IRAN : A BAS LA THEOCRATIE

vendredi 26 juin 2009.
 

Des gens me demandent de me positionner par rapport aux évènements d’Iran. Je serais suspect. D’abord parce que je n’ai encore rien écrit à ce sujet. Ensuite à cause de Chavez. Chavez donne raison à Ahmadinedjab. Donc je suis censé être partisan de celui-là. Et ceux qui m’invectivent aiment mieux le mollah machin chose. La preuve que c’est mieux, c’est que Jack Lang, Bernard Henry Levy et Marek Alter et SOS racisme se sont prononcés pour lui et contre le trucage des élections. Et ainsi de suite. A vrai dire avec un comité de parrainage pareil on change de trottoir en deux secondes, non ? Foutaises. J’étais au bord de la Méditerranée. En vacances comme un petit bourgeois. Et d’une façon générale les théocrates me dégoutent. En général et en particulier. En Iran il n’y a pas d’élections. Il est temps de s’en souvenir. Et Chavez peut bien dire ce qu’il veut à ce sujet je ne suis pas d’accord avec lui. Il se trompe lourdement.

Je vais passer le moins de temps possible sur cette histoire qui finit par me fâcher même avec mes meilleurs amis qui discutent à perte de vue sur ce que les Iraniens sont censés exprimer à cette occasion dans l’un et l’autre camp. Selon moi, les Iraniens n’expriment rien qui vaille. Pardon de vous choquer. Cette comédie n’est pas une élection au sens où nous l’entendons et où n’importe qui peut le comprendre. Quand il faut avoir été autorisé par un tribunal religieux pour être candidat, quand on doit choisir entre un ancien premier ministre calotin et ultra réac qui a déjà du sang sur les mains d’un côté et de l’autre un dangereux illuminé antisémite, ce n’est pas une élection, juste un rite, comme le vote du sacré collège pour élire le pape alors même que l’Eglise ne prétend pas du tout être une démocratie.

Naturellement il faut favoriser le désordre qui peut abattre le régime des mollah. Evidemment. On doit donc soutenir n’importe qui qui contribue a déstabiliser cette odieux système.. Mais il est inutile d’habiller cet objectif du prix de la validation d’un régime radicalement et intrinsèquement pervers et nuisible. L’Iran est gouverné par une théocratie. La théocratie ne peut arbitrer pacifiquement aucun conflit du type de ceux qui traversent une société complexe comme l’Iran l’est, nécessairement. La théocratie ne peut engendrer que la violence et l’intolérance. C’est ce que nous voyons. Nous ne réclamerions donc qu’au prix du ridicule et de la bêtise des élections « honnêtes » en Iran tant qu’il s’agira de départager des religieux.. Les élections sous contrôle des gardiens de la foi sont nécessairement malhonnêtes. Il ne faut rien attendre de ce régime et rien de plus de ses prétendus opposants enturbannés.

Chavez raisonne donc d’une manière totalement primaire et erronée sur ce sujet. Les ennemis de nos ennemis ne sont pas nos amis. Pas davantage cette fois ci qu’en aucune circonstance de cette sorte.

Les islamistes sont des fascistes. On ne discute pas avec leur régime. On le combat sans trêve et sans repos. Je n’ai jamais raisonné autrement. Quand un homme aussi respectable qu’Hocine Aït Ahmed composa avec le FIS par les accords de Rome, je rompis séance tenante avec lui. Je n’ai jamais été partisan dans les livres d’histoire du pacte Hitler-Staline, même si je sais très bien ce que Staline avait en tête. Ici c’est du pareil au même. Tous les théocrates doivent être combattus, en robe blanche, safran ou noire. « Même poil même bête », dit l’adage antillais. En Iran, on ne doit préférer personne. On demande le pluralisme inconditionnel pour les partis politique, la liberté de la presse, la laïcité de l’Etat. Et la fin des tueries de rue que produisent les conflits entre religieux au pouvoir.


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