Ces petits paradis fiscaux français qu’on laisse prospérer

dimanche 2 novembre 2008.
 

Fillon veut s’attaquer à l’évasion fiscale et au blanchiment d’argent. L’outre-mer français est loin de donner l’exemple... Gustavia, sur l’île de Saint-Barthélémy (Martin Lie/Wikimedia Commons)

Les paradis fiscaux « ne doivent plus exister », a déclaré un François Fillon emporté par la crise, le 14 octobre. Le Premier ministre pensait-il aux places off shore qu’abrite le territoire français ?

Selon les spécialistes, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Tahiti, Wallis-et-Futuna mais aussi des départements d’outre-mer peuvent fonctionner comme des paradis fiscaux, voire des places de blanchiment.

Difficile de quantifier l’ampleur du phénomène, puisqu’un paradis fiscal et une place off-shore sont, par définition, des « trous noir » de la finance mondiale. Au sens des différentes définitions adoptées par les instances internationales, les départements et collectivités d’outre-mer français ne sont ni l’un ni l’autre.

Et leur rôle est certainement lilliputien si on le compare à celui des places fortes de la finance dérégulée en Europe -Londres, Monaco, la Suisse ou les îles anglo-normandes- ou ailleurs -îles des Caraïbes, de l’océan Indien ou du Pacifique.

N’empêche. Mieux contrôler les zones d’ombre financières qui existent sur le territoire français est a priori plus facile que de s’attaquer aux règles fiscales des îles Caïman ou au secret bancaire du Liechtenstein.

« Dès qu’il y a défiscalisation, le fisc est moins présent »

Consultant auprès de l’ONU et de la Commission européenne, Michel Koutouzis est co-auteur (avec le magistrat Jean-François Thony) du « Que sais-je ? » sur le blanchiment (PUF, 2005). « Le B.A.-ba, c’est de se demander ce qu’est une place off-shore », dit-il. « C’est un endroit où existe un système économique et financier qui, pour une raison ou pour une autre, n’est pas régulé par les lois du pays auquel il appartient. »

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