REGIONALES : POUR UNE NOUVELLE OFFRE DU NPA (par Raoul Marc Jennar, position C)

vendredi 11 décembre 2009.
 

Les membres du NPA sont invités à s’exprimer sur l’orientation que doit prendre notre parti à l’occasion des élections régionales. Il est extrêmement important qu’ils le fassent et que, pour ce faire, ils participent massivement aux assemblées qui vont être convoquées. Car c’est de l’avenir du NPA dont il s’agit.

Deux questions préalables se posent :

1) un parti radicalement anticapitaliste et antiproductiviste doit-il se présenter aux élections si celles-ci sont uniquement considérées comme des moments de propagande et de témoignage, si la perspective d’avoir des élus est perçue comme le début d’une perversion ?

2) dans l’hypothèse où avoir des élus n’est pas considéré comme une dérive électoraliste, mais bien comme un atout pour les luttes, un parti radicalement anticapitaliste et antiproductiviste qui entend se présenter aux élections peut-il passer des alliances électorales avec d’autres si ceux-ci sont automatiquement considérés comme moins radicaux, moins purs et présentant donc un risque sérieux de contamination réformiste ?

Il est utile d’avoir des élus s’ils sont soumis à des règles qui interdisent toute forme de professionnalisation (mandat impératif du parti ; pas de cumul ; nombre de mandats successifs limités à deux ou trois selon les mandats, révocabilité). Des élus, ce sont des voix qui peuvent faire entendre avec plus d’efficacité la voix de celles et de ceux qui souffrent. Des élus sont en situation de recueillir des informations utiles pour les luttes à mener et d’exprimer nos positions avec plus de chances qu’elles soient relayées. Des élus sont en capacité de dénoncer et de lancer des alertes. Des élus enfin, ce sont des moyens financiers pour l’action.

Il faut pouvoir s’allier sur un contenu et des enjeux. Mais cela réclame un réel volontarisme. Et cela demande une maitrise de la crainte obsessionnelle de perdre sa pureté.

Si le NPA a pris l’initiative d’une démarche unitaire pour les élections régionales, s’il a manifesté l’indispensable volontarisme dans les premiers temps des rencontres, il s’est crispé, il s’est raidi. Sans doute, le PCF lui a-t-il donné d’excellentes raisons. Ce durcissement s’est encore accentué après le CPN, bien que la position majoritaire n’y ait recueilli que 56% (et non davantage ; puisque nous exigeons publiquement que les abstentions soient comptabilisées lors des scrutins officiels, commençons par le faire entre nous). Il s’est même encore fortement durci entre la dernière position majoritaire du CE et le texte de la position A soumis au vote des membres du NPA. Ce durcissement s’est également traduit par des petites phrases dévastatrices prononcées à dessein. Au volontarisme unitaire a succédé un volontarisme solitaire. Le retour au naturel des origines.

Malgré un bon début, nous avons échoué à manifester une volonté crédible d’unité.

Je considère comme contraire au principe même du débat démocratique la formule trop entendue depuis des mois du type « si on n’adopte pas mon point de vue, je m’en vais ». Mais force m’est de constater la réalité d’une érosion née d’une déception croissante. Le parti, dans ses choix électoraux comme dans son fonctionnement, ne répond pas aux espérances qu’il a suscitées. Il se voulait contagieux ; il est crispé dans la crainte d’être contaminé. Il se voulait ouvert ; il demeure très largement contrôlé par celles et ceux qui ont initié sa création. Il n’attire plus. Il retient encore, faute de mieux. Mais pour combien de temps ?

Et pourtant, les attentes sont fortes. Et il n’est pas trop tard. Le NPA peut présenter une nouvelle offre. Elle est contenue dans la position C. Si celle-ci l’emporte, un signal fort sera envoyé qu’on peut résumer en ces mots : au terme d’un intense débat, le NPA est en capacité de faire des propositions qui ne renient en rien ses principes fondateurs et qui sont acceptables par ses partenaires.

Une telle offre ne pourra pas être négligée. Elle constituera un fait nouveau majeur. Si on peut douter qu’elle modifie la position de la direction du PCF, elle ébranlera. Sans nul doute chez les autres partenaires potentiels, mais également à la base du PCF. Et si, en fin de compte, le NPA continue à être traité en paria, nous éviterons qu’on dise que le NPA a choisi de partir seul. Sans avoir besoin d’explications tortueuses comme celles déjà préparées pour justifier la position A.

Et nous donnerons un nouveau souffle à la construction d’un NPA ouvert, démocratique, volontariste, anticapitaliste et antiproductiviste. A un parti de masse.

Je me joins donc à celles et à ceux qui souhaitent que la position C l’emporte.

Il faut plus que le sentiment d’avoir raison pour que le peuple nous donne raison.

Raoul Marc Jennar (CPN, 66)


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