La guerre s’intensifie contre les Palestiniens. "Pas de répit à Gaza" (Médecins sans frontière)

samedi 19 août 2006.
 

... Le nombre de victimes continue de s’accroître. L’approvisionnement en eau et en électricité est insuffisant. Les établissements de santé palestiniens continuent néanmoins de fonctionner et MSF poursuit son action.

Depuis que l’opération « Pluie d’été » a commencé, le 6 juillet... 184 Palestiniens dont 42 enfants sont morts et 650 personnes ont été blessés, environ la moitié des victimes étant des civils. Lors des bombardements, douze maisons ont été gravement endommagées et 3.400 Palestiniens ont dû chercher un abri à cause des bombardements et des projections qui en résultent.

Des infrastructures civiles (ponts, ministères, routes...) ainsi que la centrale électrique alimentant la moitié de la bande de Gaza ont été détruites. Le point de transit de Karni est parfois fermé, compliquant énormément les possibilités d’acheminement des marchandises. Gaza se retrouve ainsi sous embargo quasi-total et la vie économique y est proche de la paralysie. [1]

SOINS MEDICAUX

Les 22 hôpitaux que compte Gaza fonctionnent à flux tendus, mais leur situation s’est quelque peu améliorée. Car l’Union européenne leur fournit maintenant du carburant pour faire fonctionner les générateurs. Des donations de matériel médical leur ont également été adressées par divers acteurs. Pas de changement en revanche pour les 58 centres de santé primaires dont moins de la moitié dispose de générateurs électriques. Et 21 de ces centres ont été affectés aux urgences par le ministère de la Santé. Sur les cinq derniers mois, le personnel n’a perçu qu’une part infime de ses salaires. En dépit de cela et des problèmes de pénuries, médecins et infirmières continuent de travailler

En février, MSF avait commencé à distribuer des médicaments et du matériel médical pour pallier les pénuries provoquées par la suspension des financements du ministère de la Santé pour les établissements de santé. Mais depuis le début de l’opération « Pluie d’été », les donations répondent à des besoins plus précis : - matériel pour les salles d’urgence dans les hôpitaux et dans les salles pré positionnées qui accueillent les blessés ; - petit matériel pour les soins ; - médicaments psychotropes, qui s’inscrivent dans le projet de MSF pour la santé mentale.

Nos trois psychologues ont repris leurs consultations dans le cadre de ce projet. La liste d’attente est longue. Les facteurs de stress sont en effet nombreux, vu le contexte actuel marqué par la violence et des tirs quotidiens. « Les gens ont peur de subir une incursion, d’avoir leur maison détruite et, depuis une dizaine de jours, de recevoir un coup de téléphone de l’armée israélienne leur disant d’évacuer leur maison, avant une incursion », explique Laura Brav, la chef de mission à Jérusalem.

AU QUOTIDIEN

La population est confrontée à des pénuries de courant. Alors que dans le nord de la bande de Gaza, l’électricité est distribuée 8 à 12 heures par jour, les villes de Rafah et Khan Younis dans le sud ne sont alimentées qu’environ quatre heures par jour.

L’eau pose également de grosses difficultés. Bien qu’un système de rotation ait été mis en place pour que chaque zone soit alimentée à un moment de la journée, l’eau ne coule pas toujours, faute d’électricité pour faire marcher les pompes.

Dans le village de Cheikh Sa’ad, MSF a fourni deux réservoirs de 5.000 litres et approvisionne en fioul le propriétaire d’un puits privé pour qu’il puisse pomper l’eau dans les réservoirs. Notre équipe continue d’approvisionner en eau - 4.000 litres par jour - un groupe de réfugiés qui ont fui les bombardements à Al Shoka (près de l’aéroport) et ne peuvent pas rentrer chez eux. Quant aux autres besoins notamment en nourriture, ils sont couverts par l’UNRWA et le CICR [2]. Enfin, le ramassage des ordures ne se fait plus depuis plusieurs semaines, dans certaines zones de Gaza.

PRES DE LA LIGNE DE FRONT

Début juin, nous avions rencontré les quelque 200 familles habitant aux abords de la ligne de front et des zones de bombardements qui, de ce fait, étaient régulièrement exposées à des tirs et des éclats d’obus et vivaient dans la terreur. Maintenant, que les bombardements se sont encore intensifiés, l’accès à ces zones est très difficile. Toutefois MSF va s’efforcer, dans la mesure du possible, d’apporter de nouveau à ces familles un soutien psychologique, médical ou social.


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