Saint-Girons : Coupable de solidarité, coupable d’humanité...

mardi 23 juin 2009.
 

Un militant nous envoie cette information et nous invite à signer la pétition délinquants solidaires

WELCOME A DOMICILE... plus la peine d’aller au cinéma...

En direct de Saint Girons (09)...(c’est là que je travaille, même si j’habite le Gers ; l’occasion de revoir votre géographie. A côté de ça, l’Afghanistan est tout proche)

Elle a osé accueillir chez elle un jeune Afghan mineur, Obaïdullah Samari.

Aujourd’hui, Claudine Louis de St Girons est poursuivie en justice par le Procureur de Foix et inculpée « d’aide à un étranger en situation irrégulière » et devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Foix le 21 juillet 2009.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tout essayé auprès des administrations concernées (gendarmerie, préfecture, ADS/Conseil général, sous-préfecture, tribunal d’instance, et le Procureur lui-même...) pour faire reconnaître la présence de cet enfant et demandé qu’il soit pris en charge dans le cadre de la protection de l’enfance.

On ne saurait lui reprocher d’avoir « caché » un clandestin... Peut-être a-t-elle eu tort de penser que les administrations interpellées feraient leur boulot ! Trop demander doit agacer... et la vengeance tombe sous forme d’une inculpation au titre de l’article 622-1 du code Ceseda... Celui contre lequel nous avons organisé le mois dernier une manifestation à Foix « tous coupables » !

Après Emmaüs Marseille, Calais et l’Aveyron c’est ainsi la quatrième tentative de poursuivre ceux qui se rendent coupables de solidarité, coupables d’humanité...

Madame Claudine LOUIS nous communique ce jour un résumé rapide de la situation :

Informée de la présence depuis plusieurs mois, à Paris, dans un parc, d’une cinquantaine d’Afghans réfugiés, dont une famille, je m’y suis rendue cet hiver.

La famille en question m’a précisé que sa situation s’était améliorée car la mairie du Xème arrondissement l’avait logée à l’hôtel. Au cours de la discussion avec d’autres Afghans, l’un d’eux m’a émue : jeune et malade. J’ai proposé de l’héberger chez moi pour le préserver du froid, le soigner et l’aider à régulariser sa situation.

Dans un premier temps donc, il a été soigné (médecin, radios) puis nous avons effectué les démarches nécessaires à l’obtention de ses papiers d’identité (taskéra) et à la rédaction de son parcours (en dari et en français).

Munis de ces papiers, je l’ai présenté à la préfecture de Foix, laquelle nous a orientés vers le commissariat (sans jeter un œil sur les documents).

Au commissariat, après avoir joint par téléphone la préfecture, conseil nous a été donné de faire traduire par un traducteur agréé auprès du tribunal cette taskéra et de nous rendre ensuite à la sous préfecture de Saint Girons. Ce que nous avons fait.

Dans la-dite sous préfecture, après avoir joint par téléphone la préfecture de Foix, on nous a orientés vers le Tribunal de Saint Girons où on nous a assurés que celui-ci n’était pas compétent et qu’il était préférable d’attendre une réponse de monsieur le Procureur (à qui j’avais envoyé un courrier pour lui demander la nomination d’un administrateur ad hoc).

Par trois fois, en vain, j’ai joint le secrétariat du Procureur. Là, j’ai appris que ma lettre s’était « égarée ». J’ai donc envoyé un fax et demandé à pouvoir m’entretenir de vive-voix ou par téléphone avec monsieur le Procureur ou son secrétariat. Refus.

Aussi, face à cette situation ubuesque, j’ai déposé le jeune à la préfecture, sollicitant la protection de l’Etat français pour un jeune mineur.

Suite à cela, j’ai été auditionnée à la gendarmerie de Saint Girons (sur requête du Procureur) et récemment convoquée devant le Tribunal Correctionnel de Foix le 21 Juillet.

Claudine Louis, le 5 juin 2009

Signez la pétition demandant l’abrogation du délit de solidarité :

http://www.delinquants-solidaires.org/


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