Guadeloupe Lefebvre contre les "tontons-macoutes du LKP"

mardi 10 mars 2009.
 

Le garde du corps de Sarkozy, Frédéric Lefebvre, un « tonto-sarko » porte-parole de l’UMP, s’est lâché dans les médias. Il a commencé ses « opérations d’intimidation » contre les dirigeants vainqueurs du mouvement social en Guadeloupe en les traitant de façon raciste de « tonton macoutes ».

Lefebvre se comporte comme un chien de garde de l’ordre sarkozien aux abois. Sarkozy essaie de tout déminer, apaiser les chercheurs, les enseignants, les étudiants, les hospitaliers, la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion, la Guyane, la Bretagne et l’Auvergne… Il redoute plus que tout la convergence des luttes pour 200 euros de hausse de salaires le 19 mars. Alors il lui faut dénigrer fort et vite les premiers vainqueurs d’outre-mer de peur qu’ils ne fassent école.

Déjà le Figaro titre : « Elie Domota menace les patrons », puis : « comportement séditieux de quelques individus en Guadeloupe ». Ce seraient « les agissements des gros bras du collectif « contre la pwofitation » (LKP), « les déclarations de leur chef relèvent du droit pénal » et, parce que celui-ci aurait dit : « Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage », « Propos dignes, ajoute le Figaro, du sinistre président du Zimbabwe, Robert Mugabe ».

Pardi, le mot d’ordre est clair, tout ça c’est des noirs, ce sont donc des « tontons macoutes » comme à Haïti ou au Zimbabwe…

Des noirs qui voudraient « organiser le hold up de la Guadeloupe ». Le Figaro comme Tonton-Lefebre veulent vite « affranchir la Guadeloupe et les guadeloupéens de la dictature de pseudo-syndicalistes ».

Avant que le 19 mars huit syndicats unis n’organisent le « hold up » de Paris et de toutes les villes de France, n’est-ce pas ? Quelques fois qu’ils soient cinq millions dans les rues et crient eux aussi « 200 euros pour tous » en faisant grève et en manifestant - comme à Pointe-à-Pitre, Saint-Denis, ou Fort de France. Sur France inter, Tonton Lefebvre est encore plus raciste et antisyndical : il explique que « les images » des « gros bras » noirs qui déambulent dans les rues, lui rappellent les sombres macoutes de la dictature haïtienne… Il n’y va pas avec le dos de la cuillère pour séparer là-bas et ici. C’est paradoxal puisque le ministère du Travail a annoncé qu’il lançait la procédure d’extension à toutes les entreprises guadeloupéennes de l’accord conclu le 26 février pour les 200 euros en Guadeloupe. C’est signé. C’est légal. L’accord doit être « étendu » : « entre 200 et 250 euros pour les salaires jusqu’à 1,4 du SMIC » ! Toutes les entreprises là-bas doivent le respecter, question d’ordre public social.

Pourquoi cela ne serait pas valable en Bretagne et en Bourgogne ? Comme en Auvergne, en Haute-Loire ou les huit syndicats unis appellent eux aussi à manifester pour 200 euros pour tous.

Gérard Filoche


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