Les nôtres Il y a six mois décédait Maurice Frey

lundi 2 octobre 2006.
 

Notre groupe départemental a choisi, à juste titre, de faire vivre la mémoire des camarades, des amis, avec lesquels nous avons partagé de belles tranches de vie. Voici de longs extraits de l’hommage rendu par son ami Alain Fauconnier, maire de Saint Affrique et vice-président du conseil régional.

" Il y a maintenant presque deux ans, la nouvelle tombait : momo a comme l’on dit ici chopé le cancer ! Mauvais cancer ! Mal placé ! quel répit ? Quelques semaines ou quelques mois !

" Ce corps qui avait sur tous les terrains reçu les pires coups, encaissé les pires chocs, a fait front superbement. Jusqu’à la fin son buste est resté intact. Ses bras cramponnant les bords de son lit comme on arrache le ballon à l’adversaire, ont résisté à la douleur. voilà, Maurice a été comme d’habitude courageux, généreux, impérial.

" Sa vie n’a été que combat : combat professionnel, combat sportif, combat politique. Ces combats étaient portés par le contraste d’une force physique exceptionnelle et d’une grande sensibilité. Sa force physique, il ne la mobilisait pas pour lui mais pour les autres. Il était tout entier collectif. Ses sentiments, il les masquait derrière une pudeur qui n’avait d’égale que sa fidélité aux siens.

" Maurice était l’homme des défis.

" Défi professionnel où il débute maître d’internat au collège agricole de Saint Affrique, passe une succession de concours pour finir Ingénieur des travaux agricoles divisionnaire. Ses qualités pouvaient lui ouvrir une brillante carrière si il avait choisi, comme on dit, d’être du côté du manche.

" Il avait choisi d’être du côté de ceux qui luttent, pour ne pas subir, et dans ce milieu agricole aveyronnais, ce genre de fonctionnaire n’est pas en cour. Il n’en avait que faire, soucieux qu’il était de faire respecter la loi pour tous mais surtout disponible pour les plus faibles, les plus vulnérables.

" Oui, Maurice aimait ces terres de l’Aveyron comme celles de son Ariège natale. Oui, il savait plus que tout autre que l’avenir de ces espaces ruraux ne réside pas dans le volume des silos, le débit des volucompteurs ou l’épaisseur du portefeuille.

" Combien d’agriculteurs ont bénéficié de ses précieux conseils ? c’était un défilé à la maison ou au local du PS. Ces signes valent tous les mérites agricoles.

" Robert a décrit le généreux joueur de rugby, combattant infatigable, fidèle supporter et joyeux animateur des 3ème mi-temps.

" Au travail, comme au rugby, comme en politique, Maurice était un grégaire. Pour lui, l’action individuelle n’a pas de sens ou n’a de sens que si elle est au coeur du combat collectif, au service d’une cause qui vous dépasse. Maurice était un chef de meute.

" Le combat politique pour lui, c’était une morale et sa morale c’était d’abord ses convictions ; c’était aussi l’action désintéressée. Maurice est et restera dans ce domaine un exemple.

" Tu étais pour moi le frère, le camarade, l’ami des mauvais jours, l’acteur de mes succès et de nos succès collectifs. Tout homme a ses faiblesses mais Maurice était un TOUT, ce TOUT tenait comme tenons et mortaises et faisait de lui un ROC.

" Demain, au local du PS au bout de la table où tu aimais apporter pâté, jambon et pinard avant de débattre, la place restera libre et résonnera de tes propos souvent emportés, jamais excessifs, parce que toujours sincères.


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