Négociations d’entre deux tours : à propos de Picardie et Limousin

jeudi 25 mars 2010.
 

Entre deux tours d’élection il faut observer une certaine sobriété de paroles. On ne donne pas des verges pour se faire battre en publiant d’incontinentes introspections et auto critiques dont raffole la gauche maso. J’en profite pour essayer de changer le format de mes notes et renoncer aux longueurs, si je peux. Hier, hasard, on m’a livré les reliures de mes notes éditées depuis 2006. Monstrueux. Dix volumes de 300 pages ! Ce midi j’ai retrouvé les négociateurs du Parti de gauche pour faire de vive voix un bilan avant le secrétariat national. Il est convenu que je serai en Limousin jeudi soir pour le meeting du deuxième tour de notre liste maintenue. Je pense aussi aller en Provence Alpes Côtes d’Azur si ca fait les affaires de jean Marc Coppola et de Michel Vauzelle. Je parle de ça. Brièvement.

Les négociateurs du parti de gauche ont été François Delapierre, Eric Coquerel et Pascale le Néouannic. Pour la composition des listes nationales et de l’ile de France. Et Martine Billard est allé participer aux discussions sur le programme. Cette équipe là n’a pas beaucoup dormi. Pourtant ils sont étonnamment calmes. Le travail a été fait et bien fait. En ce moment les messages remontent de partout qui mélangent le soulagement de fin de partie, l’épuisement, et pas mal de colères rentrées, on s’en doute. On racontera le détail s’il le faut, quand cela ne sera plus de nature à nuire à certains des protagonistes concernés. Car ces moments comportent maints épisodes qui ne sont guère poétiques.

Restent deux échecs et non des moindres. La Picardie. Moche. Un truc vicieux et pervers pour piéger tout le monde avec des offres à la baisse, d’heure en heure, dans le plus parfait style des films sur la maffia. Genre : « On vous propose trois places ». « Ah ! Vous en voulez cinq ? Bon, ça sera deux ». Et ainsi de suite. A la fin c’est : « trop tard ! Les bulletins de vote sont à l’imprimerie ». Voici mon avis : « n’en imprimez pas trop parce que, nous, on n’en aura pas tous besoin, beaucoup m’ont déjà dit qu’ils allaient amener eux-mêmes leur papier blanc ! » « Le bulletin blanc vous gène ? Bon, alors pas la peine de venir ». Je suis fier de notre tête de liste, le communiste Thierry Aury. Au cas précis, les socialistes prétendaient nous imputer les sièges qu’ils avaient accordés au premier tour au « communiste » proposé par Robert Hue. Délicat, n’est-ce pas ? Ha ! Ha ! On sait s’amuser chez les importants de la gauche picarde ! Les camarades ont été parqués dans le hall. Jamais le moindre entretien avec le président sortant, trop grand seigneur pour parler au menu fretin ! Celui-là s’arrangeait si bien de voir le parti communiste représenté par maxime Gremetz ! En nous ostracisant il donne à ce dernier un deuxième souffle. On s’en souviendra. Que peut-on faire d’autre ? On doit juste éviter de tomber dans le panneau de l’intox des socialistes qui racontent partout et à chacun l’histoire sur mesure qu’il a envie d’entendre pour opposer les uns aux autres et berner tout le monde.

L’autre paire de drôles ce sont les faces de pierre de la sociale démocratie de la Haute Vienne. On se souvient que le limousin est l’une des trois régions où l’alliance avec le NPA s’est faite. Le Front de gauche s’en est fait un devoir particulier de fidélité et de loyauté a son partenaire. Et comme le score a suivi à très haut niveau, les châtelains socialistes s’en sont étranglés. Même morgue dans le sang que les roitelets picards. Il faut leur obéir où être châtiés. Comme on fait plus de dix pour cent, l’honneur commande de ne pas céder. En effet, ceux là voulaient premièrement nous donner moins de sièges que la proportionnelle, deuxièmement nous obliger à déménager sans raison nos candidats d’un département à l’autre, troisièmement nous obliger à retirer notre candidat NPA. Il est vrai que pour un parti qui comptait s’allier avec le Modem, se retrouver avec un candidat NPA cela faisait beaucoup. Leur stupeur c’est qu’on ait refusé d’obtempérer. Notre tête de liste, le communiste Christian audoin n’a pas hésité. Avec Europe écologie ils ont trouvé des chœurs de poulet qui se sont mis au garde à vous. Ceux là ont accepté en deux secondes d’expulser de leur liste un éminent porte parole de l’opposition à la ligne LGV. On va voir sur le terrain ce que donnent ces mauvaises manières et brutalités. Moi je crois que les gens de gauche n’ont pas désigné les socialistes comme propriétaires de la gauche. Je pense que leurs exclusives ne leur réussiront pas. Je compte que maints socialistes et écologistes se joindront à nos électeurs au deuxième tour pour défendre la fraternité à gauche plutôt que la caporalisation. Ils défendront notre droit à choisir nous même non seulement nos candidats mais aussi nos idées. Il est vrai que le risque de droite est inexistant. Ca aide. Je participerai donc au meeting de notre liste.

J’irai volontiers faire campagne en PACA si les conditions sont réunies pour cela, ce que je laisse à l’appréciation des camarades sur place. J’irai en raison de ce que représente la présence de Le Pen sur place. Tout le monde comprend. Et puis je me sens des devoirs et des atomes crochus avec ce coin du pays depuis que j’y suis allé à chaque étape de la construction du front de gauche. Et d’y voir tant de caractères me rassure.


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