Que reste-il de mondial à gauche ?

mercredi 11 décembre 2013.
 

Je me trouve bien loin de France, en ce mois de juillet 2013. Après tant de pays depuis un an autour de la Méditerranée, me voici de nouveau en Amérique du sud, voyageant vers l’Equateur. Je vais y faire avancer le processus de mise en place du « Forum mondial de la révolution citoyenne ». Une étape prévoit la rédaction commune d’un appel. On se retrouve donc à Quito pour cela. La prochaine session de travail aura lieu en Europe. Comme vous l’avez sans doute noté, mes amis et moi nous avons eu toute l’année une intense activité internationale, en plus de tout le reste. Nous avons une très vive conscience du fait que l’issue de la crise actuelle se joue sur plusieurs continents et, pour ce qui nous concerne le plus directement, ici, dans plusieurs pays européens du sud. Mais cette façon d’agir et de circuler autant n’est pas seulement liée aux circonstances qui ont pu l’exiger comme des élections ou des rencontres de l’autre gauche politique ou sociale. Il s’agit aussi d’un processus concret de construction politique. C’est-à-dire d’actions pour former un courant politique mondialement cohérent. Cela concerne donc à la fois des questions d’organisation et des questions idéologiques.

Ainsi il y a quelques jours Martine Billard était à « l’Alter Summit » à Athènes où se tenait aussi la réunion des présidents de parti du Parti de la gauche européenne (PGE). A présent c’est François Delapierre qui s’y trouvait pour suivre le congrès de Syriza. Pendant ce délai, je me suis trouvé à Porto avec Corinne Morel-Darleux, à l’université d’été du PGE où se tenait aussi la commission de préparation du programme européen de notre organisation. Mais avant cela, et encore à cette heure, nous faisons avancer nos positions avec une campagne de présentation de notre manifeste pour l’écosocialisme dans l’ensemble des capitales européennes. Certes nous avons commencé par l’Europe du sud. Mais cela n’a pas empêché Corinne Morel-Darleux d’être mercredi dernier, à peine rentrée de Porto, à Budapest pour faire cette présentation ! C’est un travail obscur encore. Mais si l’on tient compte de l’état de dénuement où nous étions il y a si peu, on voit comme nous avons avancé à pas de géant quand bien même tout reste à faire.

A mes yeux la diffusion des concepts de « révolution citoyenne » et « d’écosocialisme » est essentielle. Il s’agit non seulement de l’homogénéisation idéologique de nos forces mais davantage encore de l’installation d’un nouveau cadre conceptuel pour notre lutte commune. Il faut regarder cette question dans toute son amplitude et en tenant compte du fait que la dislocation en cours de l’internationale socialiste efface ce qui restait d’apparence d’un mouvement lié à l’histoire du mouvement ouvrier du siècle dernier. Face au capitalisme financier, face à la plus grave crise jamais vue dans ce système, il n’y a aucune force organisée à même échelle… Il n’y a rien, ou presque. Toute la difficulté est de pourvoir sur ce front et de tenir en même temps tous les autres dans nos propres pays. Et surtout le plus difficile est de dégager le temps de la réflexion et de l’élaboration théorique. Car il faut admettre que les évènements en cours dans le monde ne se contentent pas de répéter les traits connus du passé. Cette idée n’est pas mûre dans bien des esprits, me semble-t-il. Combien de commentaires se contentent de décalquer sur le réel les grilles d’analyse qui expliquaient le passé. L’âge des révolutions citoyennes a ses règles originales. Elles sont en train de se découvrir sous nos yeux et leur compréhension est un enjeu. Voyez l’Egypte.


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