Football et grève des joueurs : le ton monte. Les rugbymen soutiennent les fouteux

jeudi 16 octobre 2008.
 

Les représentants des joueurs se voient interdire l’accès aux clubs, alors que se profile une grève pour la 10ème journée de Ligue 1, contre une réforme de la LFP qui donne pleins pouvoirs aux clubs au détriment des joueurs.

L’UNFP a appelé à la grève des joueurs et des arbitres les 24, 25 et 26 octobre (10e journée de L1 et 12e de L2) avec d’autres syndicats (entraîneurs, arbitres, administratifs, médecins), pour protester contre le projet de réforme du conseil d’administation de la LFP octroyant la majorité des voix aux présidents de clubs.

A l’approche de cette 10ème journée, le ton monte dans les clubs. Ainsi la direction de l’AS Monaco a-t-elle refusé de laisser les représentants de l’UNFP (syndicat des joueurs) rencontrer ses joueurs dans ses locaux. Le coprésident du syndicat Sylvain Kastendeuch et son responsable régional dans le sud-est Philippe Flucklinger ont essuyé ce refus, alors qu’ils avaient déjà été empêchés de voir les joueurs de Marseille dans les locaux du club. La semaine dernière, les représentants de l’UNFP s’étaient déjà heurtés au refus de la direction du Mans.

Dans une lettre au président de la LFP Frédéric Thiriez lundi, le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte avait botté en touche et jugé "pas illégitime" la décision de donner tous pouvoirs aux présidents de club, juste que ce n’était pas le moment, "pas opportun, du moins dans l’immédiat".

L’UNFP et les autres syndicats (arbitres, entraîneurs et médecins) ont de leur côté reconduit leur appel à la grève (les 24, 25 et 26 octobre pour les 10e journée de L1, comprenant OM-PSG, et la 12e de L2), faisant une autre lecture de la lettre de l’ancien sélectionneur du XV de France. S’ils saluent "le sens du consensus et du dialogue" de Bernard Laporte, car "il n’y a aucune urgence en la matière, si ce n’est celle de s’asseoir autour d’une table pour discuter", ils se disent "indignés par les prises de position de Frédéric Thiriez et de l’UCPF qui, malgré l’avis du ministre, veulent tout de même mener la réforme à tout prix et dans les plus brefs délais", sans attendre 2012 comme le suggère le ministre dans sa lettre.

"Voilà qui est symptomatique du comportement des présidents de clubs et prouve que nous avons tout lieu de nous inquiéter si, d’aventure, ceux-ci obtiennent la majorité au sein du CA de la Ligue, jugent les syndicats. Si le syndicat des présidents ne tient même pas compte de l’avis du ministre de tutelle, que pèseront, demain, les autres familles dans le fonctionnement du football professionnel français ?"

Les patrons du foot français font effectivement bloc. Le président de la Fédération (FFF), Jean-Pierre Escalettes, en invoque même la crise mondiale pour pousser au "dialogue sur la base de la solution que le ministre a proposée". "A l’heure où la crise financière menace le bon fonctionnement de l’économie mondiale, y compris le financement stable des grands clubs, le football professionnel français ne peut pas s’offrir le luxe de s’enliser dans un conflit dur, qui n’est à la base qu’un conflit de pouvoir au demeurant incompréhensible par le commun des amateurs de football", écrit-il dans un communiqué.

AG de la LFP le 14 novembre

Saisi depuis le 13 septembre d’une demande d’assemblée générale extraordinaire, Frédéric Thiriez l’a fixée au 14 novembre, et souhaite que d’ici là les parties dialoguent pour "tenter de trouver, partiellement ou totalement, des solutions acceptées par tous". Car si le président de la Ligue a averti les présidents des clubs professionnels de football qu’elle avait dans les pouvoirs publics des "appuis solides", "il ne faudrait pas les compromettre par une réaction d’humeur".

2) Les rugbymen soutiennent les fouteux Grève. Le syndicat Provale « ne se refuse rien » pour épauler les footballeurs en lutte contre leurs présidents de clubs.

C’est un soutien de poids que les footballeurs professionnels, en lutte contre leurs présidents de club, ont reçu hier. Par la voix d’un communiqué de leur syndicat Provale, les rugbymen ont affirmé leur solidarité avec l’UNFP (syndicat des joueurs de foot) et avec « les différents syndicats du football français qui luttent pour le maintien de la composition de la gouvernance du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel. »

À première vue pourtant, le préavis de grève déposé par les joueurs, arbitres, entraîneurs et administratifs, pour les matchs de Ligue 1 et 2 du 24 au 26 octobre, ne regarde que le ballon rond. Sauf que la volonté des présidents de club d’obtenir la majorité des voix au conseil d’administration de la Ligue de foot pro, au dépend des autres « familles » du foot, résonne comme un coup de semonce pour les autres sports professionnels. Gaël Arandiga, président de Provale, explique : « Le foot est professionnel depuis quarante ans. Il a toujours été novateur, pour sa médiatisation comme au niveau financier. C’est donc une caisse de résonance de ce qui pourrait advenir chez nous. »

Dans l’Ovalie, on craint que l’équilibre traditionnel, qui régit la gouvernance des sports professionnels français, soit rompu par la jurisprudence du foot. Que, du coup, les autres, rugby, basket, hand, subissent le diktat des patrons de club. « Il faut un équilibre des voix entre ceux qui dirigent et les acteurs du sport : joueurs, entraîneurs, arbitres…, reprend Gaël Arandiga. Travailler en bonne intelligence pour que chacun aie son mot à dire. Or, en voulant passer de douze à quatorze voix, les présidents de club s’arrogeraient la majorité au sein du conseil d’administration de la Ligue de foot. Ils pourraient décider pour tout le monde. C’est du ’’je paye, cours et tais-toi’’. » Remontés, les gros bras du rugby voient plus loin, par la voix d’Arandiga. « On s’est positionné. On va voir comment ça évolue. On ne se refuse rien… »

Stéphane GuérardLes rugbymen soutiennent les fouteux

Grève. Le syndicat Provale « ne se refuse rien » pour épauler les footballeurs en lutte contre leurs présidents de clubs.

C’est un soutien de poids que les footballeurs professionnels, en lutte contre leurs présidents de club, ont reçu hier. Par la voix d’un communiqué de leur syndicat Provale, les rugbymen ont affirmé leur solidarité avec l’UNFP (syndicat des joueurs de foot) et avec « les différents syndicats du football français qui luttent pour le maintien de la composition de la gouvernance du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel. »

À première vue pourtant, le préavis de grève déposé par les joueurs, arbitres, entraîneurs et administratifs, pour les matchs de Ligue 1 et 2 du 24 au 26 octobre, ne regarde que le ballon rond. Sauf que la volonté des présidents de club d’obtenir la majorité des voix au conseil d’administration de la Ligue de foot pro, au dépend des autres « familles » du foot, résonne comme un coup de semonce pour les autres sports professionnels. Gaël Arandiga, président de Provale, explique : « Le foot est professionnel depuis quarante ans. Il a toujours été novateur, pour sa médiatisation comme au niveau financier. C’est donc une caisse de résonance de ce qui pourrait advenir chez nous. »

Dans l’Ovalie, on craint que l’équilibre traditionnel, qui régit la gouvernance des sports professionnels français, soit rompu par la jurisprudence du foot. Que, du coup, les autres, rugby, basket, hand, subissent le diktat des patrons de club. « Il faut un équilibre des voix entre ceux qui dirigent et les acteurs du sport : joueurs, entraîneurs, arbitres…, reprend Gaël Arandiga. Travailler en bonne intelligence pour que chacun aie son mot à dire. Or, en voulant passer de douze à quatorze voix, les présidents de club s’arrogeraient la majorité au sein du conseil d’administration de la Ligue de foot. Ils pourraient décider pour tout le monde. C’est du ’’je paye, cours et tais-toi’’. » Remontés, les gros bras du rugby voient plus loin, par la voix d’Arandiga. « On s’est positionné. On va voir comment ça évolue. On ne se refuse rien… »

Stéphane Guérard


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