Dans le contexte de la guerre franco-allemande de 1870 et 1871, Arthur Rimbaud vit à Charleville Mézières, villes frontières de grande importance militaire d’où la présence d’un grand nombre de soldats français puis allemands.
Plusieurs interprétations de ce poème ont été présentées par les spécialistes de Rimbaud. Quant à moi, j’ai toujours parcouru ce poème en y lisant le compte rendu d’un viol collectif de la part de soldats (pioupious).
Pour comprendre ce point de vue, je rappelle que Rimbaud utilise le mot poupe comme synonyme de fesses et fréquemment le mot coeur pour sexe.
Mon triste cœur bave à la poupe ...
Mon cœur est plein de caporal !
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe...
Sous les quolibets de la troupe
Qui lance un rire général,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur est plein de caporal !
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Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l’ont dépravé ;
À la vesprée, ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques ;
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu’il soit sauvé !
Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes l’ont dépravé.
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Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?
Ce seront des refrains bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques !
J’aurai des sursauts stomachiques
Si mon cœur triste est ravalé !
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?
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