L’Etat américain a renfloué AIG. Des dirigeants en ont profité pour dépenser illico 450000 dollars dans un palace en 4 jours

vendredi 10 octobre 2008.
 

AIG renfloué, des dirigeants s’offrent un palace avec l’argent du contribuable

Le 17 septembre dernier, la banque centrale américaine sauve de la faillite AIG, le premier assureur du pays, en lui accordant un prêt de 85 milliards d’euros en échange de 79,9 % des parts de la société. Un renflouement réalisé grâce à l’argent du contribuable, au grand dam des citoyens, furieux de voir leurs impôts servir au sauvetage des institutions financières imprudentes.

À peine une semaine plus tard, certains dirigeants d’AIG n’ont rien trouvé de mieux que d’utiliser cet argent pour se payer une retraite, du 24 au 28 septembre, dans un complexe luxueux de Californie, le St Regis de Monarch Beach. Facture de ce séminaire luxueux : 443.343,71 dollars, dont près de 200.000 pour payer les chambres, et plus de 150.000 dollars pour les repas, ainsi que 23.000 dollars de soins de remise en forme", selon le démocrate américain Henry Waxman auditionné par la commission de la transparence et de la réforme du gouvernement de la Chambre des représentants.

"Si j’avais vu des factures comme celles-là, je peux vous assurer qu’en tant que pdg, j’aurais posé des questions", a affirmé l’ancien patron d’AIG, Martin Sullivan, rappelant qu’il avait quitté la compagnie plusieurs mois auparavant... emportant avec lui un généreux pactole de 19 millions de dollars d’indemnité de départ.

Seul le directeur du service des assurances de l’État de New York, Éric Dinallo, est venu au secours des dirigeants d’AIG, expliquant que la retraite californienne pouvait avoir pour but d’éviter une fuite des talents de la compagnie et que la direction avait peut-être pensé qu’elle "devait fédérer tout le monde pour préserver la productivité" et "protéger les clients en les empêchant de fuir"… Pas sûr que les cadres aient trouvé des employeurs aussi généreux quand beaucoup de dirigeants de Wall Street ont pris le chemin de la porte depuis l’éclatement de la crise.

Par Marc Vignaud


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