L’extrémisme antisocial de la politique de Macron.

samedi 3 septembre 2022.
 

Parmi les raisons de la colère qui s’exprimera le 26 mai, nous en avons mentionnées certaines dans notre précédent article.

Pouvoir d’achat, inégalités, précarité... les raisons de la colère du 26 mai 2018

S’y ajoutent des mesures antisociales en préparation d’une particulière violence, ainsi que la non revalorisation des petites retraites des agriculteurs.

Pour éclairer ce qui suit, on peut se reporter au livre de Thomas Guénolé sur la politique de Macron intitulé « Antisocial »

Rappelons son interview par Aude Lancelin dans l’émission « Entretien libre » sur Le Média : https://www.lemediatv.fr/les-progra...

Compte tenu d’une telle accumulation de mesures antisociales tous azimuts, on peut s’étonner que d’ores et déjà, des millions de personnes ne soient pas descendues dans la rue.

Comme l’explique Thomas Guénolé, il faut une mobilisation générale de l’église médiatique et des soldats de l’armée médiatique pour arriver à faire accepter au plus grand nombre une telle dose de politique antisociale.

Les exemples suivants illustrent concrètement ce que la sociologue Monique pinçon Charlot appelle « guerre de classe » menée par l’oligarchie contre les plus faibles.

L’offensive antisociale du gouvernement Macron

1–Baisse des aides sociales :Le gouvernement lance une nouvelle offensive contre les plus démunis.

Source : RT France https://francais.rt.com/france/5082...

Le rapport de la direction du budget, intitulé « transformer les prestations sociales », est une bombe politique. Le Monde a pu se procurer un document qui prévoit de nouvelles coupes dans les prestations sociales aux dépens des plus fragiles.

Après la révélation par Le Parisien de l’avant-projet de loi sur la réforme du code du travail en juin 2017, la divulgation du rapport Spinetta en février 2018 pour une réforme drastique du ferroviaire, la publication en mai de la note interne pour privatiser la SNCF ou encore la fuite en janvier du projet de loi sur les fake news, le gouvernement cherche-t-il encore à tester l’opinion publique avant de lancer une nouvelle réforme explosive ?

Macron, président des riches ? Ces cinq phrases jugées arrogantes qui ont fait scandale

Ce 18 mai, Le Monde assure avoir en sa possession le document qui prépare un plan de réduction des dépenses dans les aides sociales. La direction du budget a ainsi délivré plusieurs pistes pour « transformer les prestations sociales ». Si l’entourage du ministre du Budget Gérald Darmanin, contacté par le quotidien, atteste qu’il ne s’agit que de « travaux techniques », difficile de ne pas y voir un premier jet pour un futur projet politique de réduction des dépenses publiques. Depuis juin 2017, le gouvernement s’est effectivement lancé dans une vaste entreprise de réduction de ces dépenses, de l’ordre de 80 milliards d’euros d’ici 2022.

Un défi de taille, puisque l’Etat a, par la même occasion, renoncé à plusieurs milliards d’euros de rentrées fiscales après ses mesures, décrites par l’opposition, « pour les riches » : par exemple, la transformation de l’impôt sur la fortune (ISF) entraîne une baisse de recettes pour l’Etat de près 4 milliards d’euros ; le coup de rabot sur l’imposition du capital produit un manque à gagner, de 1,5 milliard d’euros selon le gouvernement à 4 milliards d’euros selon l’OFCE ; la suppression de l’exit tax induit quant à elle un manque à gagner de près de 800 millions d’euros, selon un rapport du Conseil des prélèvements obligatoire daté de janvier 2018.

La facture pour les pauvres, démunis et handicapés ?

L’Etat doit donc s’attaquer aux aides qu’il distribue s’il veut au moins compenser les « cadeaux fiscaux », « aux plus aisés », « aux plus riches », pour reprendre les termes des opposants à la politique « macronienne ». Parmi les coupes économiques dans les aides sociales, l’Aide personnalisée au logement (APL) est, une fois encore, dans le collimateur des mandarins du budget. Ils proposent cette fois-ci d’intégrer les minima sociaux et les prestations familiales dans les ressources servant de base à leur calcul « à compter de 2020 ».

En outre, les bourses sur critères sociaux (BCS), accordées aux étudiants « issus de foyers modestes » seraient revues, gelées dans certains cas. Par ailleurs, l’allocation personnalisée pour l’autonomie (APA), pour les personnes âgées en difficulté physique, est jugée « trop diluée et insuffisamment redistributive », d’autant plus « dans un contexte de vieillissement démographique ». Enfin, pour l’allocation adultes handicapés (AAH), il est proposé de « maîtriser les flux d’entrée en [révisant] les critères d’attribution ». Sur toutes ces aides, la note conseille de mieux cibler, c’est-à-dire, en filigrane, de réserver les aides aux plus démunis, privant d’autres populations des aides auxquelles elles avaient jusqu’à présent droit. En effet, la direction du budget estime que les aides sociales constituent « un poids croissant » pour les finances publiques, de l’ordre de 26% des dépenses.

« Cela risque d’assez mal se passer pour les pauvres et les laissés-pour-compte de notre société »

Invité de RT France, Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives Economiques, estime que « le plus simple [pour Emmanuel Macron] c’est effectivement de couper dans les aides sociales et les dépenses sociales dans la mesure où beaucoup d’effort ont déjà été fait en termes d’austérité », en prenant l’exemple du gel, depuis plusieurs années, du salaire des fonctionnaires. Il juge d’ailleurs que « cela risque d’assez mal se passer pour les pauvres et les laissés-pour-compte de notre société » en comparant la politique « macronienne » à « la logique anglo-saxonne ».

Après la hausse de la CSG pour les retraités et les fonctionnaires, la hausse des tarifs sur l’énergie (gaz et électricité) et l’essence, la baisse des APL, la promesse de durcir les sanctions à Pôle emploi et le renforcement des contrôles sur les chômeurs, l’étiquette « Emmanuel Macron, président des riches » ne risque-t-elle pas de coller à la peau de son quinquennat ?

2– Offensive gouvernementale contre la revalorisation des petites retraites des agriculteurs

a) Revalorisation des retraites agricoles : Chassaigne (PCF) a envoyé un SMS à Macron pour sauver la proposition de loi

l’adoption définitive au Sénat est menacée par un amendement gouvernemental.

Source : plein champ.com URL source : http://www.pleinchamp.com/actualite...

"J’ai envoyé un texto au président de la République en lui disant que c’est une erreur politique", a annoncé M. Chassaigne devant la presse. Sa proposition de loi qui avait été votée à l’unanimité à l’Assemblée il y a un an prévoit une retraite agricole à 85% du Smic net pour une carrière complète de chef d’exploitation au 1er janvier 2018. Elle a été adoptée sans modification en commission par le Sénat qui l’examinera mercredi soir en séance publique.

Mais le gouvernement a déposé mercredi matin un amendement repoussant à 2020 son application, estimant que "l’amélioration des petites pensions agricoles ne peut être envisagée indépendamment des autres évolutions qui affectent notre système de retraites".

Pour faire passer son projet, il a décidé de demander un vote bloqué, conformément à l’article 44-3 de la Constitution, c’est-à-dire que les sénateurs devront se prononcer par un seul vote sur le texte, amendement compris. "Cela veut dire que si l’amendement tombe, tout le texte tombe. Et que si le texte est adopté, la réforme est reportée à 2020", s’est indignée la présidente du groupe CRCE (à majorité communiste) au Sénat Éliane Assassi.

"Rapetisser le pouvoir législatif"

"On ne peut pas accepter ce coup de force sur un texte qui fait l’unanimité au parlement et chez les retraités agricoles", a-t-elle ajouté. "Nous sommes dans un moment politique d’une extrême gravité, où le président de la République bafoue la démocratie et le parlement", a-t-elle encore dit. M. Chassaigne a pour sa part établi "un lien direct avec la réforme constitutionnelle, qui montre bien que son objectif est de rapetisser le pouvoir législatif".

Pour la sénatrice Cécile Cukierman, l’amendement du gouvernement "ne vaut pas garantie que la revalorisation des retraites agricoles arrivera dans deux ans". "Ce coup de force contre le parlement, qui vient après les ordonnances, illustre le mépris de l’exécutif envers le travail des parlementaires", a-t-elle dit. "Après cela, la question du nombre de parlementaires n’est plus qu’un non-événement".

Publié par AFP

b) Retraites agricoles à 85 % du SMIC : le gouvernement répond par le déni et le mépris !

Source : La Confédération paysanne

http://confederationpaysanne.fr/act...

En usant à nouveau de l’article 44-3 de la Constitution, procédé méprisant pour le droit d’initiative parlementaire, le gouvernement persiste à refuser toute revalorisation des retraites agricoles à 85 % du SMIC*, soit 980 euros. L’exécutif laisse ainsi la population agricole en plein désarroi avec une pension moyenne de 730 euros par mois, la plus faible de toutes les catégories professionnelles !

La Confédération paysanne soutenait ce texte qui, bien qu’il ne concerne que 260 000 retraités agricoles sur une population de 1,2 million, avait le mérite de porter la pension moyenne pour ces personnes à presque 1000 euros, juste au-dessus du seuil de pauvreté.

Au prétexte d’une réforme globale des retraites à venir, dont l’effet en termes de revalorisation des pensions agricoles reste bien hypothétique, le gouvernement méprise la situation de ces retraité-e-s, les privant ainsi d’un ballon d’oxygène dont ils ont pourtant tant besoin. Le tout non sans cynisme : le gouvernement s’est même permis de porter un amendement octroyant généreusement 27 euros de plus par mois pour les conjoints en… 2020 !

La Confédération paysanne, présente au Sénat hier soir, continuera d’agir pour une protection sociale digne de ce nom pour les paysannes et paysans, pour le maintien d’un régime par répartition et solidaire et pour obtenir la revalorisation des retraites actuelles indécentes tant pour les chefs d’exploitation, les conjoint-e-s que les aides familiaux.

Fin de l’article

Hervé Debonrivage


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