Wall Street en hausse après l’annonce de vastes plans sociaux

mardi 27 janvier 2009.
 

Vers 19h15, lundi 26 janvier, le Dow Jones gagne ainsi 1,03% à 8.160 points, le Nasdaq progresse de 1,43% à 1.498 points et le S&P 500 prend 1,36% à 843 points...

Home Depot prend 5,85% à 22,99 dollars. Le spécialiste américain du bricolage a annoncé ce lundi la suppression de 7.000 emplois, soit environ 2% de ses effectifs mondiaux. Le groupe va notamment fermer ses magasins haut de gamme d’aménagement de la maison EXPO. Cette restructuration devrait peser à hauteur de 532 millions de dollars dans les comptes du groupe, dont 390 millions de dollars de provisions dans les comptes du quatrième trimestre. Home Depot a par ailleurs maintenu sa prévision de bénéfice hors exceptionnel. Ce dernier devrait reculer de 24%.

Enfin, Sprint Nextel gagne 1,63% à 2,50 dollars. Le troisième opérateur de téléphonie mobile américain va détruire 8.000 postes dans les prochains mois, soit 14% de ses effectifs mondiaux. Ces suppressions d’emplois doivent permettre au groupe de dégager 1,2 milliard de dollars d’économies. Mais elles se traduiront par une provision de 300 millions de dollars sur les trois premiers mois de l’année.

Après une année noire, la pire depuis l’après guerre avec plus de 2,5 millions de postes détruits, le marché de l’emploi américain débute 2009 par une nouvelle vague de plans sociaux, de Caterpillar à Pfizer (parallèlement à son mariage avec Wyeth), de Sprint Nextel à Home Depot.

Nouvelle série de plans sociaux au sein des grandes entreprises américaines. Touchées par le ralentissement de l’activité, ces dernières ont vu leurs bénéfices chuter sur les derniers mois 2008 et tablent sur un nouvel exercice difficile avec une croissance mondiale en berne, aussi bien dans les pays occidentaux que dans les pays émergents.

Ce lundi, Caterpillar a ainsi annoncé pas moins de 20.000 suppressions d’emplois dans le monde alors que 2009 s’annonce "très dure". Le spécialiste américain des engins de chantiers s’attend en effet à un repli de 20% de son activité cette année. L’essentiel de ces réductions d’emploi devrait être réalisé d’ici au 31 mars. Le groupe table sur le départ volontaire ou contraint de 4.000 ouvriers et 7.500 employés administratifs. En outre, 8.000 CDD et intérimaires ne seront pas renouvelés. Ces mesures s’accompagnent par ailleurs d’importantes réductions des heures supplémentaires et d’un gel des embauches et des salaires pour les employés administratifs.

En officialisant ce lundi le rachat de son concurrent Wyeth pour 68 milliards de dollars, Pfizer a également annoncé qu’il allait supprimer environ 10% de ses effectifs d’ici à 2010, notamment en fermant 5 de ses 46 usines. Le numéro un mondial de la pharmacie emploie actuellement près de 90.000 personnes et Wyeth compte 50.000 salariés. Pfizer n’ayant pas précisé si ce plan de restructuration ne concernait que ses seuls effectifs ou la totalité des employés de la nouvelle entité, ce sont près de 14.000 postes qui pourraient ainsi être détruits dans les deux prochaine années.

Le secteur des télécoms n’échappe pas lui aussi au ralentissement de l’activité. Après AT&T, le premier opérateur américain de téléphonie mobile qui a annoncé début décembre la suppression de 12.000 emplois, c’est au tour de Sprint Nextel, le numéro trois du secteur, de tailler dans ses effectifs. Le groupe va ainsi détruire 8.000 postes dans les prochains mois, soit 14% de ses effectifs mondiaux. Ce plan doit permettre de dégager 1,2 milliard de dollars d’économies alors que les marchés s’attendant à ce que l’opérateur publie une perte au quatrième trimestre.

Enfin, Home Depot a également fait savoir ce lundi qu’il allait réduire de 7.000 postes ses effectifs après avoir acté la fermeture d’EXPO, sa chaîne de magasins haut de gamme d’aménagement de la maison. Le numéro américain de la distribution de produits de bricolage va également restructurer sa logistique. Le groupe a par ailleurs annoncé un gel des salaires chez ses cadres dirigeants. Touchée par la morosité de la consommation, l’enseigne table sur une baisse de 24% de son bénéfice net au titre de son exercice 2008, avant une année 2009 marquée par "une faiblesse continue des ventes en raison de l’aggravation du ralentissement économique".

Ces annonces pourraient être suivies cette semaine par d’autres plans sociaux alors que de nombreuses grandes sociétés américaines vont publier leurs résultats au titre du quatrième trimestre 2008. Elles interviennent alors que le taux de chômage américain a atteint son plus niveau depuis janvier 1993, à 7,2% de la population active. L’an passé, 2,6 millions d’emplois ont été supprimés, dont 1,9 million sur les quatre derniers mois. Du jamais vu depuis 1945. Et la situation du marché de l’emploi devrait poursuivre sa dégradation outre-atlantique alors que l’activité est attendue en forte baisse.

La Réserve fédérale estime en effet que le Produit intérieur brut (PIB) américain devrait reculer cette année, sans toutefois fournir d’indication chiffrées. Le Fonds monétaire international (FMI) pourrait de son côté abaisser sa prévision de croissance à -1,6%, contre -0,7% précédemment. Il s’agirait alors de la plus forte contraction de l’activité américaine depuis 1982. Le FMI devrait par ailleurs revoir à la baisse ses prévisions pour la croissance mondiale en 2009, ne tablant plus que sur une progression de 0,5% de l’activité, contre 2,2% en novembre.

latribune.fr


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message