Petites nouvelles du dimanche : C’est la crise

dimanche 11 janvier 2009.
 

1) Chômage partiel

En ce début janvier, de nombreux journaux ont titré leurs articles : "Meilleure indemnisation du chômage partiel".

Raisonnement incroyable et lamentable :

Actuellement, un salarié aux 35 heures travaille 1600 heures par an.

Par l’arrêté publié au Journal officiel, le gouvernement a relevé le contingent annuel d’heures de chômage technique indemnisables de 600 à 1000 heures par an pour l’automobile et les sous-traitants, le textile, l’habillement, le cuir. Un salarié pourra donc, légalement, être mis en chômage technique plus de la moitié de l’année avec les pertes de salaire équivalentes. Quel progrès !

Dans les autres branches professionnelles, le contingent annuel de chômage technique est porté à 800 heures.

Sur quels arguments s’appuient donc les journaux complaisants pour faire valoir une "meilleure indemnisation du chômage partiel" : les salariés en chômage partiel seront désormais indemnisés par leur employeur non plus à 50% mais à 60% de leur salaire brut. Ce "chômage partiel" ayant été multiplié par dix de 2007 à 2008 dans de nombreuses régions et étant prévu comme en augmentation encore en 2009 : cette augmentation ne compensera pas la perte financière globale.

En tous cas, voilà une réalité qui va encore baisser la masse salariale et nous voilà bien loin du "Travailler plus pour gagner plus".

2) Sans-abri

Par ce froid intense, nous sommes tous honteux en voyant le soir des SDF se cacher sous un porche, sous un pont ou dans un bois pour passer la nuit.

Autour de Calais, des centaines de migrants, en particulier afghans, avaient construit de petits abris temporaires. Des CRS sont venus y mettre le feu. Bigre ! Quelle solution pour les réchauffer !

Le DAL apporte des tentes : il est lourdement condamné par la justice.

SDF : Combien sont-ils ? Selon les jours, les médias nous parlent de 30000 ? 100000 ? Le gouvernement veut les répertorier. Il ferait mieux de prendre en compte le nombre de plus en plus important de personnes qui travaillent et dorment dans leur voiture ou un abri de fortune vu l’impossibilité de payer des loyers trop chers pour leurs salaires.

350 sans-abri sont morts dans la rue en 2008.

Entre la Comédie Française (maison de spectacles) d’un côté et de l’autre le ministère de la Culture (bailleur de fonds), Matthias Langhoff a filmé des SDF dans les jardins du Palais Royal : "J’ai en bas de chez moi un groupe permanent de sans-abri et dans leur incohérence alcoolisée, leurs discours me rappellent ces vieux contes qui disent toujours la vérité". Il en a tiré une adaptation des Chants de Maldoror.

Cet hiver aussi, Jean-Michel Rabeux met en scène "Le Corps furieux". "Il y a huit “personnes” sur le plateau, SDF, misérables, vaincus par la vie, abîmés par la vie, hirsutes, sales puants. Ce n’est pas vraiment par hasard, je suis scandalisé, politiquement. Je ne peux plus supporter ce que je vois chaque jour dans la rue ou le métro. Je n’ai plus envie de détourner mon regard de ces gens. Ils sont donc en pleine lumière, vêtus d’oripeaux en couches successives, empilées, contre le froid, contre les autres. Leurs vêtements pourris c’est leur prison. Mais nous sommes au théâtre, en les ôtant ils deviennent des dieux."

3) Hôpital : Sarko cynique

A Strasbourg, Nicolas Sarkozy a apporté toute sa sincère compassion aux personnels des hôpitaux. Il en a profité pour asséner son objectif : plus de déficit dans les hôpitaux. Quel va être à nouveau le variable d’ajustement ? l’emploi et les salaires.

Depuis 5 ans, l’hôpital public perd en moyenne 1000 postes chaque année.

4) Complémentaires Santé

Les complémentaires santé vont coûter de 3,5 à 4 % plus cher cette année car elles suppléent la Sécu dont le taux de remboursement baisse sur de nombreuses prestations. De plus, le gouvernement vient d’imposer aux complémentaires santé une nouvelle taxe pour financer la Couverture Maladie Universelle.

Le directeur de la Mutualité déclare qu’"on commence à voir des adhérents quitter leur mutuelle pour des raisons financières. Avec cette taxe, de plus en plus de gens risquent de ne plus avoir accès aux complémentaires, et donc à la santé".

5) Répression de lycéens mobilisés au lycée Joliot Curie de Nanterre. Appel à la solidarité

Source : http://www.millebabords.org/spip.ph...

Une exclusion injuste...

Le vendredi précédant les vacances, le conseil de discipline du lycée Joliot Curie (Nanterre, 92) a décidé l’exclusion de Christophe, élève de seconde, pour "absentéisme". En réalité, la proviseure du lycée assume à demi-mot qu’il s’agit d’une sanction visant un lycéen impliqué dans la mobilisation lycéenne. Sinon, pourquoi l’exclure lui, alors que d’autres élèves ont autant, voire plus d’absences ?

Les élèves qui assistaient au conseil de discipline n’ont donc pas caché leur colère et leur volonté de ne pas en rester là. Samedi matin, le lycée a été bloqué, une AG s’est tenue et les lycéens ont bloqué la route se trouvant devant le lycée pendant quelques minutes, sans que cela ne provoque d’incident.

Lycéens en garde à vue au commissariat

Le lundi 29 décembre, Sarah, Gaëlle et Christophe, lycéens du lycée Joliot Curie à Nanterre étaient convoqués au commissariat à 9h30.

- Ils étaient bien au rendez-vous à l’heure dite avec un petit comité de soutien composé d’élèves, de parents et du représentant de la FSU.

Les élèves mis en accusation ont été rapidement reçus dans deux bureaux distincts par deux personnes différentes : une pour Gaëlle, la seule majeure et une pour Christophe et Sarah. La maman de Christophe et moi-même avons également été entendues en tant que témoins. Une avocate chargée de la défense des élèves s’est également présentée un peu plus tard dans la matinée .

Pour avoir "parlé", protesté contre une injustice, les 3 lycéens ont été mis en garde à vue !!!!

Mobilisation de solidarité

Les lycéens de Joliot-Curie soutenus pas les enseignants continuent de protester contre la mise en garde à vue de plusieurs d’entre eux sur plainte de la proviseure, et contre les réformes Darcos.

Lundi 5 janvier ils ont été délogés par la police. Une trentaine de professeurs ont arrêté le travail en signe de protestation.

Mardi 6 janvier une chaîne humaine pacifique et symbolique a été cassée par les forces de l’ordre. Un enseignant, jeté par terre, souffre du genou. Une autre enseignante a été bousculée et des lycéens malmenés.

Tous les enseignants du lycée condamnent ces actions policières.

Ce qui n’est pas le cas des autorités académiques qui conseillent le privé à ceux qui critiquent les restrictions budgétaires dans l’éducation nationale.

... Et une plainte en prime !

Lundi dernier, Christophe et deux élèves qui assistaient à son conseil, Sahra et Gaelle, ont été contactés par le commissariat de police de Nanterre. La proviseure porte plainte contre eux pour "menaces sur des biens et des personnes" et "outrage à une personne assurant une mission de service public" !

Les lycéennes n’ont fait que prévenir la proviseure d’une chose : la sanction visant CHristophe ne fera pas cesser le mouvement.

Christophe, Gaelle et Sahra sont convoqués au commissariat de Nanterre lundi 29 janvier à 9h30. Nous invitons tous ceux qui sont concernés par la répression du mouvement social à se rassembler devant le commissariat pour qu’ils ne soient pas placés en garde à vue, mais qu’ils soient libérés et qu’aucune poursuite ne soit engagée contre eux !


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