Dramatique baisse du prix du lait payé aux producteurs : Stop à la libéralisation des marchés agricoles ! (article national du PG)

samedi 30 mai 2009.
 

La baisse du prix du lait payé au producteur qui vient d’être annoncée atteint une ampleur jamais vue : 0,21 € le litre en avril, soit - 32% en un an. Une situation dramatique pour des milliers de producteurs. Il y a tout à parier que ce ne sont pas les consommateurs qui bénéficieront de ces baisses de prix, mais bien les intermédiaires !

Cette baisse a été facilitée par la remise en cause par le gouvernement français des accords entre industriels et producteurs sur le prix du lait. Remise en cause qui résulte directement de l’application du principe de concurrence libre et non faussée repris par le Traité de Lisbonne.

Mais, la raison fondamentale de l’effondrement du prix du lait est le démantèlement progressif de la régulation du marché basée sur la maîtrise des productions.

Le système des quotas laitiers, mis en place en 1984, avait montré sa capacité à contribuer à la maîtrise des productions et au maintien des prix. Cependant, la réforme de la Politique Agricole Commune de 2003 a programmé la disparition des quotas laitiers en 2015, en conformité avec l’idéologie de libéralisation des marchés agricoles. L’accord des ministres de l’Agriculture du 20 novembre 2008 prévoit une augmentation progressive des quotas au cours des prochaines années (+ 1% / an), de façon à préparer leur disparition. Depuis 2003, le volume des quotas laitiers s’est accru de 5,5%, entraînant un accroissement des excédents, transformés en beurre et poudre de lait vendus pour partie à l’intervention pour être déversés ensuite sur le marché mondial avec des aides à l’exportation. Un véritable dumping au détriment des paysanneries des pays du Sud, victimes des politiques libérales d’ouverture de leurs marchés.

Le gouvernement UMP est complice de cette évolution : il a approuvé les différents accords relatifs à la PAC ; Michel Barnier s’est abstenu au Conseil des Ministres européens de l’Agriculture de mars 2009 sur le vote confirmant l’augmentation des quotas laitiers à partir de 2009, alors que d’autres pays (Allemagne, Autriche) s’y sont opposés. Le gel annoncé par Michel Barnier de l’augmentation de 1% des quotas français pour 2009/10 ne doit pas faire illusion : le gouvernement français est bien acteur de ce démantèlement de la politique laitière.

Le Parti de gauche :

* affirme sa solidarité avec les éleveurs laitiers. Les producteurs ont le droit à des prix qui rémunèrent correctement leur travail et tiennent compte des coûts de production réels.

* défend une PAC au service d’une agriculture paysanne, créatrice d’emplois, produisant une alimentation de qualité pour tous, permettant un haut degré d’indépendance alimentaire de l’Europe, reconnaissant le travail des agriculteurs, préservant l’environnement, n’entrant pas en concurrence avec les agricultures paysannes du Sud. A ce titre, il dénonce le démantèlement du mécanisme des quotas laitiers. Le volume global des quotas doit être diminué de manière à tendre vers une adéquation entre la production européenne de lait et la consommation. L’existence de prix rémunérateurs sur le marché intérieur implique de protéger le marché européen contre les importations à bas prix.

* soutient, à court terme, la demande de mise en place d’indemnités en compensation d’un engagement des producteurs à produire en deçà de leurs quotas. Le gouvernement doit également prendre ses responsabilités et imposer un prix minimum payé aux producteurs. Au dessous d’un certain prix, la vente de lait devrait être assimilée à une vente à perte.

* rappelle que les outils de maîtrise des productions et de protection communautaire, ainsi que la fixation de prix minimum, sont remis en cause au nom du principe de libéralisation des marchés, lui-même intégré dans le du Traité de Lisbonne.

* appelle donc à la vigilance face aux doubles discours qui consistent d’un côté à demander plus de régulation des marchés agricoles et de l’autre à accepter le Traité de Lisbonne.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message