Mathieu Béchu Diaz, Élise Lowy, Chekra Kaabi de EELV refusent un accord avec le Parti socialiste

lundi 27 février 2017.
 

Un candidat pour trois mais pas deux !

Dans le contexte actuel, il est essentiel d’être à la hauteur des enjeux. Nous devons concrétiser l’alternative pour éviter ce qui semble se dessiner dans une situation inquiétante où l’extrême-droite est en embuscade.

Aujourd’hui Yannick Jadot est le candidat désigné par la primaire de l’Écologie. Mais les appels du pied de certain.e.s pour le retrait de sa candidature en faveur du PS ainsi que les constantes remises en question de sa candidature dans les médias n’ont eu de cesse de l’affaiblir, nous avons d’ailleurs la crainte que quoi qu’il arrive cela l’ait d’ores et déjà fragilisée.

L’Écologie n’est certes pas l’apanage d’un parti mais elle l’est encore moins du Parti Socialiste qui a encore bien du chemin avant de pouvoir affirmer une traduction en actes de la transition écologique. Certes les mots sont louables et notables, à l’exemple de la lutte récente contre les perturbateurs endocriniens, le virage vers le bio et l’agriculture de proximité, l’amorce d’une transition énergétique plus « durable ». Pourtant les sujets épineux comme l’agenda de sortie du nucléaire, l’appui de la dissuasion par la bombe nucléaire, la mise en place effective et rapide de la proportionnelle intégrale ou la fin des politiques productivistes ne sont absolument pas réglées. Certes les promesses sur le fond sont sans doute intéressantes sur le papier, mais alors comment un accord à deux sans garanties concrètes, derrière le PS, pourrait déboucher sur une majorité parlementaire solide de changement ?

Et, bien qu’il y a huit mois, lors de notre Congrès, l’écrasante majorité des militant.e.s avaient fait le choix de couper le cordon ombilical relié au PS, la majorité au bureau exécutif de EELV, semble de nouveau en passe de conclure un accord sans aucun rapport de forces afin de sauver quelques sièges de parlementaires. On ne peut pas ressasser sans cesse que l’on ne montera pas une nouvelle fois dans la soute du vieux car diesel du PS et y monter. C’est à se demander si aucune leçon du passé et de l’échec de 2012 ne semble avoir été tirée.

Nous ne devons pas être dupes, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon ont mis un point final à leur discussion, laissant EELV seul à la table des négociations. Alors oui, les écologistes sont responsables et ouvert.e.s, ils/elles ont d’ailleurs il y a quelques jours rappelés être très majoritairement favorable à un accord à trois, nécessaire dans le contexte actuel, fondé sur un projet de transformation écologique et social. Mais qui peut croire qu’un tel projet puisse se construire en deux semaines dans les couloirs de Solferino ?

A force de répéter que la présidentielle n’est pas pour nous, nous avons tendance à oublier que depuis 1974, un.e candidat.e écologiste a toujours porté notre projet, favorisant sans cesse la lente transition de notre société. Nous avons beau marteler que la personnalisation politique, voir la recherche d’un homme providentiel ne sont pas dans notre ADN, certain.e.s laisseraient à penser que nous aurions trouver le messie en la personne de Benoît Hamon.

Pourtant le PS n’a pas changé, certes l’élection de Benoît Hamon marque un rejet citoyen.ne.s des cinq années qui viennent de s’écouler. Mais doit-on rappeler le TSCG, l’ANI, le CICE, l’état d’urgence, le débat nauséabond sur la déchéance de nationalité ? Et que peut on dire de la vacuité de la politique internationale réduite aux simples relations commerciales, de la promotion du CETA comme du TAFTA , voir de l’excellence française dans la vente d’armes même aux États les moins fréquentables ? Rémi Fraisse, Fessenheim et plus globalement le mépris de toute politique écologique ? Adama Traoré, Théo, l’abandon des quartiers populaires, les politiques d’austérité qui ont détruit le tissu associatif et le lien social, et tant et tant d’autres choses encore ? En politique, comme chez les éléphants il est toujours primordial d’analyser les promesses au regard des actes passés.

Comment peut-on alors, espérer la mise en œuvre d’un projet radical de transformation social et écologique quand des député.e.s investi.e.s par le PS sont ceux et celles qui ont voté les politiques que nous déplorons, à l’exemple de Mme El Khomri, Mr Valls ou Mr Le Roux ?

Au sein d’EELV, le ralliement à Benoît Hamon divisera le mouvement, conduira nombres de militant.e.s vers d’autres candidat.e.s. Bien que l’histoire ne soit pas écrite, une refondation est déjà à l’œuvre. Alors pour nous c’est non à un accord à 2 avec le PS sans la France Insoumise. Nous refusons tout assujettissement au Parti Socialiste, et combattons ses idées sociales-libérales.

Au contraire, nous agissons ici et maintenant pour une alternative écologiste, sociale et citoyenne. L’écologie politique ne disparaîtra pas. Une recomposition est nécessaire et peut dessiner un nouvel horizon désirable et soutenable.

Nous y sommes prêts !


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