2017 : Mélenchon y va « pour gagner cette fois-ci »

dimanche 29 mai 2016.
 

Jean-Luc Mélenchon avait donné rendez-vous au 43 rue de Dunkerque, dans le 10e arrondissement de Paris. C’est au sixième et dernier étage de cet immeuble que le candidat a posé ses cartons. Une grande pièce éclairée de plusieurs fenêtres et une petite estrade où les affiches « La France insoumise » et « jlm2017.fr » sont immanquables.

Mardi 24 mai, celui qui se présente à la présidentielle pour la deuxième fois est revenu sur la façon dont il entend construire son programme. Ce dernier, a-t-il expliqué, sera un mélange de L’Humain d’abord, le petit livre rouge de la campagne 2012, de son ouvrage L’Ere du peuple et de propositions venues du Net. Pour cette deuxième édition, M. Mélenchon s’appuie en effet sur une plateforme web, jlm2017.fr, qui permet notamment de recueillir les idées des internautes. « 2 186 contributions sont arrivées », a fièrement annoncé le candidat.

A ses côtés, deux proches, Jacques Généreux et Charlotte Girard sont chargés de travailler sur cette matière. Economiste en chef du Parti de gauche (PG), le premier avait déjà participé à la rédaction de L’Humain d’abord. Quant à la seconde, militante de longue date du parti, maître de conférence en droit public, elle était l’épouse de François Delapierre, le bras droit du fondateur du PG, décédé en juin 2015.

« Construction collective »

« C’est un processus de construction collective qui met au cœur la question du fond, la vision d’avenir que nous allons porter dans cette campagne », a indiqué Mme Girard. Chacun est donc invité à amener ses suggestions. « Ce n’est pas un message qu’on jette à la mer et qui ne trouve aucun réceptacle : nous lisons tout« , a-t-elle ajouté. Une première version de ces contributions sera élaborée avant l’été et une « convention des insoumis » se tiendra en octobre au cours de laquelle le programme définitif sera dévoilé.

Pour l’heure, celui qui veut incarner « la France insoumise » part sans les communistes qui ne s’inscrivent pas dans sa démarche. Si cette décision lui complique sérieusement la tâche, elle lui permet cependant de s’affranchir sur les questions programmatiques. En 2012, L’Humain d’abord était avant tout le fruit d’un compromis, notamment sur le sujet du nucléaire qui divisait les deux formations. L’idée d’un référendum avait fini par mettre tout le monde d’accord.

Sept axes programmatiques

Pour la prochaine présidentielle, dans le chapitre sur la « planification écologique », M. Mélenchon appelle désormais « clairement » à une sortie du nucléaire. Idem sur la question européenne : le candidat souhaite une « sortie des traités » et l’entrée dans « un protectionnisme solidaire ». « En 2017, le pays devra trancher pour savoir s’il élit un ou une présidente pro-Tafta ou anti-Tafta », a jugé le député européen, en taxant le gouvernement d’« hypocrite, fourbe et sournois » sur le sujet. Un « plan B » sera aussi mis en œuvre en cas de refus des partenaires européens, a-t-il affirmé.

Cinq autres axes constitueront son programme. Le point de départ : « la réorganisation de la société politique » avec une VIe République. « Il faut que le peuple français se reconstitue comme peuple à travers un processus constituant », a indiqué l’ancien socialiste. Règle verte – « on ne prendra pas plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer » – et référendum révocatoire y apparaîtront en bonne place. Sans oublier le « partage des richesses » avec l’instauration d’un salaire maximum, l’« indépendance » et la « paix » avec la sortie de l’OTAN, le « progrès humain » autour de l’éducation et de la santé et les « nouvelles frontières », notamment celles de la mer et les ressources que ces dernières pourraient générer.

Malgré l’absence du PCF, M. Mélenchon veut rester confiant. « Nous faisons une campagne pour gagner cette fois-ci, a-t-il assuré. Quand on part à 3 % et qu’on finit à 11, on peut penser raisonnablement que, quand on part à 12, on a une chance de finir beaucoup plus haut. En tout cas, raisonnablement plus haut et d’être directement dans la compétition pour gagner. » En attendant, il donne rendez-vous le 5 juin pour son premier « défilé des insoumis », place Stalingrad, là où sa campagne de 2012 avait commencé et s’était terminée.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message