La LDH Toulouse et la politique de l’Etat d’Israël

jeudi 29 janvier 2009.
 

En organisant un débat sous l’intitulé “Quelle paix au Proche Orient ?” ,La LDH Toulouse accomplit une initiative louable pour saisir les tenants et aboutissants d’un conflit colonial. Cette organisation précise dans son invitation au débat que “parce que nous ne pouvons rester muets face aux derniers évènements du Proche-Orient, mais aussi parce que nous ne voulons pas enfermer ces évènements dans des logiques d’affrontements communautaires ou une supposée « guerre des civilisations...”. Il va sans dire que ce commentaire me laisse dubitatif. Pourquoi ?

De l’interrogation au cynisme

« ...Rester muets face aux derniers évènements. » Depuis 1917, la population palestinienne subit une injustice due à la spoliation de sa terre. Elle subit une colonisation d’un type nouveau : occupé la terre en se débarrassant de son propriétaire. C’est ce qu’on appelle le sionisme politique. Passons sur les massacres de Dar yassine, Kybia... Et les millions de palestiniens qui campent en attendant le retour sur leurs terres. Passons sur l’oppression, l’humiliation, les assassinats et les emprisonnements... Un calvaire qui dure depuis 1920. Alors sans cynisme, je dirai qu’en ce début 2009, à Gaza, rien de nouveau. Rien qui n’a pas été déjà vécu par ce peuple. Je pousse donc le cynisme encore plus loin : au lieu du « mort aux arabes » écrit sur les murs de Gaza meurtrie, les soldats israéliens auraient du écrire « Gaza : bagatelles pour un massacre » , une façon comme une autre pour répondre aux accusations de crime de guerre à l’encontre des dirigeants israéliens.

Une confusion : une statistique morbide

Débarrassé du cynisme, tout être épris de justice, ne peut-être muet face à l’oppression d’hier et d’aujourd’hui. Les « derniers évènements » comme l’écrit la LDH, ne sont que la manifestation de l’ injustice. Il est évident que le conflit est un conflit colonial et donc politique. Il faut, à chaque fois, le rappeler et dénoncer toute récupération religieuse ou communautaire. La LDH a raison de rappeler à l’ordre les autorités politiques françaises sur ce point. Cependant, ce n’est pas judicieux de la part de cette organisation d’associer le conflit israélo-palestinien à un problème franco-français en posant comme question « Quelle paix au Proche Orient ? » et non « Justice pour le peuple palestinien. »

Le rappel par la LDH des « 1300 morts palestiniens des deux dernières semaines » et des « 34 morts israéliens des cinq dernières années victimes de tirs de roquette du Hamas » m’interpelle. Il m’invite à calculer les deux proportions suivantes 1300/15 et 34/ 1725. Froidement, je dirai 34/1725 est négligeable devant 1300/15. En effet, théoriquement, la conclusion est simple : 0,01 israélien est mort par jour ces 5 dernières années et 86,6 palestiniens par jour durant les « 15 jours de Gaza » du fait de l’occupation israélienne. Sachant qu’ en moyenne, un palestinien est tué par semaine par l’armée israélienne en Cisjordanie ou à Gaza, j’en déduis que le nombre de mort du aux roquettes est presque nul relativement au nombre de tués par les F16 et autres armes sophistiquées. J’en conclus donc que la sécurité de l’Etat d’Israël n’est nullement mise en danger par les tirs de roquettes. Ce qui n’est pas le cas de l’autre côté du mur. La « partie au 0,01 » me rétorquera que 0,01 n’est pas égal à zéro et puis comme l’a affirmé l’ambassadeur israélien à Paris sur Arte « ...théoriquement, 60 enfants israéliens sont morts victimes des roquettes ... » Abandonnons le caractère quantitatif du problème et abordons le de manière qualitatif. Considérons que ce qui singularise la mort due à un conflit militaire n’est nullement la quantité mais les causes du conflit. Dans le cas présent, l’un meurt à cause d’une injustice subie, l’autre, à cause de cette même injustice que ses dirigeants politiques font subir en son nom au premier. Soulignons que le deuxième soutient, souvent, l’exercice de cette injustice. En conclusion, l’insécurité toute relative de l’israélien est une conséquence de l’injustice absolue que vit le palestinien. En clair, la justice est la seule solution de l’équation : « sécurité= paix durable. » Je suis convaincu qu’en ménageant systématiquement l’Etat d’Israël, on ne rend service ni au peuple palestinien ni au peuple israélien car on n’œuvre pas véritablement pour la paix.

De : Madani


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