Législatives : Jean-Luc Mélenchon candidat à Hénin-Beaumont (articles et vidéo)

lundi 21 mai 2012.
 

5) Déclaration de candidature de Mélenchon à Hénin-Beaumont (extraits)

"Je pense que nous mesurons tous le caractère extraordinaire de ce que nous allons entreprendre ensemble. En ayant reçu tant de gestes de fraternité, j’ai bien compris que vous m’accueillez pour la bataille qui s’annonce. Mais une bataille menée avec la raison, les arguments ; il n’y aura pas de bataille de chien.

[…] Nous sommes pour l’instant la deuxième force de gauche. Mais pour ce qui est de la clarté des perspectives et de la force des idées, nous sommes la première.

Ce pays a été martyrisé par le libéralisme, il n’y a pas d’autres mots. Quelques soit les efforts de vos élus locaux, la solution est nationale et internationale. La loi peut rendre impossible que les patrons voyous saccagent le tissu industriel. La loi peut les punir.

Dans la bataille que nous allons mener vont se confronter deux visions de la sortie de crise. Comme en Europe. Je ne viens pas faire semblant que je vais sortir de ma musette des emplois, des usines. Non, nous allons demander à chacun de répondre à cette question : le problème c’est les immigrés ou les banquiers ? C’est les immigrés qui ferment les usines ? Non. Si vous voulez vous interdire les licenciements boursiers, votez Mélenchon et Poly. [...]

La bataille face au Front National est indispensable. On me dit : vous en faites une fixation, une affaire personnelle. Mais c’est une affaire collective ! Le glissement de la droite vers l’extrême droite, je ne l’ai pas inventé. Quand on en attaque un on attaque l’autre. Et oui je viens mener bataille contre la droite, car je suis la gauche. Je mets au défie madame Le Pen. Mais avec des arguments, ayant un débat. Car nous misons sur l’intelligence et le cœur de chacun. Rue par rue, porte par porte, nous allons nous y mettre, dans toute la circonscription.

Et je demande aux socialistes de mettre de côté les batailles locales, les querelles, les tricheries aux élections... Il faut lancer une rénovation pour rassembler chaque conscience de gauche. Quiconque vote pour nous ne s’engage pour rien d’autre que pour l’Humain d’abord.

Je veux aussi vous dire que c’est une fierté, un orgueil pour moi d’avoir été votre candidat aux présidentielles. Et comme je suis fier aujourd’hui d’être le candidat des communistes du Pas de Calais. Nous ne sommes pas ici sur les terres de Madame Le Pen. Ici c’est la gauche, c’est le drapeau rouge, la résistance."

4) Jean-Luc Mélenchon officialise sa candidature à Hénin-Beaumont (vidéo)

http://www.dailymotion.com/video/xq...

3) Mélenchon - Le Pen : le nouveau face-à-face à Hénin-Beaumont (Le Monde, extraits)

Au terme d’une longue semaine de suspense, Jean-Luc Mélenchon a décidé d’y aller. Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, l’a confirmé samedi 12 mai sur RTL : celui qui a porté les couleurs du Front de gauche à la présidentielle doit annoncer dans la journée à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sa candidature aux législatives dans la 11e circonscription de ce département, celle-là même où se présente Marine Le Pen. Au risque de perdre une deuxième bataille face à celle qu’il avait qualifiée pendant la présidentielle de "semi-démente" ou de "yéti de la politique". Lui qui a dû se résoudre à être distancé par la présidente du FN, au soir du premier tour de la présidentielle.

Lundi 7 mai, la coordination de campagne, qui réunit les différents alliés du Front de gauche, a convaincu M. Mélenchon de se présenter aux législatives, quand il avait annoncé, à plusieurs reprises, qu’il n’irait pas. Tout le problème restait de lui trouver une circonscription. "On était un certain nombre à vouloir qu’il soit député mais il fallait trouver un endroit emblématique, et il n’y en a pas tant que ça en France", souligne Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche (PG). Ce jour-là, M. Mélenchon évoque Hénin-Beaumont parmi d’autres hypothèses. On parlera des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault ou encore de la Gironde.

M. MÉLENCHON : "CA VA ÊTRE UNE BATAILLE HOMÉRIQUE !"

"Ça va être une bataille homérique, avec une symbolique extrêmement puissante, puisque c’est le berceau du mouvement ouvrier français et que c’est en même temps l’endroit où Mme Le Pen, par bravade, a décidé d’aller s’installer, car elle habite le château de Montretout [Hauts-de-Seine], elle n’est pas du tout du Pas-de-Calais !", indiquait dès vendredi M. Mélenchon sur France Info, histoire de déminer à l’avance toute accusation de parachutage. La lutte contre le FN aura été un élément "décisif" dans son choix, assure son bras droit, François Delapierre. Un choix qui, en tout cas, lui permet de conserver une visibilité nationale.

"M. Mélenchon n’est pas à la recherche d’un fauteuil mais d’une bataille, et le Parti communiste n’ambitionnait pas cette circonscription, juge Roger Martelli, membre d’une petite formation du Front de gauche. C’est gonflé, ça a du panache et c’est peut-être ce dont la gauche a besoin." L’idée a en tout cas vite séduit le PCF et son secrétaire national, Pierre Laurent, lequel estimait, vendredi, que c’était "une bonne idée". Jusqu’ici les communistes, qui sont en position de force sur les législatives vis-à-vis du PG, n’avaient pas proposé grand-chose à leur ex-candidat commun. Et n’entendaient pas faire de gros efforts en ce sens.

A Marseille aussi, M. Mélenchon aurait pu livrer bataille contre le FN, mais "le PCF local a un peu rafraîchi les choses", souligne un cadre du PG. Or dès lundi soir, M. Laurent avait proposé à Hervé Poly, candidat PCF dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, de devenir le suppléant de M. Mélenchon ; il avait accepté d’emblée. Le dernier verrou a sauté vendredi soir avec la consultation des communistes locaux - ces derniers avaient pourtant préféré André Chassaigne, estampillé PCF, à M. Mélenchon dans la primaire interne au Front de gauche en juin 2011. "Ça s’est fort bien passé", s’est félicité M. Poly, précisant qu’une "très large majorité" du comité départemental avait approuvé cette solution.

Une solution qui pourrait cependant prendre l’allure d’un cadeau empoisonné. Si la circonscription est à gauche, elle est surtout... socialiste. Le député sortant, Albert Facon, est PS et François Hollande y a fait plus de 60 % des voix au second tour de la présidentielle.

Problème : le PS local est fortement discrédité, divisé et embourbé dans des soupçons de malversations financières. Et Mme LePen en a profité : avec 31,42 % des voix au premier tour de la présidentielle, celle qui a labouré le terrain est arrivée en tête, devant M.Hollande (28,75 %). Au premier tour, le total des voix de gauche a atteint 46,65 % contre 51,76 % pour celles de droite. La partie est donc loin d’être gagnée. D’ailleurs, le mot qui revient le plus souvent dans la bouche des partenaires de M. Mélenchon pour qualifier son choix est "courageux".

par Raphaëlle Besse Desmoulières, Le Monde

http://www.lemonde.fr/politique/art...

2) Législatives : mettre les points sur les « i »

Un drôle de feuilleton est commencé avec un suspense assez artificiel sur ma possible participation aux élections législatives. Les commentaires de ce blog ont été aussitôt envahis par un nombre exagéré d’observations que je trouve globalement très inutilement verbeuses. Et surtout contre-productives. S’agit-il de démolir d’avance des décisions que nous aurons à prendre en donnant des arguments à ceux que nous aurons à combattre ? Ai-je souhaité ce « débat » ? Ces sottises me contraignent à mettre les points sur les « i » politiques. Au contraire de maints stratèges en chambre, nous ne pouvons travailler que sur des réalités et à partir d’elles. Nous avons fait une liste de circonscriptions marquées d’une double caractéristique : la nécessité d’y porter le discours sur le partage des richesses et le besoin de renouveau de la gauche. Les deux aspects sont inséparables en général et ils prennent une acuité spéciale à certains endroits qui, de ce fait, sont emblématiques. Puis il nous a fallu consulter les camarades et les candidats au niveau local. Car les décisions de cette nature ne peuvent être prises sans l’avis des animateurs du terrain. Surtout, elles ne peuvent être prises contre leur gré. Ceux qui réfléchissent comprennent que cela demande des délais et de la discrétion, certes incompatibles avec l’impatience des petits enfants. Ensuite il faut du tact car je ne pourrai aller partout à la fois. Donc il faut permettre aux camarades qui auront demandé ma présence de reprendre le cours de leur campagne si je ne prends pas la relève. Et il faut aussi permettre à ceux qui ne retiennent pas l’idée de ne pas en être pénalisés par des ragots et rumeurs. Tout cela va à son rythme propre. Voilà pour la méthode. Quatre options au moins ont été sur la table : deux dans les Bouches-du-Rhône, une dans l’Hérault, trois dans la région parisienne, une dans le Pas-de-Calais. Quand tout cela sera décanté je dirai mon avis personnel aux dirigeants du Front de Gauche. Et nous prendrons la décision.

Vient la question du Front National. Elle est évoquée à propos de plusieurs des circonscriptions concernées par notre tour d’horizon. Elle est traitée dans les commentaires de ce blog parfois pour regretter que je donne l’impression d’une « fixation » sur le sujet ! On croit rêver ! C’est l’argument de la Le Pen elle-même ! Quoi ? L’extrême-droite est en progrès partout en Europe et la bonne réponse au problème posé serait de parler d’autres choses, et si possible ailleurs que là où la bête veut faire son nid ! Et ce serait ainsi qu’on ménagerait « l’autorité » des porte-paroles de notre cause ? Quand on n’ajoute pas en plus cette injonction que je ne dois pas être battu ! Les chefs dans les circonscriptions gagnées d’avance, ce n’est pas notre culture. Je suis allé mener combat avec les camarades du grand sud-ouest dans une circonscription européenne où nous n’avions pas d’élu. Si j’avais été battu c’est tout le pari du Front de Gauche naissant qui était atteint. Mais nous l’avons fait. Parce que nous faisons du suffrage universel l’arbitre de nos luttes et de nos choix. La planque et les « pousse-toi de là que je m’y mette » sur le mode de barons socialistes nous paralyseraient. Se ménager, ce n’est pas du tout notre façon d’aborder les problèmes qui s’annoncent. Pas du tout ! Et surtout pas la mienne. Il n’y a pas d’un côté la lutte contre le Front National et de l’autre la bataille pour le partage des richesses, la protection des travailleurs et la 6ème république. C’est la même affaire ! C’est exactement comme de dire que la lutte contre la droite et pour le partage des richesses c’est la même chose. Pourquoi ce qui est évident s’agissant de la droite devient moins certain quand il s’agit de l’extrême-droite ? La lutte contre l’extrême-droite serait seulement une lutte « morale » ? Une « fixation » particulière, comme on le dirait d’un thème trop étroit ? L’extrême-droite est le rempart du système quand celui-ci ne parvient plus à se maintenir avec ses forces et moyens traditionnels. L’extrême-droite est en train de fournir les thèmes qui restructurent idéologiquement la droite. Elle n’est donc pas à la marge de la bataille ! La lutte contre le capitalisme et la lutte pour la représentation politique de cette lutte sont une seule et même chose !

Voyons à présent un deuxième aspect du problème qui justifie d’intervenir. Dans les cas que j’ai cité, Bouches-du-Rhône et Pas-de-Calais, n’est-il pas évident que l’atout numéro un de l’extrême-droite c’est la décomposition du PS local ? Faut-il faire un dessin ? Le renouveau à gauche est alors la condition qui permet à une masse de gens de sortir de l’atroce tenaille qui les condamne à devoir choisir entre les vociférations de l’extrême-droite et les casseroles d’une certaine gauche ? Quand je parle de casseroles je ne parle pas seulement des « affaires » qui, ici où là, défraient la chronique locale et nationale. Les juges et les policiers s’en chargent parce que c’est la règle dans une société civilisée. Et les citoyens se font vite une idée sur le sujet. En fait les « affaires », c’est aussi les luttes à mort entre des personnalités locales qui prennent à témoin tous les électeurs de gauche et les impliquent de force dans des chicayas et des intrigues qui les révulsent. Une longue discussion mardi avec René Revol, à propos de la situation dans l’Hérault, m’a permis de bien mesurer la profondeur des dégâts que provoquent dans la gauche les situations de pourrissement local des luttes de personnes au PS.

Mercredi et jeudi j’étais donc à Bruxelles. Hervé Poly, secrétaire du PCF du Pas-de-Calais, est venu y dîner avec moi pour me faire savoir par lui-même que lui et ses camarades du comité de la onzième circonscription du Pas-de-Calais s’étaient prononcés pour que je vienne y être candidat. Nous avons fait le point ensemble en même temps qu’on faisait connaissance mieux que cela avait été le cas jusqu’à présent dans les cadres formels où nous nous sommes croisés. Je lui ai exposé notre dispositif et la méthode de travail retenue.

1) Législatives : Jean-Luc Mélenchon, "Je veux être utile à ceux qui m’accompagnent"

Les rumeurs et informations de secondes mains vont bon train depuis 24 heures sur le rôle de Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne des législatives du Front de gauche. Le cofondateur du Parti de gauche a précisé à l’Humanité.fr la philosophie de son engagement dans les jours à venir

La Voix du Nord et l’AFP affirment depuis ce jeudi matin que Jean-Luc Mélenchon se présentera à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, où se présente Marine Le Pen. Une opinion jusqu’alors confirmée ni par le Front de gauche ni par ses composantes, qui suscite déjà l’inquiétude de Steeve Briois, conseiller municipal Front national dans cette ville qui, dans un communiqué, dénonce "cette obsession (à l’encontre) de Marine le Pen" qui "tourne au ridicule et rend Mélenchon parfaitement grotesque."

D’autres le voient mener le combat dans les Bouches-du-Rhône, dans l’Hérault ou en région parisienne.

"Nous ne sommes pas un bon coup électoral"

Évoquant son avenir lors de son passage à l’Humanité où il fut rédacteur en chef d’un jour de notre édition de ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon a expliqué son rôle dans les jours à venir. "Ma place, c’est d’abord de faire vivre la permanence d’un message. Nous ne sommes pas un bon coup électoral. Car le Front de gauche en est à sa quatrième campagne électoral. Il est fait pour durer et son ambition est d’être au pouvoir, pour le rendre au plus grand nombre et changer de politique. Les événements amènent à nos solutions."

"Je me dois aux autres"

D’un point de vue personnel, le porteur du Programme partagé lors de la présidentielle développe son engagement. "Je sais que je me dois aux autres. L’image et la personne ne m’appartiennent pas entièrement. Elle appartient aussi à tous ceux qui m’ont accompagné, à tous les militants qui ont mené campagne. Je ne peux plus faire autre chose que de poser des actes qui soient utiles à tous : là où le devoir le commande, ainsi que ma propre liberté d’homme."

Pour visionner l’entretien avec Jean-Luc Mélenchon, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).


Signatures: 0

Forum

Date Nom Message