IRAN : déclaration du parti communiste iranien (Tudeh) et communiqués autres dont NPA

vendredi 19 juin 2009.
 

1) Des millions de bulletins pour Ahmadinejad truqués ! Communiqué du Parti Tudeh

Compatriotes qui restez vigilants,

Votre participation massive, par dizaines de millions, a transformé encore une fois la dixième élection présidentielle en un référendum contre ce régime réactionnaire et frauduleux.

Des millions d’Iraniens ont défilé en brandissant des drapeaux verts en signe de protestation contre le gouvernement despotique et corrompu du Guide Spirituel et de sa clique.

Cela a ébranlé ce régime corrompu à un tel point que ses dirigeants, effrayés à l’idée de la répétition du 2 de Khordad [date de l’élection de Khatami en 1997 – qui a inspiré les mouvements iraniens opposés au régime actuel], ont ordonné à leurs forces de répression, dans les grandes villes, d’écraser la volonté de la majorité en organisant quasiment un coup d’Etat militaire.

Les attaques des forces de sécurité contre les milliers de jeunes qui sont descendus dans la rue pour protester contre la mascarade du régime, combinées à la fermeture forcée des Quartiers-Généraux de campagne de Mousavi ainsi qu’aux menaces que font peser les Gardes Révolutionnaires afin de réprimer toute protestation, sont des signes de la lourde défaite subie par les leaders du régime ce 12 juin.

Les deux candidats aux Présidentielles, Mousavi et Karroubi, ont déclaré que les résultats des élections sont nuls et non-avenus, et affirmé qu’ils ne quitteront pas la scène politique. Les manipulations et les fraudes concernant des millions de bulletins portant le nom d’Ahmadinedjad suivies par la confirmation de la validité des résultats électoraux par Khamenei montrent que le leader spirituel et ses milices armées sont les instigateurs de cette violence encouragée par l’Etat contre la volonté de millions d’Iraniens.

Cette mascarade électorale montre que le régime se situe à un tournant dans la manière dont il compte traiter ses opposants et démontre clairement que les « critiques de l’intérieur » ne seront plus autorisés à avoir des activités politiques, même limitées. La déclaration menaçante de Khamenei est effectivement un avertissement lancé aux candidats à la Présidence, exigeant leur reddition devant la réaction et leur départ de la scène politique.

Dans les dernières semaines, le Parti Tudeh a mis en garde à plusieurs reprises contre les projets sinistres des forces de répression et la préparation de l’écrasement de la volonté populaire. Nous avons demandé à ce que toutes les forces nationales et tous ceux qui luttent pour la liberté s’unissent pour une cause commune, s’opposer aux projets du régime. Nous ne devons pas laisser la force considérable du peuple, qui a enragé et pétrifié les réactionnaires, s’effriter et nous devons empêcher que le peuple se réfugie dans la désillusion, livrant à nouveau le devant de la scène aux forces réactionnaires.

Toutes les forces sociales et politiques du pays devraient déclarer les résultats des élections comme étant nuls et non-avenus et utiliser tous les moyens possibles pour faire entendre leurs protestations contre cette manipulation montée par le Leader Spirituel et ses fidèles armés. En organisant et en étendant la lutte, nous devons mettre le régime en place sous pression.

Accepter ces résultats électoraux serait une trahison du vote populaire et serait faire preuve de complicité avec un régime frauduleux et réactionnaire. Compatriotes qui restez vigilants ! Les leaders de ce régime ont gouverné par la force brutale et en trahissant les objectifs de la Révolution, maintenant ils sont sur le point de monter un coup d’Etat contre le peuple.

La forte présence de millions d’Iraniens, manifestant leur protestation, peut permettre de mettre en échec cette machination honteuse et sauver notre pays d’un danger sérieux.

2) "Iran : Repoussons les brutalités du régime islamique ! Le régime doit partir !" Déclaration du Parti de l’unité communiste-ouvrière d’Iran

Le 13 juin, suite à l’annonce officielle des résultats de l’élection présidentielle en Iran, en dépit des menaces des forces de sécurité, des milliers de personnes ont protesté contre la république islamique dans plusieurs villes du pays. « A bas la dictature » est l’un des slogans des manifestants.

Les protestations de samedi sont le point culminant de plusieurs semaines d’agitation en Iran. La campagne présidentielle, durant les dernières semaines, a offert à la population l’opportunité de manifester son mécontentement contre le régime islamique. Dans les jours qui ont précédé l’élection, des milliers de gens sont descendus dans la rue en scandant : « A bas la dictature, que ce soit celle du Shah ou du Docteur » (en référence au gouvernement actuel), « Mousavi sans le voile », « Liberté pour tous les prisonniers politiques », « Ahmadinejad, bye bye ! ».

Cette vague de protestation, sous le couvert d’une campagne pro-Mousavi, qui s’est intensifiée de jours en jours, a alarmé le régime islamique. L’armée des Pasadaran (la principale force du régime, majoritairement loyale à la droite) a déclaré dans un communiqué qu’elle écraserait tout mouvement en direction d’une « révolution de velours » – considérant que les extrémistes de la campagne Mousavi cherchaient à renverser le régime de cette manière. La veille des élections, ils ont appelé à empêcher tout rassemblement dans les rues après la fermeture des bureaux de vote et ont menacés de représailles physiques tout contrevenant.

Une chose est certaine, le régime a compris que le peuple se sert de la campagne électorale pour saper complètement le régime islamique. Il sait que le peuple ne pas s’arrêter à éliminer Ahmadinejad, qu’il va employer toutes les voies possibles contre le régime. C’est pourquoi la droite a décidé de faire immédiatement barrière quand il vu les conséquences dangereuses de ces développements politiques. Afin de prévenir les troubles, il a décidé de mettre fin au cirque des élections et c’est pour cela que le second tour a été annulé. « Donner » à Ahmadinejad 63% des votes était un stratagème pour réduire au silence tout développement de l’ambiance qui a prévalue durant la campagne. De plus, ils ont recruté des gardes armés, déployé la police secrète à tous les coins de rue et ramenés pas moins de 20 000 hommes armés, payés par Ahmadinejad, dans la capitale.

Le but essentiel du régime est d’écraser le mouvement de protestation populaire, même s’il doit sacrifier une partie de sa clique sur le chemin. Les autres candidats, Mousavi, Karoubi et Rezaee, ont d’abord annoncé qu’ils allaient prendre conseil, puis Mousavi et Karoubi se sont plaint de magouilles dans les votes et ont refusé les résultats. Bien sur, ils n’avaient pas le choix. Ils ne pouvaient pas se dresser contre le régime, parce que leur propre existence comme forces politiques réputées viables dépend de l’existence même du régime islamique. Ils sont dans un sacré pétrin ! S’ils ne résistent pas, plus personne les prendra au sérieux, s’ils résistent, les gens se saisiront de l’opportunité pour aller au-delà de ce qu’ils souhaitent. Leur seule valeur d’usage est d’être la soi-disante faction réformiste du régime. Sans la république islamique, ils deviennent inutiles, périmés. Cependant, comme le régime est sacré pour eux le plus probable est qu’ils se couchent. Leur élimination fait partie du plan de la droite.

Les frictions entre faction au sein du régime islamique d’Iran d’un côté, et les protestations populaires contre ce régime de l’autre, sont entrées dans une nouvelle phase. Le « compromis respectable » et son jeu d’équilibre sont désormais impossibles. Plus le camp du « Non à Ahmadinejad » montre des signes de subordination, plus il perd la face et diminue d’influence ; plus il résiste, plus il accélère sa propre expulsion du système – le régime a déjà montré plus d’une fois sa capacité à éliminer les siens. Le régime doit partir, c’est le verdit du peuple.

Le mouvement de protestation populaire a rendu la situation bien plus difficile. Le peuple a montré sa résolution, sa haine du régime dans son intégralité, pendant les soi-disant « élections ». Les manifestations populaires ont fait frissonner le régime. Nous devons intensifier le mouvement et nous soulever contre la répression et la tyrannie. Le régime islamique est pris à la gorge. Nous pouvons et nous devons nous en débarrasser.

A bas la république islamique d’Iran !

A bas le capitalisme ! Liberté, égalité, pouvoir ouvrier !

3) Communiqué du NPA. Fraude électorale et répression en Iran

Dès l’annonce de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad avec 63% des voix, dès le premier tour, des centaines de milliers d’iraniens sont descendus dans la rue à Téhéran pour dénoncer la fraude électorale.

Depuis, les manifestations se poursuivent et commencent à s’étendre dans d’autres villes. Une répression extrêmement violente s’est abbatue sur les manifestants et les premiers morts sont à déplorer. Dans le même temps, le président réélu a pris toutes les mesures pour fermer les moyens de communication et les sites internet.

La population a vu dans cette parodie d’élection une occasion pour dénoncer l’absence de libertés démocratiques, l’inexistence des droits des femmes, l’augmentation du chômage et de l’inflation, l’oppression des minorités nationales, l’emprisonnement sysytématique de tous ceux qui contestent le régime en place et aspirent à davantage de liberté et de justice sociale.

Les événements en cours montrent combien la crise est profonde au sein de la caste dirigeante politico-religieuse puisque les quatre candidats ont été sélectionnés par le pouvoir en place pour participer à la campagne présidentielle. Une fois de plus, la jeunesse mais aussi les femmes sont particulièrement impliqués dans ce mouvement de contestation. En 1999, un mouvement similaire avait été réprimé et étouffé par le pouvoir en place.

C’est pourquoi, aujourd’hui, notre solidarité est nécessaire à l’égard de toux ceux qui manifestent publiquement et courageusement leur opposition au régime en place. Le NPA dénonce la répression qui frappe les manifestants, exigent la libération de ceux qui ont été arrêtés et soutient toux ceux et toutes celles qui veulent en finir avec la République Islamique.

Le 16 juin 2009.


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