Quel bilan du 7 juin ? Déclaration de Gauche Unitaire

mardi 9 juin 2009.
 

Les élections européennes de ce 7 juin intervenaient au cœur de la crise historique du capitalisme. Leurs résultats soulignent la gravité du marasme politique que connaissent la France et toute l’Union européenne. L’abstention et la poussée des extrêmes droites dans de nombreux pays en sont les principales traductions.

En France, près de 60 % des électeurs et électrices se sont abstenus, alors qu’ils s’étaient rendus massivement aux urnes le 29 mai 2005 pour rejeter le traité constitutionnel européen. C’est le résultat de la volonté délibérée du pouvoir de détourner de cette consultation une grande partie des classes populaires et d’éviter une sanction aussi sévère qu’aux municipales de l’an passé. C’est aussi l’expression du rejet d’élites qui ne répondent d’aucune manière aux préoccupations du plus grand nombre, en un moment où la crise débouche sur des désastres sociaux et écologiques d’immense ampleur.

Bien que sans cesse désavouée depuis des mois par un mouvement social soutenu par l’immense majorité de la population, la droite au pouvoir est parvenue à arriver en tête de toutes les listes. Nul doute que Nicolas Sarkozy y trouvera argument pour intensifier sa politique de destruction sauvage des droits et acquis du plus grand nombre, dans l’objectif de permettre au patronat et aux actionnaires de sortir à leur avantage de la crise dont ils sont responsables. La confrontation avec le monde du travail est bien loin d’être achevée, les gouvernants auront vite l’occasion de s’en apercevoir.

Le résultat de la liste Europe-Écologie témoigne de l’importance prise par les questions environnementales dans les préoccupations de la population. Pourtant, la crise écologique ne peut être résolue sans remettre en cause la logique capitaliste ce qui à l’évidence n’est pas au cœur des propositions de cette liste.

Ce dimanche 7 juin marque un peu plus la faillite de la force dominante de la gauche. Comme l’ensemble de ses homologues européens, le Parti socialiste acquitte en effet la facture de sa dérive sociale-libérale ininterrompue. Avec moins de 18% des voix, il subit même un échec majeur. Par son soutien au traité de Lisbonne, en contradiction totale avec ses promesses verbales d’une Europe sociale, en lorgnant vers le Modem au mépris des aspirations de ses propres électeurs, il est aujourd’hui clairement responsable du marasme dans lequel s’enfonce la gauche.

Tout au long de cette campagne, deux orientations se sont opposées à gauche. La première, incarnée par Martine Aubry ou Ségolène Royal, persiste dans une logique d’accompagnement d’un capitalisme en faillite, dans l’espoir illusoire de le « réguler » ; elle cherche son salut dans des alliances qui, pour 2012, iraient du PS jusqu’au Modem, en passant par les amis de Cohn-Bendit ; elle menace ainsi l’ensemble de la gauche d’une déconfiture similaire à celle qui a conduit la gauche italienne à sa désintégration. L’autre entend s’appuyer sur les mobilisations populaires, porter sur le champ politique les exigences de ces dernières, rouvrir le chemin de l’espoir à des millions d’hommes et de femmes qui se désespèrent de n’avoir pas de représentation politique à la mesure de leurs attentes. C’est celle qu’a défendue le Front de gauche.

De ce point de vue, en obtenant plus de 6,5% des voix au plan national, le Front de gauche voit confirmer son choix de rassemblement de toutes les composantes de la gauche de gauche. Il a commencé de dessiner une construction neuve à gauche, de porter l’espoir d’une véritable alternative. Cela lui donne mandat de poursuivre la démarche engagée : reconstruire dans ce pays une gauche digne de ce nom, unitaire et porteuse d’une orientation de rupture avec le capitalisme et les politiques libérales.

Une leçon de ce rendez-vous électoral doit à présent être méditée : la division dont est responsable la direction du Nouveau Parti anticapitaliste a été mise en échec. Une occasion n’en a pas moins été gâchée : rassemblée, la gauche de transformation aurait pu bouleverser les rapports de force dans la gauche, se trouver en situation de devenir majoritaire au sein de celle-ci. Nous lançons donc ce soir un nouvel appel solennel à nos camarades du NPA, les concurrences boutiquières ne doivent plus jamais se reproduire.

Pour ce qui la concerne, la Gauche Unitaire, issue pour partie du NPA, se trouve confortée dans son refus de la fragmentation irresponsable des forces anticapitalistes. Elle entend plus que jamais poursuivre son combat en compagnie de ses partenaires du Front de gauche, le Parti communiste français et le Parti de gauche, ainsi que tous les courants et militants qui nous ont rejoints. Pour que la donne change radicalement à gauche. Pour que l’unité que nous avons commencé à faire vivre se pérennise, s’élargisse et devienne une force qui compte. Au service de toutes celles et de tous ceux qui sont eux-mêmes unis dans les luttes de tous les jours.

le 7 juin 22h00

Ce n’est qu’un début, l’unité continue !

Rejoignez Gauche Unitaire


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message