Batho (PS) dénonce la privatisation qui ne dit pas son nom des concessions hydroélectriques

dimanche 4 mai 2014.
 

Delphine Batho, députée PS, dénonce, dans une tribune publiée mardi par Les Echos, la mise en concurrence des concessions hydroélectriques, une privatisation qui ne dit pas son nom qui est contraire aux intérêts de la France.

Cela figure discrètement page 16 du programme national de réforme qui accompagne le programme de stabilité 2014-2017 sur lequel le Parlement sera amené à être prononcé ce mardi 29 avril : la mise en concurrence des concessions hydroélectriques est décidée et définitivement actée, écrit Mme Batho.

Dans le programme national de réforme daté du 23 avril et mis en ligne sur le site de Bercy, on peut lire qu’un renouvellement par mise en concurrence des concessions d’exploitation des installations hydroélectriques sera privilégié.

Sans débat public, contre l’avis unanime de la représentation nationale, qui s’est déjà exprimée avec force par la voie des commissions compétentes à l’Assemblée nationale ou au Sénat, on s’apprête non seulement à vendre un bijou de famille, mais à dilapider un trésor national fondamental pour réussir la transition énergétique. Je m’y suis opposée comme ministre, je m’y oppose comme députée, dénonce Mme Batho, évincée du gouvernement Ayrault en 2013 pour avoir critiqué le budget.

Depuis des mois, des années, de très grandes entreprises guettent l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques françaises avec appétit et ne lésinent pas sur le lobbying. Sont-elles subitement devenues philanthropes ? Évidemment pas, poursuit la députée des Deux-Sèvres, qui affirme que l’excédent brut d’exploitation des concessions est de 2,5 milliards par an et que ce qu’on appelle la +rente hydroélectrique+ est d’au moins 1,25 milliard par an.

S’appuyant sur un rapport parlementaire, elle prédit que la mise en concurrence des barrages se traduira obligatoirement par une hausse des tarifs de l’électricité pour le consommateur final, c’est-à-dire pour tous les Français.

A l’Assemblée nationale, fait rare, la commission des Affaires économiques a été unanime pour refuser la mise en concurrence. Gauche, droite, tous les députés considèrent qu’il en va de l’intérêt fondamental de la Nation.

"Je n’accepte pas qu’un enjeu aussi considérable ne soit regardé aujourd’hui que comme une contrepartie à faire valoir auprès de Bruxelles au regard de la situation des finances publiques", poursuit Mme Batho.

Pour elle, cette privatisation qui ne dit pas son nom est contraire aux intérêts de la France. Elle est contraire à toute logique économique, mais aussi à l’ambition de bâtir un nouveau modèle de développement


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