Réactions à l’intervention de Nicolas Sarkozy (PG, PCF, NPA, PS, Verts)

vendredi 19 novembre 2010.
 

1) Communiqué de Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche

Nicolas Sarkozy a cherché à cacher ses griffes, ce qui a donné un long bavardage souvent confus.

Ainsi avons-nous appris qu’il a changé de gouvernment pour ne pas changer de politique et sans changer les principaux ministres pour garantir la stabilité. Comprenne qui pourra. Aprés quoi il est lamentable que chaque fois qu’il évoque un aspect antisocial de sa politique, il puisse se réclamer de Dominique Strauss-Kahn ou de l’exemple d’un gouvernement social-démocrate quelque part en Europe.

Mais de fait la tradition des interventions du Président est respectée, un nouveau cadeau pour les riches est annoncé, avec la suppression de l’ISF et du bouclier fiscal : 3 milliards de ristournes pour les plus riches. La politique d’austérité et d’appauvrissement de l’Etat est confirmée : pas d’augmentation des recettes fiscales mais diminuation des dépenses publiques. Du FMI "expressis verbis", comme dirait le Président.

2) Marie-George Buffet, ex-secrétaire nationale du PCF

Nicolas Sarkozy a "un profond mépris, voire une ignorance des problèmes et des colères des hommes et des femmes qui vivent sur notre territoire". "Quand il parle de dépendance, on a l’impression qu’il y a déjà les assurances avec les rapaces prêts à se faire de l’argent", "ça fait frémir". "On a entendu un président dire +on continue dans les réformes régressives+" donc "n’attendez rien" du gouvernement mais "attendez tout du mouvement social !". La gauche, "trop divisée", a la "responsablité de travailler à un projet alternatif pour battre Nicolas Sarkozy". (sur France2)

3) COMMUNIQUÉ DU NPA. UN PRÉSIDENT ET UN GOUVERNEMENT DE COMBAT CONTRE LES COUCHES POPULAIRES

Sur la défensive, Sarkozy a ressassé les misérables arguments entendus mille fois dans la bouche d’E. Woerth pour justifier la réforme des retraites. Président des riches il n’a bien évidemment jamais envisagé un autre partage des richesses que celui existant aujourd’hui, très inégalitaire, pour financer une retraite à 60 ans à taux plein. Avec beaucoup de cynisme, il a osé soutenir que le recul de l’âge de la retraite allait relancer l’emploi et assumé d’avoir supprimé 125 000 emplois dans la fonction publique.

Cynisme également quand il a fait porter le chapeau de la stigmatisation des Roms sur la presse en niant ses propres déclarations et instructions qui ont déclenché la chasse aux Roms à partir du mois d’août.

Sarkozy veut continuer la politique de casse sociale en réduisant les dépenses sociales, en supprimant, dans le cadre de la loi Bachelot, des lits et et en fermant des services au point qu’il ne restera plus rien de l’hôpital public. Il confirme son statut de président des riches en annonçant une réforme fiscale qui, en supprimant l’ISF, va une fois de plus les favoriser. Quant à la prise en charge de la dépendance, les pistes annoncées sont toutes des ponctions supplémentaires sur les revenus des personnes concernées et de leurs familles.

Même s’il doit reconnaître l’échec de son ministère de l’identité nationale, son rejet par de larges secteurs de la population, il confirme sa politique d’exclusion des étrangers avec de forts relents racistes et xénophobes.

Sarkozy, Fillon et son gouvernement, qu’il a qualifié lui même de "combat", annoncent très tranquillement qu’ils vont continuer à faire payer la crise à la majorité de la population. Relevons le défi et dans le prolongement de la mobilisation exceptionnelle de l’automne, continuons dans l’unité à résister.

4) Martine Aubry, première secrétaire du PS

"J’ai entendu un président de la République hésitant, je dirais déboussolé qui donne l’impression de ne pas savoir où il va".

"J’ai entendu un président qui a l’air de ne pas comprendre le pays, et surtout paraît extrêmement éloigné des difficultés des Français".

"Rien ne va. Il l’a dit d’ailleurs lui-même à plusieurs reprises, mais pourtant, il ne change rien".

"Dimanche, il a annoncé qu’il gardait le même Premier ministre et ce soir qu’il annonce qu’il va continuer la même politique".

"Nous avons assisté - mais c’est une habitude avec le président de la République - à un essai d’autojustification. Ce soir, c’était assez confus, assez brouillon", a-t-elle ajouté.

"Il a beaucoup parlé de lui et très peu des Français. Et puis comme toujours avec Nicolas Sarkozy beaucoup de contre-vérités", a assuré la maire de Lille. "On attendait un cap après ce remaniement, on n’a rien eu", a-t-elle dit, déplorant "le silence absolu" ou "les réponses creuses" sur la chômage, la santé, la sortie de crise.

"Nous serons au rendez-vous en 2012", a-t-elle conclu.. (Déclaration au siège du PS, mardi 16 novembre)

5) Yves Cochet, député Verts de Paris

"Je suis déçu à la fois du style et de l’intervention du président. Il n’a pas montré de hauteur de vue, et il a été très peu question d’écologie. Il a fait essentiellement appel à la religion de la croissance et à la baisse du chômage, or tous ses calculs vont hélas s’effrondrer. Il ne se rend pas compte de l’état du monde". (sur i-Télé)

Le 16 novembre 2010.


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