Rassemblement pour le 2ème tour des régionales et "nouvelle alliance" pour 2012

samedi 20 mars 2010.
 

Ah bon ? Il parait que la gauche vient d’inventer une « nouvelle alliance » et « pense déjà à la présidentielle de 2012 » ! Ca s’appellerait « la gauche diverse ». Je l’ai lu dans le journal. Ce n’est pas une bonne idée.

Les analystes ont eu le temps d’affiner leur travail. On reçoit donc des diagnostics de plus en plus précis sur ce qui s’est passé à l’occasion de ce premier tour des régionales. Jean François Kahn note que ce serait là le plus mauvais résultat de la droite depuis 1958 dans une élection locale. Et que sur la base de ce résultat l’UMP n’aurait que 45 sièges aux élections législatives. Dans ces conditions, le deuxième tour va ouvrir une crise sévère de commandement à droite. On se demande comment elle peut en sortir. En effet il n’y a plus d’arbitrage en vue. Il n’y a plus d’élection générale d’ici 2012, exception faite de la consultation de la moitié des cantons en 2011. Je mentionne ce fait pour relever tous les indices qui confirment l’état de fragilisation du système politique. D’autant que si je crois ce que je lis dans le « Canard Enchainé », le premier ministre craindrait lui aussi « une situation à la grecque » pour les finances publiques françaises. Je pense qu’ils sont un certain nombre à l’avoir souhaité. C’est la fameuse stratégie du « choc », chère aux ultras libéraux. Car on ne doit pas perdre de vue la responsabilité de ces derniers dans la fabrication du déficit public par l’appauvrissement méthodique de l’Etat. Je crois avoir déjà relevé ici que monsieur Balladur premier ministre a augmenté la dette publique de vingt points. Ses successeurs l’ont accrue encore d’autant. Mais une chose est sure et vérifiée. Dans ce cas, les sociaux démocrates ne savent faire qu’une chose : mettre en musique les diktats de la finance. Ca vaut la peine d’y penser avant de faire des plans d’union sans discussion sur la comète présidentielle.

Je croyais qu’on s’accordait pour un deuxième tour des élections régionales. Le rassemblement de la gauche doit y être la règle mis à part les cas d’abus de position dominante comme en Limousin ou d’abus de faiblesse comme en Picardie. L’exception ne modifiait pas la règle posée depuis le premier jour. Mais il semble qu’il s’agisse d’autre chose selon ce que je lis dans « le Monde ». « La gauche réunie pense déjà à la présidentielle » proclame à la une le journalissime qui fait réapparaitre dans la titraille « le Front de Gauche » qui en avait disparu hier. Il parait que « la gauche installe une nouvelle alliance ». Et j’apprends que cela se verra par une photo commune des trois patronnes de la gauche d’ici la fin de la semaine. Le féminin lève une ambigüité : je n’y serai pas. Non seulement parce que je n’y suis pas invité. Mais parce que ça ne me parait guère raisonnable. C’est quoi cette nouvelle union ? Que vient faire la présidentielle là dedans ? Quel programme partagé ? Je n’ai pas l’intention d’oublier quoique ce soit de nos sujets de débats ni de nos engagements d’autonomie à la faveur d’un regroupement de deuxième tour aux élections régionales. D’autant que j’ai entendu à la télévision Cécile Duflot dire clairement « on est différents et pas d’accord, mais on sait faire l’effort de se rassembler ». C’est tout à fait raisonnable pour faire une majorité municipale ou régionale. Mais si on se projette au niveau national cela ne correspond à rien sinon a un bégaiement de la gauche plurielle. C’est que je sais aussi le danger du spectacle d’une union à qui on fait dire davantage que ce qu’elle est ! Nos électeurs n’ont pas voté pour ça ! Faire comme s’il en allait autrement peut provoquer un effet boomerang qui serait notamment l’augmentation de l’abstention. Je le dis tranquillement mais fermement.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message