Picardie : « Le PS ne voulait pas fusionner » (entretien avec Thierry Aury, Front de Gauche)

mardi 23 mars 2010.
 

La Picardie est l’une des deux régions où PS et Front de gauche n’ont pas réussi à s’entendre. Retour sur les causes de l’échec des négociations avec Thierry Aury (PCF), tête de liste du Front de gauche au premier tour.

Le PS explique que la négociation 
n’a pas abouti du fait de divergences entre communistes. Qu’en est-il  ?

Thierry Aury. La liste Front de gauche a proposé de fusionner sur la base des résultats obtenus (5,35 %) et conformément aux propos de Martine Aubry qui disait, dès dimanche, vouloir respecter chaque partenaire. C’est ce principe qui nous a amenés à demander cinq élus. Il n’a nullement été question d’un ancien membre du PCF (Olivier Chapuis-Roux, du MUP de Robert Hue – NDLR), que le socialiste, Claude Gewerc, a pris sur sa listeLe PS n’a pas imaginé que le Front de gauche puisse recueillir plus de 5 %. Il s’est donc retrouvé à devoir gérer la présence sur sa liste de deux candidats non investis par le PCF, qu’il a présentés comme communistes. C’était son problème, pas le nôtre. Pour aboutir, nous étions prêts à accepter quatre sièges mais nous nous sommes heurtés à l’intransigeance du président sortant, Claude Gewerc.

De quelle manière se sont déroulées les négociations  ?

Thierry Aury. En tant que tête de liste, je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer Claude Gewerc. Lundi, il a envoyé une délégation à l’esprit conquérant qui 
nous a expliqué que nous étions une liste de division au premier tour et qu’il faudrait en payer 
les conséquences. Mardi, alors même que nous étions soutenus par de nombreux maires 
et conseillers généraux communistes afin de marquer notre volonté d’aboutir, Claude Gewerc n’a pas accepté de nous rencontrer.

Que pourrait-on en conclure 
de la manière dont le PS local perçoit le Front de gauche, selon vous  ?

Thierry Aury. Avec le recul, 
nous pensons que, dès le départ, 
il n’avait pas la volonté 
de fusionner avec le Front 
de gauche mais de faire une liste simple avec Europe Écologie. 
Il se trouve que nous avons obtenu un résultat inattendu. 
Selon nous, il ne voulait pas 
d’un conseil régional où une gauche plus combative imprimerait sa marque en étant moins dans l’accompagnement des choix libéraux.

Entretien réalisé par Lina Sankari, L’Humanité


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