Cri d’alarme du Programme Alimentaire Mondial (ONU) concernant la situation dans la bande de Gaza, étouffée par Israël

dimanche 3 septembre 2006.
 

Gaza : le PAM lance un cri d’alarme concernant la situation humanitaire

« L’économie est littéralement en train de toucher le fond », a déclaré Arnold Vercken, directeur du (PAM) dans les Territoires palestiniens occupés, dans un communiqué publié à Jérusalem.

« Les industries étaient l’épine dorsale de l’économie de Gaza et les secteurs alimentaires de l’agriculture et de la pêche étouffent en raison de la situation actuelle », a-t-il expliqué.

Les agriculteurs ont été durement affectés par les fermetures des frontières répétées qui ont interrompu les cycles de récolte en réduisant leur approvisionnement vital et en isolant le marché de Gaza, souligne le PAM. 

Aucune marchandise n’a quitté Gaza au mois de juillet, rappelle le communiqué.

La destruction simultanée de presque 400 hectares de terres agricoles, de tuyaux d’irrigation et de serres, a laissé les agriculteurs démunis, sans soutien pour relancer les cultures. Même les banques agricoles ont cessé leurs prêts aux agriculteurs, explique encore le PAM.

Le secteur de la pêche déjà en déclin en raison des restrictions en eau et de la pollution est paralysé depuis le 25 juin et la fermeture de la côte de Gaza. Quelque 35 000 personnes dépendantes de cette industrie font par conséquent face à une diminution drastique de leurs revenus, précise-t-il.

Les infrastructures de Gaza restent délabrées, notamment en matière d’électricité et d’approvisionnement en eau, ce qui affecte quotidiennement la vie de 1,4 millions de personnes.

Gaza reste complètement dépendant de l’extérieur en matière de nourriture et de stocks commerciaux.

Sur une période de six semaines, entre le 1er juillet et le 15 août, le PAM a transporté 5 000 tonnes de nourriture à Gaza. Il y a aujourd’hui un mois de stock disponible.

Toutefois, 70% de la population de Gaza est en situation d’insécurité alimentaire et la grande majorité d’entre eux dépendent de l’aide des Nations Unies pour leurs besoins essentiels.

Le PAM a par conséquent étendu son aide à 220 000 personnes, agriculteurs, pêcheurs et handicapés notamment, contre 160 000 auparavant.

L’augmentation de la pauvreté est visible partout à Gaza, estimé le PAM. Les rues d’habitude si animées sont remarquablement calmes, les habitants restant chez eux et n’utilisant plus leurs voitures du fait du déficit en carburant.

Les plus pauvres continuent à faire les poubelles pour y trouver quelque chose à vendre. Les magasins et les marchés fonctionnent avec très peu de clients.

« L’aide alimentaire du PAM tente de limiter les dégâts et d’empêcher un déclin encore plus important dans les conditions de vie et l’alimentation des plus pauvres. Toute amélioration de la situation humanitaire actuelle ne sera possible que si l’économie de Gaza est relancée fermement », a souligné Arnold Vercken

« Mais la criminalité en hausse et une recrudescence du recours au kidnapping illustre la précarité de la situation et dissuade les investissements et la création de nouveaux emplois », a-t-il déploré

Malgré la détérioration de la situation, le PAM est confronté à un manque de fonds qui porte un grave préjudice à son travail dans les territoires palestiniens.

Seuls 44% du cycle de deux ans en cours, lancé en septembre 2005 et qui nécessite 103 millions de dollars, sont financés pour l’instant.


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