Le NPA prêt à partir seul aux régionales (article Le Monde)

samedi 7 novembre 2009.
 

C’est le "dénouement", comme le résume fort bien le NPA. Le parti d’Olivier Besancenot, qui réunit son Conseil politique national (CPN) samedi 7 et dimanche 8 novembre, doit décider s’il s’allie ou non avec le Front de gauche, union du PCF, du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et de la Gauche unitaire de Christian Picquet.

Voilà un mois et demi que les différentes forces de la gauche radicale se rencontrent pour tenter de trouver un accord sur les élections régionales. Les "discussions unitaires", qui en sont à leur cinquième réunion, paraissaient jusqu’alors patiner, ballottées par un NPA qui soufflait le chaud et le froid.

La résolution soumise au vote par la direction du NPA samedi semble définitivement fermer les discussions. Les amendements proposés au texte du Front de gauche semblent bien écrits pour que l’accord n’aboutisse pas. En appuyant sur le point qui faisait divergence : la participation à la majorité régionale et à son exécutif.

Après avoir estimé, à la mi-octobre, que la proposition du PCF était "inacceptable" et qu’il cherchait à entraîner ses partenaires dans une alliance avec le PS, les amis d’Olivier Besancenot changent de ton quelques jours plus tard en jugeant "positif" un nouveau texte du Front de gauche.

La proposition de ce dernier explique que les listes présentées seraient "différentes de celles présentées par le PS et Europe Ecologie". Qu’elles ont pour objectif de fusionner avec celles du PS et des Verts pour battre la droite, mais en excluant le MoDem. Et que, si "les conditions en sont créées" – si ses propositions politiques sont reprises –, elles pourraient participer aux exécutifs régionaux avec le reste de la gauche.

Les amendements proposés ce week-end par le NPA reviennent sur le compromis trouvé en expliquant que si cette participation est "liée aux conditions qui la rendent possible" comme le précisait le texte du Front de gauche, elle ne sera "pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou les Verts". En clair, elle ne sera jamais possible à moins que les listes Front de gauche-NPA soient majoritaires...

La formule est telle qu’elle ne peut être acceptée ni par le PCF ni par le PG, qui souhaitent peser sur les majorités de gauche. Par ailleurs, le texte précise que des listes "indépendantes" du PS et d’Europe Ecologie seront présentées "dans toutes les régions". Un tacle supplémentaire pour les communistes, qui envisagent dans trois ou quatre régions de s’allier dès le premier tour avec le PS pour sauver leurs élus.

LA DIRECTION DIVISÉE

La discussion du CPN risque cependant d’être animée. La direction du NPA est divisée sur l’attitude à adopter. Certains, comme Pierre-François Grond ou Leila Chaibi, estiment qu’il faut que le NPA s’engage dans une vraie politique unitaire. Et qu’apparaître comme ceux qui provoquent la division de la gauche radicale serait suicidaire. Aux européennes, le NPA, parti seul, s’était fait distancer par le Front de gauche, avec respectivement 4,8 % et 6,4 % des voix.

Face à eux, les proches d’Olivier Besancenot comme la "vieille garde" (Alain Krivine, Olivier Sabado ou Christine Poupin) estiment qu’il faut sortir des négociations et préparer la campagne du NPA. Ils sont épaulés par les courants les plus radicaux tels les anciens militants de Lutte ouvrière, qui trouvent que "la plaisanterie a assez duré" et proposent des amendements encore plus tranchants.

"S’il apparaît que le NPA est responsable de la division, ce sera une catastrophe", plaide Yann Cochin, le chef de la minorité partisane de l’alliance unitaire. Les espoirs sont maigres.

Sylvia Zappi


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