Politiciens au verbiage libéral : "FICHONS LES TOUS DEHORS !"

lundi 6 octobre 2008.
 

La crise du capitalisme financier déroule ses anneaux. Bien sûr ce n’est pas fini. Bien sûr ça va aller plus mal. La dynamique de la crise est sans aucun mystère. On trouve des choses très instructives dans les livres d’histoire à ce propos. Les plus futés peuvent aussi se référer à ce qui s’est passé dans les crises d’effondrement en Amérique latine.

Par exemple en Argentine. Là comme me l’a dit un ami : « ces gens là, ont réussi a rendre le pays invivable même pour eux ! » Le slogan des nuées de mécontents dévalisés par l’ineptie des dirigeants pourtant nominés aux oscars de Davos étaient « qu’ils s’en aillent tous ! ».

Ailleurs, en Equateur, c’était « fichons les tous dehors ! ». Ca fait réfléchir, non ? Après les dégâts économiques et sociaux, le tsunami va mettre sous tension tous les secteurs de la vie en société. Il en ira de même entre les nations. Ce sera aussi une crise morale et politique. Toute la légitimité acquise par le système au prix de l’intense bourrage de crâne qui a suivi l’effondrement du mur de Berlin est par terre.

Et comme la sociale démocratie, ultra majoritaire dans la gauche, s’est identifiée à cet alignement (Blair Santo subito !), l’envoutement idéologique qui finit en ce moment laisse la place au vide ou presque. Chacun est mis au pied du mur d’imaginer un autre futur sans en avoir la première idée. Nombre de dirigeants de gauche (devinez lesquels !) n’ont aucune idée de ce qui se dit, se cherche, s’écrit ou se revendique dans le mouvement alter mondialiste depuis bientôt presque dix ans. Les voila seuls avec la gueule de bois et les tics des vieilles starlettes passées de mode.

Tout le folklore du verbiage libéral pendouille depuis le plafond des paradis artificiels de la finance comme autant d’oripeaux dans les têtes de lendemain d’ivresse. Rien ne veut plus rien dire de ce qui était certain encore hier. Les mots glorieux de la veille sont de tristes plaisanteries d’aujourd’hui.

Pour l’immédiat, on peut mesurer l’immense bienfait qu’est une nouvelle fois l’Europe Libérale. Grace à elle et à son ignoble et kafkaïen système de protection du libre échange contre les protections nationales aucune stratégie commune n’est possible pour faire ce que font par exemple les USA face à la déroute bancaire. Grace au traité de Lisbonne l’état continue à être le problème et pas la solution.

J’en dis des mots de colère parce que je ressemble à la plupart de ceux qui n’aiment pas les catastrophes et voient venir celle-là depuis assez longtemps pour savoir que ce ne sont ni les mises en garde, ni les alertes ni les interpellations qui ont manqué pour tacher de les éviter. Et aussi parce que je trouve à vomir que l’on fasse venir de nouveau sur le devant de la scène les experts, politiciens et commentateurs « pour nous aider à comprendre » un désastre qu’ils ont été incapables de prévenir et dont ils sont les premiers responsables par leur veulerie et le sectarisme en béton qu’ils ont opposé à tous ceux qui osaient les contredire..


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