La proposition du PCF, lancée en 1997, de constituer un pôle financier public, fait son chemin.
Avec la crise, les questions du financement et du crédit viennent en débat, dans les institutions et aussi dans la population. Le besoin d’une intervention publique s’impose, y compris à la droite. Mais l’État n’est mobilisé pour l’essentiel que pour soutenir la rentabilité financière des groupes, même si les premières luttes populaires ont permis d’obtenir de légères inflexions.
Au sein des forces sociales et politiques, une réflexion s’engage sur le type d’institutions nouvelles nécessaires. L’Élysée multiplie les annonces : création de la Société française de refinancement de l’économie, de la Société des prises de participation de l’État, du Fonds stratégique d’investissement. Dans l’automobile, un fonds de modernisation des équipementiers est constitué. Pour autant, le chômage explose.
Le Parti socialiste, tout en critiquant certaines des graves insuffisances sociales du plan Sarkozy, propose de s’engager vers la création d’un pôle public d’investissement industriel et de fonds régionaux d’investissement et de réindustrialisation.
La gauche dite radicale reprend l’idée d’un pôle financier public avec plus ou moins de bonheur. Olivier Besancenot propose de rassembler les banques au sein d’un seul et même pôle public ” afin de constituer “ un nouveau service bancaire unifié, non pas sous le contrôle de l’État mais sous le contrôle des salariés, des usagers, des consommateurs ”.
Le Parti de gauche préconise des pôles financiers publics dédiés aux entreprises et aux particuliers. Face à la mobilisation de centaines de milliards d’euros par la droite afin de sécuriser le capital privé sans contrepartie en termes d’emploi, de formation, de salaires, à gauche, on a bien du mal à proposer un conditionnement clair, utile, efficace à l’intervention publique. Le Parti de gauche pose avec raison la question d’une sélectivité du crédit, c’est-à-dire d’une politique de financement de l’activité qui fasse une sélection des projets à financer, mais il se contente de préconiser de favoriser “ les prêts aux secteurs prioritaires ”.
Il faut aller bien plus loin. La sélectivité du crédit doit dissuader la réalisation de profits contre le développement humain. Elle doit permettre de rendre moins cher pour les entreprises le recours à l’emprunt bancaire dès lors que leurs investissements induisent un développement de la croissance, de l’emploi et de la formation. À l’inverse, cette sélectivité doit jouer un rôle dissuasif vis-à-vis des opérations visant à l’accumulation financière en rendant plus onéreux le recours au crédit.
Il ne faut pas seulement permettre un contrôle de l’utilisation de l’argent par les directions des banques et des entreprises, il faut imposer de nouveaux critères d’allocation des ressources et créer des institutions qui permettent l’exercice d’un droit d’intervention et de proposition des salariés et des populations s’appuyant sur ces critères.
D’où l’idée des communistes de constituer des fonds publics régionaux et un fonds national ouverts aux initiatives populaires, prenant en charge tout ou partie des intérêts des crédits aux entreprises pour leurs investissements à proportion de leur efficacité sociale.
Ces nouvelles institutions, à la fois décentralisées, nationales et à portée européenne, voire mondiale, œuvreraient de concert avec le pôle financier public constitué autour de la Caisse des dépôts, avec les Caisses d’épargne, les réseaux mutualistes, Oséo, la Banque postale, Dexia, Natixis, des banques privées à caractère stratégique comme BNP Paribas, qui seraient nationalisées, ainsi que les nouvelles institutions créées par le pouvoir.
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