Meeting de lancement du PG "Kolossal" !

mardi 2 décembre 2008.
 

Hier, quelle émotion ! Et quel bonheur ! Quelle force collective ! Après des journées d’inquiétudes, des centaines d’obstacles matériels, des milliers de petits tracas de divers ordres et notamment financiers... Bref, malgré tout ce qui aurait pu nous faire échouer, cet après-midi fut un succès magnifique, dépassant tout ce dont nous avions rêvé.

"Kolossal" comme le dirait notre camarade allemand Oskar Lafontaine, Président de Die Linke, qui nous a fait l’honneur d’être parmi nous et d’intervenir. Nous étions près de 3000 dans cette salle immense (et non 1000 ou 1500 tel que l’AFP l’annonce. Où ont-ils appris à compter ? Dommage que certains journaux reprennent ce chiffre approximatif...). Et il faut encore ajouter tous ceux qui ont suivi nos travaux en nous regardant sur les chaines LCI ou la Chaîne Parlementaire (LCP). A en croire le nombre de messages laissés sur la boîte vocale de mon téléphone, vous étiez nombreux aussi à être devant votre écran et à vibrer avec nous. Bravo à tous les militants bénévoles qui ont permis ce succès et à Gabriel Amard sans lequel rien n’aurait été possible. Merci Gaby !

Ce matin, il est trop tôt pour tout vous raconter. Les orateurs de grande qualité étaient nombreux, et beaucoup de dirigeants indispensables du PG ne se sont pas exprimés faute de temps, je pense à René Revol, au "grognard" sur ses terres du 93 Nicolas Voisin, à Guilhem Serieys, Alain Dontaine, Jean-Charles Vescovo, Wilfried Grounon.... Je cite donc quelques uns de ceux qui ont pu parler, et mille excuses pour les autres : mon ami Eric Coquerel dont je suis heureux désormais d’être membre du même Parti, le cinéaste Robert Guédiguian, Claude Debons toujours exigeant et toujours utile, Franck Pupunnat si convaincant, Pascale Lenouannic courageuse, Raquel Garrido enthousiasmante et bien sûr l’architecte de tout cela François Delapierre... et d’autres bien d’autres que vous découvrirez. Toutes ces interventions conclues par un Marc Dolez impressionnant, un Oskar Lafontaine puissant, et Jean-Luc Mélenchon. Que dire de Jean-Luc en quelques mots ? Qu’il est tout simplement à la hauteur de ce rendez-vous historique. Je suis fier d’être à ses cotés.

Bon, ce matin il faut donc un peu récupérer car la fatigue pèse lourdement. Je reviendrai dans un prochain billet sur la portée politique de notre réunion. Vous trouverez l’intégralité des interventions avec films et photos sur le site du Parti de Gauche à partir de lundi.

Mais sans attendre, fort immodestement car ce n’était pas l’intervention la plus intéressante, je publie sur ce blog la totalité de mon discours.

" Chers amis,

La force qui se rassemble aujourd’hui, autour du Parti de Gauche, est une force qui place parmi ses premières exigences le respect de la souveraineté populaire.

Cela devrait aller de soi que, dans notre République, la parole du peuple, quand il s’exprime avec clarté, soit entendue et respectée. Et pourtant, lorsqu’ il s’agit de la construction de l’Union Européenne, cette exigence élémentaire est piétinée.

Il y a 3 ans de cela, au terme d’un grand débat démocratique qui a traversé notre pays et que personne dans cette salle n’a oublié. Après des milliers de réunions, des plus modestes au plus massives, des milliers d’articles, d’argumentaires, des centaines d’émissions télévisées… Tout le monde s’est accordé à dire, qu’il soit pour le oui ou pour non, que jamais, non jamais, par le passé, on avait autant parlé de l’Europe. Et bien, après 6 mois de ce débat passionné, le peuple a tranché, en connaissance de cause, et a voté non à près de 55% au projet de Traité Constitutionnel pour l’Europe (TCE) le 29 mai 2005.

3 ans après, nous continuons à dire : il faut respecter ce vote ! Respectez notre non ! Nul ne peut construire l’Europe sans les peuples, sans leur demander leur avis, sans respecter leurs exigences. Car qu’avons-nous constaté après ce vote pourtant d’une grande clarté ? Nombreux sont ceux qui ont cherché à en détourner le sens. Ils ont dit que les français avaient répondu à une autre question, que ce vote était « un repli frileux et xénophobe ».

Ils ont préféré insulter le peuple, plutôt que d’admettre que ce vote, dans sa grande majorité, dans sa dynamique profonde, était un vote d’espoir pour une autre Europe, une Europe démocratique, solidaire, sociale, fraternelle… Que c’était un vote majoritairement de gauche !

Et Nicolas Sarkozy, qui avait promis pendant la campagne présidentielle qu’il respecterait ce vote, que tout autre texte visant à donner des règles pour l’Europe serait soumis à référendum, qu’a-t-il fait ? Il s’est empressé de faire rédiger le Traité de Lisbonne, quasiment identique au précédent, et il a choisi de ne pas le soumettre à référendum, il a préféré la voie parlementaire.

Et je serais clair à cette tribune, si Sarkozy et la droite ont réussi cette forfaiture, c’est que le 4 février 2008, lors de la réunion du Congrès qui s’est tenue à Versailles pour l’adoption du Traité de Lisbonne, 140 députés socialistes se sont abstenus et 40 ont même voté pour ! Si tous avaient voté contre, alors le référendum aurait été obligatoire pour que la France adopte ce Traité !

La droite et une partie de la gauche s’accordent dans ce déni de démocratie ! Une vraie gauche, sans concession face à la droite, aurait pu obtenir un référendum !

« Surtout, ne plus permettre au peuple de s’exprimer, il pourrait dire non… ! » voilà leur nouveau crédo.

Et ils ne s’en cachent plus, le 15 novembre 2007, le quotidien britannique The Daily Télégraph rapportait les propos de M. Sarkozy, qui s’inquiétait de l’organisation d’un référendum en Irlande : « Des référendums sur le nouveau Traité européen seraient dangereux, et un tel référendum en France serait perdu, de même qu’au Royaume-Uni et dans d’autres pays ».

Le 12 juin 2008, les irlandais ont d’ailleurs donné raison à Sarkozy en votant non. Bravo les Irlandais !

Mais, c’est une honte, un scandale d’une profonde gravité, que le premier personnage de l’Etat ne veuille respecter la voix du peuple.

M. Sarkozy, prenez garde ! Vous, qui attaquez en justice tous ceux qui, pensez vous, vous manquent de respect.

Quand on ne respecte pas le peuple, il est logique qu’il ne vous respecte pas !!

Je termine en disant à vous tous : rejoignez le Parti de Gauche, c’est le Parti du respect de la souveraineté populaire !!"


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