARS.

En attendant, une partie de l’offre de soins a été délocalisée dans les autres centres de soin de l’île. L’autre partie a réinvesti les bâtiments déjà nettoyés du CHU depuis janvier, mais l’offre de soins demeure restreinte et une partie du personnel se plaint de « malaises ». Tensions autour du nettoyage du site après l’incendie

Un collectif de défense du CHU demande la « délocalisation externe et totale » le temps de « réhabiliter » ce « bâtiment malsain », selon la cardiologue Mona Hedreville, porte-parole du collectif. La direction, de son côté, demeure « persuadée que le plan de nettoyage en site occupé est la meilleure solution ».

La tension monte, les arrêts maladie de médecins se succèdent et, lors de sa visite en Guadeloupe au début de mars, Annick Girardin, ministre des outre-mer, suspend la décision de la direction.

Le conseil de surveillance du CHU demande quelques jours plus tard une délocalisation partielle externe. Vendredi 9 mars, cette orientation a été suivie par l’agence régionale de santé (ARS) Guadeloupe.

Il s’agit, pour Jean-Claude Lucina, directeur général adjoint de l’ARS, d’une délocalisation « en plusieurs phases », mais avec la volonté de conserver sur le site du CHU « le plateau technique [urgences, laboratoire, imagerie et réanimation] sinon on met la population en danger ».

Selon lui, « on va avoir pendant pratiquement une année des travaux de nettoyage, de remise en état », avant de réintégrer le CHU.

Une solution qui ne convient pas au collectif de défense : « le risque est avéré, imminent (…) il faut sauver les personnels, sauver les malades, sauver le CHU », martèle Gaby Clavier, dirigeant et délégué syndical UGTG et porte-parole du collectif de défense.

Février 2017 Guadeloupe : le service public hospitalier au bord du gouffre

Source : CGT Guadeloupe

Les grèves en cours dans les hôpitaux sont le reflet de la souffrance qu’engendre la politique nationale de restriction budgétaire.

Au CHGR le personnel s’interroge sur une fusion avec le CHU sous couvert de Direction Commune. À Capesterre Belle-Eau les soignants réclament leur sortie d’un hôpital vétuste, hors normes de sécurité et le déménagement vers les locaux «  tout neufs » du nouvel hôpital... vieux de 10 ans  ! Le CHBT quant à lui se vide et le CHU de Pointe-à-Pitre regroupe à lui seul tous les problèmes rencontrés par les centres de santé  : un déficit abyssal, lié aux budgets en baisse, que l’on fait durement payer aux malades et aux personnels, la rupture de paiement des factures aux fournisseurs, le défaut de prise en charge des patients dans tous les services.

Le gouvernement, en abandonnant les services publics pourtant utiles à la population, a livré les hôpitaux aux mains des banquiers. Pour eux, la maladie est une marchandise comme une autre, qui doit donc rapporter de l’argent. Au CHU, les organes dirigeants sont aux abois, le personnel est mécontent, mais cela ne fait rien ! Il faut que « la boutique » hospitalière rapporte pour payer les créanciers, quitte à détourner l’argent destiné à la qualité des soins, aux besoins en matériels, à la résorption de l’emploi précaire, à l’entretien des locaux. Il faut faire des économies à tout prix, quitte à fermer des services de soins tel l’ophtalmologie, à supprimer des lits d’hospitalisation, à transformer la psychiatrie en zone de non droit et le bloc opératoire en zone où l’on ne pourra bientôt prendre en charge que les cas d’urgence.

Un personnel dévoué essaie, autant que faire se peut, de palier les déficiences des institutions, de prendre en charge les patients avec professionnalisme malgré le peu de moyens mis à sa disposition. En contre partie il ne reçoit que mépris, pressions, surcharge de travail et colère des patients.

Ces difficiles conditions de travail ne feront que s’aggraver. Au niveau du ministère de la santé, les choses ont été dites : moins de moyens financiers pour la santé publique et de nouvelles suppressions de postes de fonctionnaires. Le sous effectif ira donc en grandissant avec moins de moyens matériels et une pression psychologique plus grande. Cette situation inacceptable engendre la colère et mobilise tout les corps de métiers de l’hôpital.

Le personnel des différents centres en grève a déjà compris que plutôt que de céder à la déprime, comme malheureusement l’actualité le décrit dans certain hôpitaux de France, il faut diriger sa colère non pas contre soi-même, mais sur les représentants de la politique du gouverne- ment au sein de leurs institutions. Exemple à suivre...


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