Occupations, séquestrations : JEAN-CLAUDE MAILLY (FO) « COMPREND » ET « SOUTIENT » LA RÉACTION DES SALARIÉS

mercredi 19 août 2009.
 

Pour le leader de FO, les tensions apparues ces dernières semaines dans les entreprises sont à la mesure de la brutalité des plans sociaux. Par ailleurs, il a annoncé que la confédération allait saisir le BIT sur l’extension du travail dominical.

Jean-Claude Mailly était l’invité mi-août des « 4 vérités » sur France 2. L’occasion, pour le secrétaire général de FO, de réaffirmer les positions de la confédération syndicale mais aussi d’exprimer son soutien aux salariés victimes de plans sociaux. À l’instar de ceux de l’usine Molex (Villemur-sur-Tarn, près de Toulouse) où l’épreuve de force avec la direction américaine du sous-traitant automobile n’a pas connu de trêve durant l’été.

« Chez Molex, comme dans les autres entreprises, nous soutenons les salariés. Ils sont à bout », a-t-il déclaré, alors que la situation est toujours bloquée sur le site de Haute-Garonne). Mardi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Toulouse a jugé « illégale » la fermeture de l’usine décidée la semaine dernière par la direction après des jets d’œufs sur un des cadres dirigeants. « Cela fait plusieurs mois que ça dure » et « je comprends très bien les salariés » a dit le leader de FO, car « les salariés de ces entreprises qui ferment sont exaspérés ». Et « moi, si j’étais je délégué syndical FO dans une entreprise confrontée à cette situation, je ne serais pas le dernier, si nécessaire, par exemple à retenir le patron dans son bureau s’il ne veut pas négocier », a-t-il ajouté. Pour autant, « ce n’est pas nous qui disons (aux salariés, NDLR), il faut faire ceci ou cela », a souligné encore Jean-Claude Mailly, selon qui, il faut bien reconnaître que ce type de pression a servi à une médiatisation des combats des salariés qui a permis de contribuer dans bien des cas « à améliorer les reclassements ou les indemnités ». Pour FO, « si on veut éviter ce type de situation, il faut aussi prendre des mesures de soutien économique ». Interpellé sur la « violence » parfois utilisée, comme à New Fabris où les ouvriers avaient menacé en juillet de faire sauter leur usine avec des bonbonnes de gaz pour améliorer leur sort, il a demandé « où était la violence, quand vous entendez aujourd’hui les banques qui s’accordent des bonus ? », en référence à l’affaire de la BNP (voir notre article du lundi 10 août 2009).

Interrogé, par ailleurs, sur la loi élargissant le travail dominical et parue mardi dernier au Journal officiel, il « considère que le gouvernement a fait là de l’idéologie. Personne ne peut croire un seul instant que ça va créer de l’emploi, c’est se moquer du monde » alors que « c’est une erreur politique, une erreur économique et une erreur sociale ». Et d’annoncer que FO allait saisir le Bureau international du travail (BIT). « Certes, le Conseil constitutionnel dit que c’est conforme à la Constitution, mais le Conseil constitutionnel, c’est pour la France. Il y a des règles internationales également en matière d’égalité. Donc, nous allons porter le problème, faire des observations au BIT », a précisé Jean-Claude Mailly. L’ombre du « contrat nouvel embauche » plane désormais sur le travail du dimanche.


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