Peillon Sarnez : Tam-tam médiatique pour forcer la main d’une alliance gauche-droite (par Gérard Filoche)

vendredi 28 août 2009.
 

Le meilleur moyen de faire perdre la gauche face à Sarkozy-UMP c’est de la diviser en prétendant qu’il faut s’allier avec la droite-UDF. C’est ce qui a été tenté par certains qui se sont fait une belle publicité à Marseille ce week-end, en réunissant des éléments du PS et du Modem à une même tribune. C’est une diversion. C’est une division. C’est ringard. Car de tout temps les alliances avec un « prétendu » centre ont échoué. Elles ont justement échoué le 7 juin aux européennes partout ou le PSE l’avait initié. Cela a totalement échoué en Italie laissant triompher Berlusconi et laissant un vrai champ de ruines. Cela échoue en Allemagne où il y avait une majorité nette à gauche et où le SPD a préféré s’allier avec la CDU d’Angela Merkel : ils vont en payer le prix fort aux élections du mois prochain. Cela avait conduit la vieille SFIO à échouer, et il en sera encore de même si par malheur la sinistre opération de Marseille se mettait réellement en place.

On avait rarement vu pareille mobilisation médiatique, pareille mise en scène, pareil tam-tam. Déjà en juillet ils avaient commencé en faisant paraître 1746 articles de presse en trois jours annonçant la “mort du PS”. L’enthousiasme des médias de la pensée unique devrait suffire à scandaliser ceux qui se posent des questions sur cette opération. Tout est là pour le prouver : ils tentent un forcing pour fait capituler la direction du PS en ce sens. Ce tam-tam se fait contre les votes du congrès de Reims, contre les aspirations à l’unité de toute la gauche, contre l’intérêt de millions de salariés.

D’ailleurs observez un des points de leur accord : de Valls à Peillon et De Sarnez, ils sont tous pour changer le système de retraite de notre pays pour mettre en place « la retraite par points » voulue par le Medef. Remplacer un système par répartition basé sur les cotisations par annuités de travail, et instaurer un système d’acquisition et d’achats de points, individualisés, comme pour une simple assurance, leur permettra sans doute de pousser des millions de salariés à travailler jusqu’à 67 ans. Est-ce un programme de gauche, ou la gauche doit elle au contraire défendre la retraite à 60 ans ? Cet exemple d’élément de programme se retrouvera partout, car l’alliance avec la droite Modem implique ce genre de compromission.

Ils n’ont pas parlé des 2000 chômeurs par jour ni du contrôle sur les licenciements, d’ailleurs comment voulez-vous en revenir à une réduction sérieuse du temps de travail, aux 35 h avec Bayrou qui était contre ? Ils n’ont pas parlé de la hausse du Smic : comment voulez vous proposer qu’il passe à 1600 euros en s’alliant avec le successeur de Lecanuet, Poher, Giscard, Barre ? Ils n’ont pas parlé de salaire maxima : comment voulez-vous le fixer à 20 fois le Smic avec un leader de la droite ? Ils ont parlé d’éducation, mais comment avancer avec Bayrou défenseur de l’école privée ? Relancer l’économie par la hausse des salaires, comment voulez-vous le faire avec un défenseur acharné des critères de Maastricht, du TCE, qui voulait inscrire dans la constitution française que les budgets de la France soient obligatoirement en équilibre ?

Allons, opposons l’unité de toute la gauche à cet insensé projet d’unité avec la droite. Cela a été tranché au congrès de Reims, que cela soit confirmé jour après jour, par la direction du parti socialiste, à La Rochelle et après.

Des « primaires » ? C’est comme la langue d’Esope, cela peut être la pire ou la meilleure des choses. Oui, s’il y a un projet d’unité de la gauche. Oui pour un candidat unique de la gauche dés le premier tour. Non, si c’est une méthode pour diviser la gauche et faire diversion. Non, si ce n’est pas derrière un projet de transformation sociale. Oui, du NPA au PS en passant par le PCF, le PG, le MRC, le PR, avec tous ceux qui se disent à gauche. Non avec ceux qui sont de droite.


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