Année 2006 Le rejet des semences Terminator : une victoire pour les peuples

lundi 4 septembre 2006.
 

Une vaste coalition de paysans, de peuples autochtones et de représentants de la société civile a pu célébrer en 2006 le rejet sans équivoque des tentatives de fragiliser le moratoire mondial sur les technologies Terminator - des semences modifiées génétiquement afin d’être stériles - à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB).

« Cette journée est à marquer d’une pierre blanche pour les 1,4 milliard de personnes dans le monde dont la survie dépend des semences de ferme », a déclaré Francisca Rodriguez, du mouvement paysan international Via Campesina. « Les semences Terminator sont une arme de destruction massive et une menace pour notre souveraineté alimentaire. »

Les semences Terminator représentent une menace directe pour nos vies, notre culture et notre identité en tant que peuples autochtones », a pour sa part déclaré Viviana Figueroa, de la communauté autochtone Ocumazo, en Argentine, au nom du Forum autochtone international sur la biodiversité.

« La décision prise aujourd’hui est un grand pas en avant pour la campagne brésilienne contre les OGM », rappelle Maria Rita Reis, du Forum brésilien des mouvements sociaux et des ONG. « Elle réaffirme l’interdiction des semences Terminator par le Brésil. Le message envoyé à notre gouvernement et à notre congrès national ne peut être plus clair : le monde entier approuve l’interdiction de ces semences. »

« Le sens commun a prévalu. Mettre un terme au moratoire sur les semences Terminator aurait été suicidaire, littéralement », s’est exclamé Benedikt Haerlin, de Greenpeace International, présent à la convention. « C’est une véritable victoire de la société civile internationale. Elle contribuera pour beaucoup à la protection de la biodiversité, de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence de millions d’agriculteurs dans le monde entier. »

Les semences Terminator, ou technologies de restriction de l’utilisation des ressources génétiques (TRURG), sont des technologies d’ingénierie génétique qui permettent aux entreprises de commercialiser des plantes dont les semences stériles ne peuvent se reproduire, empêchant ainsi les cultivateurs d’utiliser les semences issues de leurs propres récoltes. Ces semences pourraient aussi être utilisées pour introduire des traits spécifiques qui pourraient seulement être activés par l’application de produits chimiques brevetés fabriqués par ces mêmes compagnies.

À la CDB, l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande, appuyés par le gouvernement des États-Unis (qui ne font pas partie de la CDB) et par l’industrie biotechnologique, ont pris la tête des tentatives qui auraient ouvert la porte aux essais en champ de semences Terminator, en insistant sur l’évaluation « au cas par cas » de ces technologies. Le texte proposé par ces pays a été unanimement rejeté par le groupe de travail de la CDB qui se penchait sur cette question. Il doit tout de même être formellement adopté par l’assemblée plénière de la CDB.

« Malgré la victoire d’aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’industrie multinationale des biotechnologies continuera de faire pression pour faire approuver la technologie de stérilisation des semences. Le spectre de ’Terminator’ refera surface à la prochaine réunion de la CDB des Nations Unies, en 2008. La seule solution est l’interdiction totale de ces technologies », a conclu Pat Mooney, de la Campagne Interdire Terminator. Tous les gouvernements doivent maintenant adopter une interdiction nationale des semences Terminator, comme l’ont déjà fait le Brésil et l’Inde.



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