Protocole gouvernemental sur la précarité : la FSU ne signe pas… … la lutte du mouvement syndical contre la précarité confortée !

dimanche 17 avril 2011.
 

Communiqué de presse d’Emancipation

Ce lundi 28 mars, le Bureau National de la FSU s’est réuni pour débattre entre autres du « protocole d’accord » gouvernemental sur la précarité. La FSU avait décidé de se donner le temps de débattre pour décider si elle signait ou pas l’accord. Ses différentes composantes (syndicats nationaux, tendances, sections départementales) ont réuni leurs instances pour se mandater. Un débat animé et solennel a eu lieu, Emancipation avec d’autres a défendu la position hostile au protocole gouvernemental. Et il n’y a pas eu la majorité qualifiée nécessaire (70%) pour approuver la signature. La FSU ne signera donc pas cet accord.

Les propositions de Sarkozy et de son gouvernement n’ont donc pas convaincu. Il voulait utiliser une fois de plus sa stratégie de « dialogue social » en imposant aux syndicats de négocier à la marge les projets gouvernementaux au lieu développer une stratégie offensive sur leurs revendications propres. La manœuvre était grosse : chercher à instrumentaliser les organisations syndicales par un accord peu avant les élections, tout en ne donnant aucune garantie à l’immense majorité des personnels précaires et en mettant en place une attaque contre les statuts des personnels de la Fonction publique. Le gouvernement entendait faire avaliser aux organisations syndicales la poursuite du recours à la précarité et du traitement indécent des personnels précaires (en n’offrant une titularisation qu’à moins de 1O% d’entre eux)… en même temps que le développement du CDI dans la Fonction publique comme levier contre le statut. Il en a été pour ses frais aujourd’hui en ce qui concerne la FSU, mais aussi Solidaires. En cohérence avec les fondements de la fédération (défense du statut et revendication de la titularisation de tous les précaires), le Bureau National de la FSU n’a pas décidé de se prêter à ce jeu de dupes.

Emancipation constate que ce choix représente une bonne nouvelle pour le syndicalisme de lutte. Il appartient à toutes les fédérations de prendre une position semblable, pour mettre à mal dans l’unité cet accord dangereux et obtenir le retrait de la loi qui en sera issue.

La situation créée par cette décision impose maintenant au mouvement syndical d’expliquer aux personnels le piège que constituait ce protocole… et surtout d’amplifier l’action contre la précarité. En défendant au quotidien les personnels précaires, et en impulsant des initiatives pour la titularisation de tous et pour la défense des statuts des personnels. De ce point de vue la situation créée par la décision de la FSU constitue un point d’appui en ce sens.


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