La fête de L’Humanité, qui s’est terminée ce soir, aura connu une affluence record avec 600 000 visiteurs, soit une augmntation de 20% par rapport à l’année dernière. Côté politique, il semble que les nombreux débats entre les formations politiques de la gauche aient permis des avancées significatives dans la construction d’un rassemblement pour les prochaines élections régionales.

Le NPA pourrait rejoindre le Front de Gauche

Le PC, le Parti de Gauche et la Gauche unitaire ont formé le Front de gauche pour les élections européennes. Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot s’est dit prêt, pour la première fois, à envisager une alliance avec le Front de Gauche pour les élections régionales à condition qu’il n’y ait pas d’alliance nationales avec les socialistes au premier tour. Cette position est aussi celle de Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti de gauche : « Nous sommes favorables a une indépendance du Front de gauche pour le 1er tour des régionales. C’est-à-dire partir sans le Parti socialiste et sans les Verts au 1er tour. »

Mais le Parti communiste n’a pas tranché cette question. Ils envisageraient de partir avec les socialistes dès le premier tour pour garantir un maximum d’élus communistes dans certaines régions, notamment dans l’Ouest. « Nous ne ferons pas de scandale s’il y a des exceptions à la règle, a confié Jean-Luc Mélenchon. Mais le Parti communiste doit avoir une position nationale en faveur de ces listes autonomes. » Le NPA semble sur la même ligne.

Vers des fronts de gauche à géométrie variable ?

« Le PC souhaite élargir le front de gauche », a rappelé Marie-Georges Buffet, la secrétaire nationale du Parti communiste. Elle a annoncé que le Parti communiste proposerait une offre politique nationale pour le premier tour des élections régionales début novembre, après consultations des militants. Les composantes du Front de gauche se réuniront également avec le Parti socialiste au sein d’ateliers sur les grandes questions politique du moment comme le partage des richesses et l’emploi.

Mais Marie-Georges Buffet est resté évasive sur les possibilités d’alliance avec le PS au premier tour : « Ce qui est certain, c’est que nous avons une vocation de rassemblement de toute la gauche au second tour. Pour le premier tour, nous prendrons notre décision début novembre en fonction de ce qui se sera passé dans les ateliers. S’il n’y a pas de plate-forme partagée avec le PS, alors le Front de gauche ira seul au premier tour. »

Le PS prêt au dialogue

« Je viens répondre à Marie-Geoges [Buffet] qui a appelé à un rassemblement de toute la gauche, a expliqué Martine Aubry, la Première secrétaire du Parti socialiste lors de sa venue dimanche à la fête de l’Humanité. Je viens lui dire que nous y sommes prêts. »

Face à l’hypothèse d’une alliance du Front de gauche avec le PS qui ne se ferait qu’au second tour, Martine Aubry a semblé en accepter l’augure. « C’est ça la clarté de la politique, a-t-elle déclaré au cours du débat avec la Secrétaire nationale du Parti communiste. La politique, ce sont des idées et des projets. C’est apporter des réponses claires aux français. Ce que propose le PC pour y arriver me convient parfaitement. »

Le MoDem semble rester sur la touche après son offre de main tendue au Parti socialiste. Interrogée sur une éventuelle alliance avec le MoDem, Mme Aubry a répondu : "Ma priorité, c’est d’abord le rassemblement de la gauche. Si François Bayrou dit qu’il n’est plus de droite, je n’ai pas encore pu vérifier qu’il était à gauche. S’il répond aux questions que je lui ai posé, alors, nous verrons". Quand aux militants communistes, ils ne veulent pas être compagnons de route d’un parti qu’ils classent, sans ambiguïté, à droite.

Jacques DUPLESSY