Intervention de Jean Jacques Karman (conseiller général d’Aubervilliers, Gauche communiste) au CN du PCF des 24 et 25 octobre 2009 sur les régionales

mardi 3 novembre 2009.
 

Il y a des moments en politique, où on se demande pourquoi les autres ne se rendent pas compte de l’évidence ? Même si elle marque une avancée l’offre politique qui est proposée aujourd’hui n’est pas à la hauteur. Beaucoup qui attendent les résultats de notre CN, CN annoncé, pour une fois, par la télé, risquent d’être déçus, si nous ne la clarifions pas.

Pour moi il y a, aujourd’hui, une opportunité politique à ne pas louper qui nécessite un positionnement avant tout national clair et non de type « auberge espagnole » au niveau des régions : Il faut bien voir que la crise du capitalisme est loin d’être terminée et même que le pire reste à venir.

Dans le rapport annuel d’un organisme de tutelle des banques étatsuniennes, on y apprend que le marché des produits dérivés continue de croître, et qu’ils sont contrôlés par 5 banques américaines pour un montant dépassant les 200 000 milliards de dollars, c’est-à-dire près de 4 fois le PIB mondial. Les banques continuent de spéculer à tout va et donc la crise va s’aggraver et des explosions sont possibles.

Dans ces conditions, il est impératif de se positionner en rupture avec le système capitaliste dans une démarche globale et nationale, par des luttes comme celle contre tous les licenciements et au niveau des élections par des alliances anticapitaliste nettes, non contradictoires avec la démarche de rupture avec le capitalisme. Aux régionales, par exemple, en refusant de continuer les vieilles pratiques d’union avec la sociale démocratie pour « sauver » soi disant dans quelques endroits, quelques postes d’élus, et ce n’est même pas sûr, alors qu’elles nous mènent à l’impasse réformiste sans avenir. Surtout que la presse annonce que dans plusieurs régions des accords PS/PCF sont pratiquement conclus.

Par contre, construire, dès maintenant une union anticapitaliste solide, où le parti communiste y joue tout son rôle, c’est ouvrir une vraie perspective. Cette voie nous sera bénéfique, à tout point de vue, même en nombre d’élus.

Le front de gauche, créé à l’initiative du PCF, peut devenir demain le vrai front de gauche anticapitaliste pour le changement de société, encore faut-il ne pas rater les Régionales et la direction de la direction du parti communiste doit clarifier son discours qui est pour le moment plus que brouillé.

Par exemple, la semaine dernière lors de l’assemblée des communistes d’Aubervilliers toutes les interventions, et pas seulement celles des communistes qui partagent mes idées, je dis bien toutes, Hervé Bramy présent peut en témoigner, disaient : il faut arrêter de laisser entendre que nous pourrions faire l’union au 1er tour avec le parti socialiste, en tout cas il faut dire clairement que nous recherchons une autre union, une union avec un contenu anticapitaliste qui ne peut intégrer, dans l’état actuel des positionnements, le parti socialiste. Par exemple les grandes régions sont au cœur du dispositif de l’Union européenne et le parti socialiste est complètement d’accord avec.

A quoi joue t-on ? Je n’ai pas rencontré une seule personne qui réclame l’union avec le PS. J’ai lu le positionnement du parti de gauche, du NPA et des autres organisations. Franchement si on le veut, l’accord est possible pour des listes autonomes du PS et des Verts au premier tour où le PCF jouerait le rôle moteur. Par contre si l’on veut le contraire, le résultat est connu d’avance.

En région parisienne, après avoir entendu Jean Luc Mélenchon (qui joue pleinement son rôle) revendiquer la tête de liste, peut-être pour faire pression dans le cadre de négociation nationale, je le dis clairement il n’en n’est pas question. La tête de liste doit être un élu communiste, le mieux à même de défendre un positionnement anticapitaliste sur les questions particulières de la région parisienne, surtout au moment du coup d’Etat contre l’Etat républicain. Un élu communiste au cœur des luttes et des contradictions de cette société pourrissante. Un élu communiste capable de rassembler les communistes, mais aussi au-delà de nos forces. N’ayons pas peur d’y inclure les trotskystes, nous l’avons fait dans certaines villes aux municipales et cela a été positif.

Pour le 2ème tour je ne vois pas de problème insurmontable : tout faire pour battre la droite. Pour ceux qui ne voudraient pas fusionner, ils ne seront pas sur les listes au 2ème tour et pour ceux qui refusent de participer aux exécutifs, ils n’en feront pas partie : Chacun est libre et chacun prendra ses responsabilités.

Pour le moment nous sommes à la traîne, nous sommes mal perçus, reprenons la tête du front de gauche pour ouvrir une vraie perspective politique au peuple de gauche y compris à des électeurs et des adhérents socialistes. Il faut bien avoir conscience que l’appareil et l’idéologie du parti socialiste seront les derniers remparts au changement réel de société, donc ne nous amputons pas nous-mêmes.

Pour moi la vraie question au 2ème tour sur les exécutifs, ce n’est pas la non participation du NPA, mais celle du PCF dans les régions où le parti socialiste est pour l’ouverture au MODEM.

Au soir des résultats des régionales, c’est notre résultat au plan national qui sera analysé et qui sera un signal ou non pour les couches populaires. Par contre se fondre au 1er tour dans des listes avec le parti socialiste c’est le sauver et nous faire disparaître.


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