Bernard Maddof pilier du système tant aimé de Sarkozy

vendredi 26 décembre 2008.
 

Bernard Madoff n’est pas vraiment un « escroc ». En tous cas, pas dans cette société mondialisée où nous vivons. Il est le cur, le symbole, l’excellence du système : Madoff avait commencé dés 1960, il affichait des résultats de haut niveau et constants en les expliquant par son « flair » pour « sentir le marché ». Un dieu du marché en quelque sorte. il a réussi - lui ex président du Nasdaq - pendant plus de 20 ans à faire de l’argent avec de l’argent, sans argent, avec l’approbation de tous les rouages essentiels officiels du capitalisme mondial tel qu’il fonctionne.

Un rêve de Sarkozy qui nous a « vendu » haut et fort dans sa campagne électorale la déréglementation boursière, les prêts hypothécaires, subprimes, et autre « main invisible du marché ». Sarkozy dont la vision du monde est d’encourager les riches à être plus riches sous prétexte qu’ils tireraient tout le monde vers le haut. Mais les riches, ils trichent ce sont des rapaces, ils enfoncent tout le monde vers le bas, et eux, ils n’en ont jamais assez !

Bernard Madoff a joué sur leur cupidité aveugle, pour détourner 50 milliards de dollars et il n’est même pas en prison : il a versé 10 millions de dollars (sic) de caution et ne porte qu’un bracelet électronique chez lui. Dites cela à un môme de banlieue qu’on a traité de racaille et menacé de passer au Karcher Même un enfant de 12 ans irait en prison ! Pas Maddof.

Avec sa BMIS (« Bernard Madoff Investments Securities » sic) Madoff est l’ami des nantis de Wall Street et des people’s du Fouquet’s ou autres Philippe Junot, Caroline Barclay, Daniel Hetcher, Elie Wiesel, Spielberg, mais aussi des dirigeants d’AGF-Allianz, Rotschild, BNP Paribas (perte de 350 millions d’euros), Natixis (250 millions d’euros). Ils se tenaient tous, entraînés par leur cupidité, dans un système où l’argent des nouveaux investisseurs servait à rémunérer les plus anciens. Sans rien produire. Alors que le monde se meurt de faim, de pandémies, de guerres, de bas salaires.

La SEC (« gendarme » de la la Bourse à New York) ne pouvait rien contre les fonds de placement de Madoff : l’enquêteur de la SEC chargé de le contrôler était le mari de sa nièce et le fils du ministre de la justice de Bush, l’un des hauts responsables de BMIS. La Sec avait trouvé des dysfonctionnements graves en 2006 mais avait laissé sans suite.Ils se tiennent tous dans ce monde-là. Un peu comme lorsque Nicolas Sarkozy, ministre concerné, avait été informé en 2004 de la caisse noire de 600 millions d’euros de l’UIMM-Medef et n’avait donné aucune suite, son frère Guillaume postulant à la tête du Medef. Ou lorsque le même Sarkozy s’était occupé de Aventis-Sanofi dont son autre frère François est l’un des dirigeants. Ou quand il soutient TF1 de son ami Martin Bouygues en saignant la télévision publique.

L’AMF, autorité des marchés financiers reconnaît que « certains OPCVM – Sicav - de droit français détiennent dans des proportions variables des actifs liés à Madoff ». Il y aurait en France 11 689 OPCVM (organismes de placement collectif de valeurs mobilières) pour une valeur d’encours de 1,2 milliards d’euros (40 millions auprès de petits porteurs). Bercy s’alarme, non pas du scandale mais de ce que les propos de l’AMF « pourrait faire peur aux gens ». (Le Monde du 19/9, p 14). Sarkozy a affirmé cet automne, rappelle Le Monde, qu’il « n’accepterait pas qu’un seul déposant perde un seul euro ». Il ne cesse en effet de sauver ses amis banquiers et banqueroutiers en trouvant plusieurs centaines de milliards d’euros alors qu’il prétendait il y a peu que « les caisses étaient vides » pour les salaires. Et alors qu’il prétend qu’il manque 3 milliards à La Poste et qu’il faut donc la liquider en tant que service public. Sarkozy confirme même qu’on ne peut « empêcher les licenciements » et qu’il laissera les actionnaires et spéculateurs chasser de leur emploi, injustement, des centaines de milliers de salariés dans notre pays sans s’y opposer. Ils ont pris de mauvaises habitudes : ils veulent toujours 15 % de profits et ils licencient à tour de bras s’ils ne les atteignent pas, ils font tous partie du système Madoff et ils veulent nous en faire payer leurs frais. Assez !

Gérard Filoche, jeudi 18 décembre 08


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