Démocratie bourgeoise ou fascisme : deux choix entre lesquels oscillent les patronats du monde

jeudi 2 septembre 2021.
 

Dans quelque pays que ce soit, la classe capitaliste (patronat, rentiers, gros revenus...) a tout intérêt à pomper l’argent de la société de façon discrète en étant protégée :

* par l’idéologie "démocratique" diffusée (médias...),

* par les institutions (Etat prétendument au-dessus des classes),

* par la loi (protégeant la séparation entre despotisme dans l’usine où se joue la répartition de richesses et "démocratie" hors l’usine),

* par les forces de l’ordre,

* par une croissance économique permettant une petite redistribution...,

* par des compromis et financements permettant d’intéresser des responsables syndicaux...

Entre ce choix "démocratique" et celui du fascisme (avec d’innombrables variantes entre les deux), la classe capitaliste a toujours hésité selon les périodes et selon les pays.

Tel est déjà le cas dans l’Allemagne des années 1900 à 1914.

1) Quel choix de domination pour les capitalistes allemands au début du 20ème siècle : dictature ou démocratie ?

1e) Les secteurs patronaux "modernistes"

Il s’agit surtout du patronat des nouvelles branches industrielles (industrie électrique, chimique...), de secteurs tournés vers la consommation intérieure et de régions où les traditions démocratiques des populations sont fortes. Ces chefs d’entreprise sont conscients de l’évolution concrète du monde, par exemple vers le suffrage universel.

Or, comment le grand patronat peut-il conserver une majorité électorale à son service alors que le salariat se renforce numériquement de façon exponentielle ? Les milieux capitalistes modernistes comprennent qu’ils ont besoin de diviser ce salariat, par une politique d’intégration de secteurs syndicaux et par des compromis. Ils pensent aussi pouvoir intégrer la couche de politiciens sociaux démocrates dans l’appareil d’Etat, lui faire intégrer une idéologie d’intérêt national non contradictoire avec les intérêts du capital.

Sur tous ces points, l’histoire leur a donné raison. Cependant, le quotidien du capitalisme allemand, à ce moment-là, c’est d’abord la première guerre mondiale, puis la défaite et l’effondrement du régime impérial, enfin la poussée révolutionnaire des populations.

1) L’exemple allemand de 1870 à 1933

La nation allemande est née de la guerre (proclamation de l’Empire allemand le 18 janvier 1871) après les victoires de la Prusse et de ses alliés sur l’Autriche (1866) et sur la France (1870-1871).

Durant les quatre décennies suivantes, ce pays porte ses efforts sur son développement économique pour gagner des parts de marché face à la Grande Bretagne, aux Etats-Unis et à la France. Une partie


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