Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans (suite)

dimanche 30 avril 2006.
 

Le 6 mars 2006, le site prs12 a mis en ligne un article "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans" et repris en ligne une pétition contre les conclusions d’un rapport de l’INSERM. Cette article avait bénéficié d’un nombre significatif de visites et avait provoqué diverses discussions parmi nos camarades aveyronnais. Le dernier bulletin UFAL santé publiant un aticle sur le même sujet, nous avons estimé utile de le reprendre ici.

Premier article de Jacques Trévidic :

En réaction au rapport du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre d’une procédure d’expertise collective, pour répondre aux questions posées par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs indépendants (Canam) sur le dépistage, la prise en charge et la prévention et du trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent.

L’appel « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans » a recueilli plus de 150 000 signatu-res de professionnels de la pédopsychia-trie, de la psychologie, de la pédiatrie, de la petite enfance, de la santé, de l’éduca-tion, du secteur social, ... mais aussi des milliers de parents, de citoyens de tous milieux et de toutes professions.

Car " L’expertise INSERM sur « le trouble des conduites chez l’enfant » n’offre pas d’avancée pour la prévention dans le champ de la santé ou pour la prise en charge d’enfants en difficulté. Elle brouille les cartes en établissant, page après page, un lien mécanique entre difficultés de comportement de l’enfant et risque de délinquance ultérieure.

Si la réponse a une telle ampleur, c’est que "Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Ce qui suscite des réactions d’une telle ampleur, c’est non seulement les conséquences plausibles de ce rapport mais la aussi la méthodologie utilisée.

Le pire des mondes par Jacques Trévidic.

Depuis quelques temps, on voit publier sous l’égide d’institutions prestigieuses consacrées à la recherche médicale des études pour le moins surprenantes qui, sous des aspects qui se veulent scientifiques, semblent contredire une vision simplement humaine des problèmes qu’elles soulèvent. Le postulat que l’on retrouve de façon quasi-constante dans ces papiers est le refus de prendre en compte toute autre chose que la seule description de symptômes juxtaposés, sans jamais utiliser une classification d’origine étiologique.

• C’est oublier que la pensée scientifique ne se nourrit pas uniquement de données mesurables mais aussi de concepts. Prenez l’exemple des sciences physiques. On y trouve souvent les théories les plus riches et les plus subtiles. Notre univers est-il donc fait de "cordes" répar-ties entre 11 dimensions ? Ces hypothèses ne sont pas destinées à se substituer à la réalité mais tentent d’en donner une approche symbolique dont la robustesse est ensuite mesurée par l’expérience.

• En revanche, dans le domaine des sciences humaines, la mode est à l’hypercritique.

Elle a d’abord frappé l’Histoire où l’observation minutieuse de détails accessibles grâce à la technologie et des méthodes rigoureuses a pris le pas sur les synthèses magistrales des grands auteurs des siècles précédents au motif que celles-ci comportaient une part trop large d’interprétations personnelles. Les communications des chercheurs ont alors gagné en précision ce qu’elles ont perdu en puissance, appauvrissant au final l’approche plus globale de leurs ainés.

2ème article (Elisa kahil)

Je hais les normes !

Je ne sais pas ce que veut dire " être nor-mal( e) ". Et j’ai toujours essayé d’être nor-male. Pour prouver ma bonne volonté à devenir normale, j’ai même accepté de ne pas être normale : c’était un préalable. Puis j’ai cherché à comprendre comment il fallait faire pour "être normal". J’ai examiné comment vivent et pensent les autres, les "normaux". J’ai même lu le rapport " trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent", écrit par des gens normaux qui parlent de transgression des normes sociales.

Ce rapport commence ainsi :

" Le trouble des conduites s’exprime chez l’enfant et l’adolescent par une palette de comportements très divers qui vont des crises de colère et de désobéissance répétées de l’enfant difficile aux agressions graves comme le viol, les coups et blessures et le vol du délinquant. Sa caractéristique majeure est une atteinte aux droits d’autrui et aux normes sociales. La question se pose donc de savoir comment se situe le trouble des conduites au sein du phénomène social qu’est la délinquance........ "

Maintenant que j’ai lu ce rapport de l’Inserm, je renvendique mon anormalité, j’en suis fière ! J’ai chopé la haine à la lecture de ce "travail d’expertise" de gens normaux.

Mes petites soeurs, enceintes trop jeunes, nées dans un environnement social défavorable, atteinte du blues du post-partum, souriez ! Vos enfants seront surveillés dés le berceau, et même avant leur naissance, par des superviseurs expérimentés. Dommage que ce ne soit pas avant leur conception ! Dommage que vous n’ayez pas eu le choix de leur " à venir ", d’une autre vie, d’un autre avenir pour vous et eux.

Vos enfants vont pouvoir absorber des substances psychoactives "licites" pour tenter de devenir "normaux". Il est vrai que de nouveaux médicaments existent pour traiter les TDAH (Trouble Déficit de l’Attention Hyperactivité) et les TOP (Trouble Oppositionnel avec Provocation).

Mais des conditions décentes de vie, com-attre la misère, assurer les moyens d’apprendre et de se développer, c’est impensable. C’est ...... une provocation ! Honte à ces inhumains normaux !

Alertez les bébés, les parents, les grands-parents.

Quelque soit notre âge "

Oui au TOP !

STOP à la précarité !

Solidarité intergénérationnelle

et Vive la vie !

Elisa Kahil


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