Marine Le Pen : régression sociale au programme… et réflexions sur la « nature » actuelle du FN

dimanche 23 août 2015.
 

Le 8 avril dernier, le FN a présenté son programme économique. La presse en a parlé, insistant sur son idée de « sortie progressive de l’euro » mais a peu évoqué le reste. C’est là-dessus que je veux insister dans le présent billet. Avant cela, il convient de faire une mise au point d’importance. Plusieurs observateurs ont raillé ce programme en s’étonnant qu’il soit « flou » pensant déceler là la marque d’un certain amateurisme. Je comprends ces moqueries, mais gare aux fausses interprétations. A mes yeux, ce « flou » n’est pas une faiblesse de ce parti mais l’expression de sa nature profonde. Depuis toujours, l’extrême droite a vocation à représenter d’abord la petite bourgeoisie radicalisée, les petits commerçants et les petits patrons en difficulté, tous les déclassés par la crise économique et aussi la colère ouvrière de ceux qui souffrent. Est-ce possible de façon cohérente ? Sur le plan économique et social bien évidemment que non. On peut difficilement marier l’eau et le feu. Et, sur le plan idéologique c’est par une bouillie réactionnaire, gommant l’existence de classes sociales, qui structurent pourtant notre société, et en exaltant une spécificité ethnique ou les « racines chrétiennes de la France » que Marine Le Pen et ses amis nourrissent leurs électeurs. Comme l’écrivait l’historien Eric Hobsbawm avec ironie dans son magistral ouvrage L’Age des extrêmes : Histoire du court vingtième siècle : "la théorie n’est pas le point fort des mouvements destinés à montrer les faiblesses de la raison et du rationalisme et la supériorité des instincts et de la volonté". J’y reviendrai dans la deuxième partie de ce billet, historiquement l’extrême droite n’a jamais puisé sa force dans la cohérence de ses propositions économiques, mais plutôt dans son caractère dynamique et dans l’apparence d’une certaine fermeté à régler des problèmes. Avant d’être des idées, l’extrême droite c’est d’abord et avant tout l’image d’une poigne. L’apparence d’une énergie qui va bousculer le système. En cela, l’extrême droite se présente toujours comme une force révolutionnaire. En réalité, elle en est le pire fossoyeur.

Revenons sur le « nouveau » programme économique du FN qui se prétend désormais social (En réalité, aucune nouveauté, faut-il rappeler les anciennes affiches de ce parti en direction de ouvriers ?). Premier constat, il ne dit pas un mot sur les salaires, ne revendique aucun droit nouveau pour les salariés, ne demande pas le rétablissement de la retraite à 60 ans, et n’apporte rien aux employés et ouvriers qui représentent pourtant la grande moitié de la population active. Exemple frappant, le FN présente sa position sur les 35 heures et la réduction du temps de travail, dans une syntaxe totalement incompréhensible. En effet, le document présenté (et consultable sur le site du FN) propose, et je cite la phrase in extenso sans la moindre coupe : « - réduit le nombre d’heures travaillées globalement en France (question des 35 heures) ». Qu’est ce que signifie ce galimatias confus ? Parmi les journalistes présents lors de la conférence de presse du FN certains ont compris que le FN était contre les 35heures (Le Figaro), alors que d’autres ont pensé qu’ils y sont plutôt favorables (Libération). C’est dire le niveau de limpidité de la chose. Le reste du programme est à l’avenant. Marine Le Pen veut « une retraite à la carte », c’est à dire le rêve du MEDEF : la fin d’un droit collectif. Puis, sur les points qui concernent les salariés, le FN enchaîne confusément des généralités approximatives et surtout des silences éloquents. Qu’on en juge. Rien sur le SMIC et pas un mot demandant l’augmentation des salaires. Une paille. Certes le FN demande « une meilleure répartition des richesses produites » (Je crois me souvenir que Nicolas Sarkozy disait la même chose pendant sa campagne électorale) qui sonne comme une sentence de gauche. Mais, au profit de qui ? On n’en sera pas plus. Il joue sur les mots et pratique l’esquive. Il ne dit pas clairement qu’il veut une autre répartition des richesses entre capital et travail au profit des travailleurs, en revenant par exemple au niveau de 1983. Il y a 28 ans, c’était alors, pour la richesse produite, environ 70 % qui revenait au travail et 30 % pour le capital. Aujourd’hui, en comparaison, le travail a perdu 10 points au seul bénéfice du capital. Si l’on inversait la donne, ce « rattrapage » signifierait chaque année 170 à 200 milliards d’euros supplémentaires pour les salaires. C’est considérable. C’est là l’enjeu central pour toute politique de gauche. Le FN considère-t-il pour sa part qu’il faut un rattrapage immédiat et significatif des salaires ? Non. Qu’en pense le FN dans le détail ? Silence.

En fait, seule mesure claire abordant le sujet, le FN veut « redonner du pouvoir d’achat aux Français en luttant contre les ententes et les pratiques abusives de la grande distribution ». C’est-à-dire qu’il se veut le porte-parole des petits commerçants contre les gros. Je ne sous estime le problème, mais cela ne constitue pas un programme social au profit du plus grand nombre et des travailleurs les plus modestes. On retrouve là le discours classique de l’extrême droite en défense du petit patronat, datant du mouvement Pierre Poujade (animé en 1956 par le jeune Jean-Marie Le Pen), qui voulait déjà comme l’écrit le programme actuel du FN « alléger la bureaucratie en soutien aux TPE et PME ». Il faut comprendre dans cette idée que les frontistes veulent surtout supprimer toute la réglementation qui empêche les fraudes. Marine Le Pen insiste et présente ses mesures fiscales dans le but surtout d’en faire bénéficier « les classes moyennes et les PME », elle veut « une simplification de l’impôt sur les sociétés ». Au passage elle fait disparaître l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les successions derrière un seul et unique impôt « sur le patrimoine » aux contours assez vague. Elle le reconnaît, les TPE et PME seront « les deux grands bénéficiaires de la révolution fiscale » qu’ils mettront en oeuvre. Pas les catégories populaires. Au moins le message est clair.

J’insiste. Dans le document officiel du FN, concernant le pouvoir d’achat, préoccupations majeures de tous les français, le Front national reste silencieux. Sidérant. Pas un mot par exemple sur les salaires abusifs des grands patrons. Évidemment, pas de « salaire maximum », c’est-à-dire l’interdiction d’un écart supérieur de 1 à 20 entre les salaires dans une entreprise, tel que le Parti de Gauche le demande. Rien non plus pour empêcher ou limiter les licenciements ni sur la protection des salariés. Rien sur la précarité et la demande urgente de titularisation dans la fonction publique, aucune demande de limitation drastique des contrats précaires dans les entreprises. Mais, au cours de la conférence de presse, percevant la légèreté de ses propositions sur le plan social, tout comme elle l’avait fait lors de son débat face à Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV en février, Marine Le Pen a une nouvelle fois avancé l’idée de « rétablir l’échelle mobile des salaires ». Je m’arrête là-dessus un instant. D’abord ce n’est pas une nouveauté propre à Marine Le Pen et à son arrivée à la tête du parti. Il y a un an déjà, en mai 2010 précisément, Jean-Marie Le Pen encore Président du FN soutenait cette idée. C’est révoltant car c’est habile, puisque c’est une référence, au moins par le vocabulaire, à une idée de gauche très ancienne. Dans les années 30, les communistes révolutionnaires liaient la proposition d’une échelle mobile des salaires avec celle d’une échelle mobile des heures de travail. La revendication marchait sur les deux jambes. Pas au FN. C’est là une stratégie souvent utilisée par l’extrême droite. Il s’agit de prendre les mots de l’adversaire pour mieux jeter le trouble, tout en modifiant le sens. C’est d’autant plus facile quand la gauche les a laissé choir depuis longtemps. Ces gens là se nourrissent toujours des faiblesses de notre camp. En théorie, l’échelle mobile des salaires revient à indexer les salaires sur certains produits de consommation courante pour s’assurer que le pouvoir d’achat soit stable même si les prix augmentent. D’une certaine façon, elle a existé en France après la libération, mais fut abandonnée en novembre 1982. Dans la façon dont elle existait, elle n’a jamais empêché les petits salaires et l’injustice sociale.

Qu’importe, pour le FN, cela permet de dire quelque chose, sans pour autant se prononcer clairement pour une augmentation des salaires dès à présent tel que je l’ai souligné tout à l’heure. Une simple « échelle mobile » sans augmentation immédiate des salaires pour revenir (par exemple, mais on peut faire mieux) au niveau de 1983, est une « mesurette » très peu significative. C’est une simple façon de dire « on veillera à ce que vous ne perdiez pas encore plus de votre pouvoir d’achat ». C’est faible. Dans la bouche de Marine Le Pen, c’est du « canada dry » de discours social. Car, en 2011, il ne suffirait pas d’indexer les salaires sur les prix (lesquels ? Sur quelle assiette ? A quelle hauteur ? Pourtant c’est dans la précision que l’on pourrait juger de l’intérêt d’une telle mesure) pour améliorer la situation de notre peuple. Les dépenses « pré engagées », (c’est-à-dire le loyer, les crédits, impôts, assurances, etc..) représentent plus de 45% des budgets mensuels des familles. Cela ne représentait que 41% en 2001. Et, pour les familles les plus modestes, cela représente même 75 %, contre 50% en 2001. Enfin, c’est non seulement les salaires qu’il faut augmenter, mais aussi les allocations, limiter la part des loyers, etc…Je rappelle qu’aujourd’hui, 7 millions de personnes vivent dans la pauvreté, pour beaucoup en ne percevant que des allocations. Quelles solutions pour eux ? Mystère. Ici, Mme Le Pen fait de l’esbroufe, d’autant que je souligne une nouvelle fois que cette revendication n’est pas écrit dans le programme du FN mais n’est qu’une idée balancée oralement, sans plus de précisions.

J’entame à présent la deuxième partie de cet article. Parfois, certains de mes amis sont un peu déstabilisés par ce qu’ils jugent comme un nouveau discours du FN, plus "social". Cela les trouble et les désarme. C’est pourtant, à travers l’histoire, le propre de l’extrême droite de faire entendre une musique qui semble sociale. En cela, sous la houlette de Marine Le Pen le FN renoue avec une longue tradition historique, plus proche de la grande famille des tentatives de construction d’un « fascisme à la française » que le FN du passé présidé par "papa". Le Front national, dirigé par Jean-Marie Le Pen affichait une orientation économique d’un libéralisme sauvage, pour la retraite à 65 ans, pour la semaine de 42 heures. Il correspondait à une période qui n’est plus. La crise sociale n’a fait que s’approfondir. Dans les années 80, le père Le Pen mêlait avec bagou les provocations antisémites et racistes, les attaques anticommunistes, tout en s’affichant en train de serrer la main à Ronald Reagan qui fut sans doute le Président des Etats-Unis le plus libéral et le plus hostile aux travailleurs. Ce point est d’importance. Il permet de comprendre que ce n’est pas le FN qui a changé, sous l’impulsion personnelle de Mme Le Pen « rompant avec l’extrême droite » (comme je le lis parfois avec stupeur) mais l’état social de notre pays. Les frontistes adaptent leurs discours à la période, mais l’objectif initial reste identique. Et c’est ainsi depuis deux siècles. En 1996, Bruno Mégret reconnaissait dans La lettre de Jean-Marie Le Pen : « beaucoup de valeurs sacrées, morales, identitaires ou nationales défendues par le mouvement national ont été prônées dans le passé par des mouvements ou des penseurs contre-révolutionnaires, antidémocratiques ou antirépublicains. La mission du Front national consiste précisément à rendre possible la renaissance de ces valeurs à l’aube du XXIe siècle dans le cadre de la République et du principe démocratique de la souveraineté populaire ». C’est limpide. Mégret a quitté le FN, les mots changent, quelques visages aussi, mais la cible reste la même et beaucoup de proches actuels de Marine Le Pen sont des anciens « mégretistes » tel le secrétaire général Steeve Briois.

En écrivant ces lignes, je repense au livre passionnant de Daniel Guérin, Fascisme et Grand capital, écrit en 1932. Ce fut un des livres majeurs de mes premières années militantes. Guérin, jeune journaliste adhérent de la SFIO, fait un voyage en Allemagne durant les mois qui précèdent la victoire des nazis. Il écrit : « Le fascisme est un système, une idéologie, une issue. Il ne résout certes rien, mais il dure. Il est la réponse de la bourgeoisie à la carence ouvrière, une tentative pour sortir du chaos, pour réaliser, sans trop compromettre les privilèges de la bourgeoisie, un nouvel aménagement de l’économie, un ersatz de socialisme. » La dernière phrase doit être méditée et bien comprise : « un ersatz de socialisme ». L’extrême droite s’est toujours construite comme une force sociale, en capacité de pénétrer la classe ouvrière, pour mieux l’affaiblir et la diviser. Jusqu’à présent, le FN n’y est pas encore arrivé. Loin de là. Mais il y travaille avec patience et acharnement. Pour l’heure, sa faiblesse organisationnelle dans le mouvement ouvrier ne lui permet pas d’affronter frontalement les puissantes organisations syndicales. Mais demain ? Les quelques exemples de syndicalistes les ayant rejoint, mis en avant par la presse ou le FN, ne sont que des marginaux déboussolés sans base réelle. Un dénommé Fabien Engelmann, nouvelle coqueluche médiatique du FN, ex syndicaliste CGT, prétendument passé du NPA au FN (grâce au groupe Riposte Laïque) n’est qu’un personnage mineur à l’esprit confus. J’ai lu quelques unes de ses interviews. Il prend la pose en répétant les âneries historiques du FN pour expliquer que la « préférence nationale » était une mesure du Front populaire ! Il ferait mieux de se taire. Cet ignorant ne fait là que reprendre un mensonge du FN que j’ai déjà démonté sur ce blog et dans un petit livre écrit en 1998. Il me faudra y revenir dans un prochain article.

Le FN va axer son rassemblement du 1er mai 2011 sur le terrain social. C’en est fini de Jeanne d’Arc comme unique symbole. La campagne présidentielle 2012 a commencé. L’affiche affirme : « Avec Marine, pour un printemps social ! » Les gredins ! Le contre temps est révélateur. Lorsque l’automne était vraiment social, en septembre et octobre dernier, que plus de 9 millions de salariés luttaient pour la défense de la retraite à 60 ans, le FN insultait les syndicats et appelait à la fin des grèves et des manifestations. Pense-t-il que nous n’avons pas de mémoire ? Dans 15 jours, il va essayer d’organiser « une parade de ses syndicalistes ». Son Vice-Président Louis Aliot, veut mettre en place un Cercle national de défense des travailleurs syndiqués afin que : « face aux discriminations politiques qui sévissent au sein de certaines organisations syndicales françaises et face aux exclusions dont sont victimes des militants du FN » il permette de « se regrouper indépendamment de leur appartenance syndicale, pour assurer une défense et une riposte aux intolérables atteintes aux principes démocratiques dont se rendent coupables les grandes centrales syndicales ». Pas sûr que cela ait du succès, mais il faudra avoir l’œil sur ce Cercle pour syndicalistes qui ne tournent pas rond.

Retrouvons la mémoire de notre grand pays. Elle est riche d’enseignements. Dans les années 30, l’extrême droite battait aussi le pavé le 1er mai pour défier le mouvement ouvrier. N’oublions jamais qu’après la dissolution des Croix de feu en 1936, un grand parti lui succèdera, le Parti Social Français, sous l’impulsion du Colonel François de la Roque. Il rassemblera plus de 500 000 adhérents (peut être même un million). C’était un grand mouvement d’extrême droite, anticommuniste virulent et adversaire du marxisme, catholique conservateur, il revendiquait "l’association capital-travail". Lui aussi utilisait les mots de République et de liberté sur ses affiches. Il compta en 1939 jusqu’à 3000 maires, 541 Conseillers généraux et 12 députés. Son slogan principal était "Social d’abord". Il prônait la « réconciliation nationale » dans le cadre d’un régime présidentiel fort et corporatiste. Il fut l’inventeur du triptyque « travail, famille, patrie » repris par le gouvernement de Vichy. Durant les premières années de la collaboration, il fournit beaucoup de cadres du gouvernement de Pétain, puis de La Roque refusa l’alignement total sur l’Allemagne nazie et devint une sorte de "pétainiste résistant". Mais, le parcours atypique de son principal dirigeant ne doit pas nous faire oublier que ce parti fut un adversaire du Front populaire et de la gauche, et que son discours politique a constitué le terrain fertile sur lequel le Maréchal Philippe Pétain et sa "Révolution nationale" a prospéré. Le PSF, parti de masse d’extrême droite, à la nature incertaine bousculée par les grands évènements de l’histoire, est aujourd’hui considéré par les spécialistes comme le plus important parti de droite ayant existé en France. Durant ces années 30, il y eut aussi le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot qui compta lui près de 130 000 membres. Lui, implanté dans certains secteurs de la classe ouvrière, fut clairement une tentative de parti fasciste. Tout comme le Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat qui eut 30 000 adhérents. Ni tout à fait semblable, ni tout à fait éloigné, le FN est l’héritier de chacune de ses formations. Les slogans les plus connus du parti des Le Pen père et fille sont issus de cette histoire. "Ni droite, ni gauche, français" (repris par le FNJ), "La France au français", "Français d’abord", etc... tous ces mots d’ordres ont déjà été hurlés par les militants de ces partis mobilisés pour empêcher une révolution socialiste et citoyenne dans cette France d’avant guerre. La peur des "rouges" les mobilisait. La dynamique à l’extrême droite puise toujours ses racines dans la peur des possédants de tout perdre et dans la dislocation d’un système qu’ils ont longtemps défendu. Elle répond comme un miroir à la mobilisation de la gauche et du salariat. L’histoire recommencerait-elle ? Les contours de la vie politique ne sont plus les mêmes, nous vivons dans une société où le spectacle télévisuel occupe une place centrale. Mais cela ne doit pas nous interdire de comprendre notre histoire, pour mieux préparer le futur. Il peut exister dans ce pays un grand parti d’extrême droite autour duquel la droite en crise se recompose. Ce fut déjà le cas.

Il faut sortir des faux débats, comme la TV nous le propose régulièrement ces dernières semaines, pour savoir si « le Fn est un parti comme les autres » ? La question est inepte. Ce n’est pas le sujet. En la posant, on valorise cette formation, on la singularise. Le Parti de gauche aussi a la prétention de ne pas être « un parti comme les autres ». Nous voulons la rupture avec cette société inégalitaire. Le FN lui, veut maintenir le vieil ordre social. Il est le « diable de confort » de ce monde injuste. Demain, il peut en être le chien de garde lâché aux trousses des forces de gauche. Il a compris que nous sommes entrés dans l’ère des grands affrontements sociaux. Il s’y prépare, pour briser la vieille aspiration de notre peuple à une société plus juste et plus fraternelle. Et dans un tel contexte, les capitulations successives de la direction du PS nous amène encore plus vite à la catastrophe. Qui peut imaginer que le Directeur du FMI et sa politique d’austérité soit un barrage contre l’extrême droite ? Seul l’oubli de notre histoire peut aveugler à ce point nos amis socialistes. La période nécessite de garder les yeux grands ouverts, sans céder aux charmes d’un quelconque homme providentiel incarnant une politique qui partout a fait faillite.

Et nous ? Le week-end dernier fut un moment important dans l’histoire du Front de Gauche. Une nouvelle marche est franchie. Il en reste d’autres. Mais, je ne veux pas bouder le plaisir et banaliser le moment. La direction du Parti communiste français (PCF), sous l’impulsion de Pierre Laurent, a annoncé qu’il était possible qu’elle soutienne la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2012 comme candidat du Front de Gauche. C’est aux militants communistes d’en discuter et de voter à la mi-juin. C’est l’heure des choix. En nous rassemblant largement pour cette échéance, nous pourrions envoyer le formidable signal qu’une gauche sociale, déterminée à changer les choses vraiment, existe. Nos amis du NPA d’Olivier Besancenot doivent l’entendre. Les divisions absurdes de « l’autre gauche » doivent cesser. Des heures sombres ou lumineuses sont devant nous. La force ira à la force. Cela dépend de nous.


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