Des milliers de cheminots européens à Paris contre la libéralisation du rail

jeudi 16 juillet 2020.
 

Des milliers de cheminots, 20.000 selon les syndicats, venus d’une douzaine de pays d’Europe ont manifesté jeudi à Paris contre la libéralisation ferroviaire à l’appel de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF).

Venus notamment de Belgique, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, les manifestants étaient rassemblés derrière une banderole barrée des slogans "Stop à la libéralisation" en français, "No to EU rail privatisation" en anglais et "stop die Liberalisierung" en allemand, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les délégations de cheminots européens défilaient en tête du cortège, qui rassemblait 20.000 personnes, selon les syndicats français CGT et Fgaac (autonomes).

"Tous les cheminots sont conscients que les opérateurs privés voient les réglementations de sécurité comme une contrainte, ce qui risque de nuire à terme à la sécurité des voyageurs", a déclaré Didier le Reste, le secrétaire général du syndicat français CGT-Cheminots.

Un responsable du syndicat national des cheminots anglais (National Union of rail maritime and transports workers), Alex Gordon, a indiqué à l’AFP que la privatisation du rail en Grande-Bretagne avait été "désastreuse" pour la "qualité et la sécurité du service au public".

"Nous ne voulons pas que les réglementations soient décidées à Bruxelles par des gens qui ne connaissent pas les trains et (...) la technique", a déclaré Michel Duchatelet, cheminot belge, venu avec 250 collègues.

La libéralisation du secteur ferroviaire dans l’UE a été entamée en 2003 (trafic international de marchandises), poursuivie en 2006 (trafic national fret) et doit être étendue en 2010 au trafic voyageurs international.

Pour l’ETF, ces vagues de nouvelles législations ont déjà eu des retombées "catastrophiques" en terme social avec des réductions d’effectifs, l’allongement de la durée du travail et un stress accru des agents.

En France, deux syndicats, la Fgaac et la CFDT, ont appelé à une grève reconductible à partir du 18 novembre contre un décret visant à modifier les conditions de travail des conducteurs du fret.


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