La France a perdu 10% de ses oiseaux nicheurs en dix ans

jeudi 9 juillet 2009.
Source : 20minutes.fr
 

Les oiseaux battent de l’aile. L’observatoire Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs), dont le Museum d’Histoire naturelle célèbre ce mardi les vingt ans d’existence, a annoncé dans la matinée que la France a perdu 10% de ses oiseaux nicheurs communs entre 1989 et 2008. Pour certaines espèces spécifiques nichant dans les champs ou dans les habitats, la chute atteint 20%. La population de Tarier des prés a baissé de 76%, la Linotte mélodieuse de 71%, le Gobemouche gris de 57%, le Milan royal de 32%... La fragmentation du territoire, l’urbanisation, seraient les principales causes de ces disparitions.

« Il va y avoir de nouvelles cohabitations d’espèces »

Le réchauffement climatique est également en train de désordonner les écosystèmes en France. Les espèces septentrionales sont ainsi plus en déclin que les autres. « On constate aussi que les espèces d’oiseaux ont, en moyenne, un retard de 91 km dans leur progression vers le Nord, par rapport aux avancées du réchauffement climatique », avance Romain Julliard, coordinateur scientifique du projet Vigie Nature.

« C’est inquiétant car les chaînes de l’écosystème sont en train de se redistribuer : les libellules et les araignées par exemple s’adaptent très bien au réchauffement climatique. Il va donc y avoir de nouvelles cohabitations d’espèces, donc des disparitions subites de certaines populations. » Des bouleversements qui amènent certaines espèces, comme la cigogne, à se développer dans l’hexagone, alors qu’elles étaient très rares il y a une trentaine d’années.

Influer sur les politiques d’aménagement du territoire

Face à tous ces changements, le Museum d’Histoire naturelle a constitué d’autres observatoires, pour les papillons, les chauve souris ou encore la flore, regroupés sous la bannière Vigie Nature. « Ce sont tous de bons indicateurs de l’état de santé de la biodiversité en France, pour laquelle on manque encore d’informations », explique Denis Couvet, du département Ecologie et gestion de la biodiversité du Museum.

« Ces outils doivent aussi servir à influer les politiques d’aménagement du territoire », insiste Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO (Ligue de protection des oiseaux).

Mickaël Bosredon


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