Santé : la privatisation des profits et la socialisation des pertes bat son plein (par Bernard Teper)

mardi 17 février 2009.
 

Le processus de privatisation et de marchandisation de la santé et de la sécurité sociale continue. Il s’effectue par la privatisation des profits et la socialisation des pertes. C’est pour cela que les résultats financiers sont exceptionnels.

Prenons quelques exemples (sources AFP) :

* Le groupe pharmaceutique suisse NOVARTIS a clos 2008 sur un bénéfice net de 8,2 milliards de dollars, en hausse de 25% pour un chiffre d’affaires en progression de 9%, à 41,5 milliards grâce aux vaccins, diagnostics et parapharmacie. Face à ces résultats solides, le groupe prévoit de verser un dividende de 2 francs suisses par titre (+25%) pour l’exercice 2008 à ses actionnaires, soit un versement total de 4,3 milliards de dollars.

Habituellement avare en prévision, Novartis a réitéré ses perspectives pour 2009, en tablant sur une croissance d’environ 5% pour les ventes du groupe et de 5% à 9% pour la division pharmaceutique. Le bénéfice devrait encore une fois être d’un niveau "record", selon le groupe.

* Le groupe Orpéa, à la tête de maisons de retraite et de cliniques, a enregistré sur l’ensemble de son exercice 2008 un chiffre d’affaires de 701,4 millions d’euros, en hausse de 28,7% par rapport à 2007,

* Le groupe pharmaceutique américain Bristol-Myers Squibb (BMS) a enregistré en 2008 et au quatrième trimestre des résultats supérieurs aux attentes du marché, stimulés notamment par la croissance de ses ventes aux Etats-Unis. Son bénéfice net est ressorti à 5,2 milliards de dollars l’an dernier, plus que doublé par rapport aux 2,1 milliards de l’année précédente, qui incluaient d’importantes provisions. Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires du groupe a bondi de 13%, à 20,6 milliards de dollars. « En 2009, nous prévoyons d’augmenter nos marges », explique la direction.

* Les ventes totales du groupe Boiron ont augmenté de 7,8% à taux de change constant pour s’établir à 466,7 millions d’euros...

Comme nous le disons depuis longtemps, c’est parce que la crise économique est forte que les dirigeants du capitalisme préfèrent privatiser l’éducation et la santé qui continuent à être des "marchés soutenus".

C’est la double peine infligée au plus grand nombre. Et tant pis pour l’intérêt général, tant pis pour le principe de solidarité, tant pis pour la croissance des inégalités sociales de santé, tant pis si pour beaucoup il va être plus difficile de se soigner ! Combien de temps continuerons-nous à accepter cela ?

par Bernard Teper


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